Chapitre 37

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Je lève lentement le regard vers Connor qui vient de lâcher ces mots comme une bombe déposée sur mon cœur. Je ne le vois pas pourtant je suis sûre de pâlir à vue d'œil.

Cette confirmation de sa part ne devrait pas me faire autant de mal, je le savais déjà après tout. Mais avoir la confirmation de ce que je craignais rend les choses deux fois plus réelles.

Je me laisse tomber sur ma chaise et prends ma tête dans mes mains en serrant les paupières au maximum.

Je tente de garder mon sang-froid, mais c'est dur alors qu'ils viennent tout juste de m'avouer être impliqués — indirectement ou non — dans l'accident de route qui a coûté la vie à ma mère.

— Partez, dis-je d'une voix sans appel.

Je tremble de tout mon corps et des larmes s'échappent désormais de mes yeux. Je leur en veux à un point inimaginable de ne rien m'avoir dit avant, mais je leur en veux encore plus de ne pas avoir empêché Jayden de conduire alors qu'il était bourré. Car en l'arrêtant, l'accident aurait sans aucun doute été évité et honnêtement savoir que la cause de mon malheur aurait pu ne jamais exister me torture.

Je les déteste, je les déteste, je les déteste...

J'essaie d'étouffer mes sanglots mais c'est peine perdue et ils redoublent deux fois plus fort.

— Alexis... murmure Jeffrey, touché par mon état.

Je l'ignore et sors de ma poche la photo que j'ai empruntée dans la chambre de Connor il y a deux semaines. Je la balance rageusement sur la table. Les gars se penchent pour la voir. Quand Connor reconnaît la photo, il se prend la tête dans les mains et jure. Je la retourne ensuite pour qu'ils puissent lire la date au dos.

— Cette photo, je dis en sanglotant, on voit Jayden avec une bière à la main. Une putain de bière à la main, vous la voyez, cette putain de bière, hein ? Et vous, l'avez laissé prendre le volant après. Vous saviez qu'il avait bu et ça ne vous a pas traversé l'esprit d'appeler un taxi, ou de trouver quelqu'un de sobre pour vous ramener et ainsi éviter de tuer ma mère ? Non, dans vos têtes ça vous paraissait normal qu'il puisse conduire en ayant bu ?

J'ai conscience de m'emporter mais je veux qu'ils comprennent que cet accident aurait largement pu être évité. Louis semble voir clair dans mes intentions puisqu'il se pince les lèvres, comme pris en flagrant délit.

Tout en continuant de pleurer, je m'affale sur le canapé.

— Vous pouvez pas savoir à quel point ça me fait mal de voir que tous les gens qui entrent dans ma vie finissent par en sortir. Ça brise le cœur. Quand je vous ai vu partir en courant et que j'ai compris que vous me laissiez toute seule, vous pouvez pas savoir à quel point je me suis remise en question pendant des jours et des jours. Si tout le monde finit par m'abandonner c'est que je dois faire quelque chose de travers à chaque fois, non ? Pourtant j'ai eu beau chercher pour savoir ce que j'avais fait pour mériter ça, je n'ai rien trouvé. Puis j'ai compris que le problème c'était peut-être car je m'attachais trop ? Je me faisais de faux espoirs ? Je m'emballais trop vite ? Ou peut-être étais-je trop gentille avec tout le monde ? Sûrement un peu de tout ça. Ou alors je suis peut-être trop envahissante, c'est aussi possible, dès que je fais de nouvelles rencontres je deviens directement heureuse et alors je fais tout pour garder le contact, car j'ai peur de finir seule donc je tente peut-être de m'immiscer trop dans la vie des autres. C'est ça qui vous a fait fuir vous aussi ?

Luck SmilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant