Minneapolis , Été 2018
Détruite par le décès de sa mère et délaissée par son père après qu'il a sombré dans l'alcool : c'est ce qu'est Alexis Hall, jeune fille de 17 ans à qui la vie n'a pas fait de cadeau.
Son quotidien va être bousculé à l'instant...
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Je reste de longues secondes à fixer Connor sans rien dire. Il vient vraiment de me demander d'être sa copine ou c'est mon imagination qui me joue des tours ? Jamais je n'ai eu de copain auparavant, alors je n'ai aucune idée de comment je devrais me comporter en sa présence si j'accepte de sortir avec lui. Devrais-je changer mon comportement ? Je ne pense pas, pas après l'avalanche de compliments qu'il vient de me faire, il doit bien m'apprécier telle que je suis.
— C'est stressant quand tu dis rien, ricane-t-il nerveusement et je vois à quel point il est angoissé par la réponse que je lui donnerai dans quelques instants.
Je cligne des yeux à plusieurs reprises puis me pose la question. Est-ce que je veux être avec Connor ? Ce qui impliquerait de pouvoir l'embrasser quand je veux, le prendre dans mes bras quand ça me chante... ? Oui, c'est indéniable. Bien sûr que je veux pouvoir faire tout ça au quotidien. Alors qu'est-ce qui m'arrête ? Eh bah... rien ?
— Oui, j'aimerais beaucoup, finis-je par déclarer en lui souriant.
Son visage s'illumine d'un seul coup, comme s'il venait de voir un ange.
— C'est vrai ? T'es sérieuse ?
Je hoche la tête en rigolant, amusée par sa réaction. Il ne perd pas plus de temps pour se pencher par-dessus la table et saisir mon visage en coupe pour déposer un baiser sur mes lèvres. Pendant tout le reste du repas, je n'ai pas réussi à enlever ce sourire qui m'est toujours scotché au visage et je crois que je n'ai pas vraiment essayé de le retirer, à quoi bon alors que je suis heureuse ?
***
Quand on rentre à l'appartement, à peine avons-nous mis un pied dans le salon que les trois gars nous sautent dessus pour nous assommer de questions sur notre rendez-vous.
— Alors ? Comment c'était ? Vous avez bien mangé ?
Je hoche la tête et Connor trouve le courage de répondre tout en me regardant, un sourire en coin :
— Super, vraiment.
Un silence s'ensuit. C'est Louis qui le brise.
— Mais... naaaan ? s'exclame-t-il avec exagération en faisant voyager son regard de Connor à moi. Me dites pas que vous vous êtes enfin mis ensemble ?
— Eh si, réponds-je.
Je me balance d'un pied à l'autre en attendant leurs réactions.
— Attends, quoi ? Vous, dit Caleb en nous pointant chacun notre tour du doigt, êtes en couple ?
Mon copain roule des yeux.
— Oui, c'est bon c'est rentré dans vos petits cerveaux de moineau ?
— Donc, commence Jeffrey, c'est grâce à nous.
— De quoi ?
— Bah que vous êtes ensemble.
— Bah non ? dis-je sans vraiment comprendre son affirmation.
— Bah si, c'est nous qui vous avons poussé dans les bras l'un de l'autre, niguedouille.
Je lève les yeux au ciel en rigolant.
— Du coup, le couple Alexor existe enfin ?
— Oui si tu veux, Jeff, s'amuse Connor en levant les yeux au ciel.
Après les longues minutes dont eu besoin les gars pour comprendre que Connor et moi étions ensemble, on décide d'un accord commun de tous aller se coucher.
— Attendez ! s'exclame Caleb en nous arrêtant tous.
Intrigués, on se retourne vers lui. Il regarde avec sérieux Connor.
— Je suis obligé de te le dire car sinon je ne serais pas un bon meilleur ami auprès d'Alexis, donc si tu lui fais du mal, peu importe de quelle façon, alors je serai contraint de te péter la gueule, mon pote. Donc fais attention à elle, le met-il en garde.
Aussitôt, Louis et Jeff acquiescent les paroles de leur ami, tout aussi sérieux.
— Je confirme, meilleur pote ou pas, rien à faire, ok ?
Connor regarde ses amis, l'air de dire « sérieusement, les gars ? ». Caleb lève les mains en l'air en souriant innocemment.
— En tant que meilleurs amis vous êtes supposés avoir cette conversation quand je ne suis pas là ! C'est bizarre de le faire devant moi, intervins-je.
Louis passe son bras autour de mes épaules en rigolant.
— C'est vrai, mais c'est plus amusant de le faire quand tout le monde est là.
Je lève les yeux au ciel et les gars finissent par rejoindre leur chambre respective.
— Tu dors avec moi ? me propose Connor quand nos amis sont partis.
— Bien sûr, je réponds en souriant.
On part se coucher rapidement et il me prend dans ses bras, comme l'autre nuit. Mes lèvres s'étirent en un sourire interminable qui remonte jusqu'à mes oreilles.
— Bonne nuit, Alexis, me murmure-t-il.
— Bonne nuit, Corneille.
Il grogne en entendant ce surnom. Je rigole et me retourne vers lui pour le serrer dans mes bras. On s'endort rapidement comme ça, l'un contre l'autre et ensemble.
***
Ce matin, je me réveille à cause de la sonnerie de mon téléphone. Qui appelle le matin, sans déconner ?
Je saisis mon portable sur la table de chevet et constate que je ne connais pas le numéro qui me téléphone.
— Allô ? dis-je en sortant du lit à contre-cœur.
— Alexis Hall ? demande une voix au bout du fil.
— Oui c'est ça, vous êtes ? dis-je légèrement agacée.
— Je suis Caroline Perez la banquière de votre mère.
