Chapitre 3

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— Pourquoi tu veux voir ma fille, toi ? rigole mon père avec un rire à travers lequel on devine qu'il n'est pas sobre. C'est ton plan cul ? Ça ne m'étonne même pas d'elle.

Ses paroles affectent instantanément mon cœur et je me fige sur place. Il n'a pas dit ça j'espère. Il ne s'est jamais comporté aussi vulgairement que maintenant. Comment peut-il insinuer des choses pareilles aussi naturellement et de plus à un inconnu ?

Plus ça va et plus mon père déraille. Il faut absolument que j'intervienne si je ne veux pas qu'il dise des choses encore plus inappropriées. À mon avis ce n'est pas l'envie qui lui manque, mais s'il pouvait se retenir, ça serait mieux pour moi.

À la vitesse de l'éclair, je mets du fond de teint sur mon bleu naissant et cours rapidement jusqu'à la porte d'entrée pour sauver le massacre de mon père.

Sans aucune délicatesse, je le pousse pour qu'il se décale de l'encadrement de la porte. Ce geste me vaut un regard noir de sa part. Je l'ignore et me concentre sur mon voisin.

— Caleb ? Mais... mais qu'est-ce que tu fais là ? demandé-je nerveusement.

Il parait un peu déconcerté.

— Euh... je voulais savoir si tu voulais venir prendre l'apéro avec moi et les gars ?

Sa demande a le don de me surprendre. Comprenez-moi, je n'ai jamais été invitée à ce genre de choses, apéros, dîners ou autres. Il faut dire que ce n'est pas avec mes amis inexistants que je vais faire ce genre de chose. Encore moins avec mon géniteur.

Cette proposition me fait sourire. Sourire que je ne cherche absolument pas à cacher. Je souris de toutes mes dents et quand j'ouvre la bouche pour répondre, mon père me prend par surprise en me devançant :

— C'est non, elle n'a pas besoin d'amis.

Mon visage se décompose sous le regard interrogateur de Caleb qui ne comprend pas son refus. C'est vrai qu'il ne connaît pas mon père et doit se demander pourquoi il agit de cette façon. Moi-même à la place de mon voisin je n'aurais pas compris ce qu'il se passe. Il doit être complètement déboussolé.

— C'est bon papa, ça ne sera pas long, ne t'inquiète pas.

Comme s'il allait s'inquiéter pour moi.

Je tourne la tête vers mon géniteur pour voir s'il m'a entendue, mais je le vois qui s'éloigne déjà vers sa chambre.

Je soupire avant de reprendre une expression enjouée :

— Je suis partante, on y va ?

Il paraît troublé par mon changement si rapide d'humeur. Mais à mon plus grand bonheur, il ne fait aucune remarque et finit par me répondre :

— Euh, oui, ouais, bien sûr.

J'enfile rapidement mes converses et sors de chez moi en fermant la porte derrière nous.

On se dirige en silence vers son appartement quand je commence à réaliser que je ne les connais pas. Si je commence à devenir inconsciente, ça ne va pas le faire. Je ralentis le pas sans m'en rendre compte, Caleb semble le remarquer car il se retourne vers moi, les sourcils froncés.

— Ça va ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— Ou...oui, mais euh, vous n'allez pas me faire de mal, hein, je ne vous connais même pas ?

Il me regarde quelques instants pour savoir si je suis sérieuse ou non, en voyant que je le suis, il laisse un léger rire lui échapper puis me rassure :

— T'en fais pas, on n'est pas des violeurs ou quoi que ce soit. Tu peux me faire confiance là-dessus. Et justement, si on t'invite c'est pour faire connaissance.

En même temps si c'étaient des violeurs, tu crois qu'il te l'aurait dit ? me réprimande ma conscience.

Je chasse cette pensée et, un peu rassurée, je lui souris et on arrive à son appart qui est juste au bout du couloir.

C'est vrai que nos appartements sont tout près l'un de l'autre.

Il ouvre la porte puis m'invite à entrer avant lui, ce que je fais.

Les cartons sont tous ouverts et éparpillés un peu partout. Les meubles ont été disposés à la va-vite, mais malgré ça, le rendu est pas mal du tout.

— Alexis ! s'exclame Jeffrey. Notre voisine préférée est arrivée, même si on se connait seulement depuis deux heures.

Je rigole un peu et il me fait signe de m'installer.

Je m'assois à table à côté de Louis et en face de Connor.

Ce dernier semble faire comme si je n'étais pas là. Son regard ne rencontre pas une seule fois le mien. Il m'ignore complètement. Son comportement aurait pu m'affecter mais ce n'est pas le cas. J'ai l'habitude avec mon père qui passe son temps à m'ignorer. Je ne vais pas me préoccuper de ça alors que je ne le connais quasiment pas.

On commence à discuter, et j'apprends rapidement qu'ils sont tous sur l'année de leurs vingt ans, qu'ils vont tous les quatre à l'université de Boston, qu'ils sont en colocation depuis deux ans déjà et qu'ils se sont rencontrés au collège. À mon plus grand malheur, la discussion se dirige ensuite sur le quartier où on habite, avec un sujet assez spécial...

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