Chapitre VIII

21 3 0
                                    


Voyeur

                            C'est la rentrée aujourd'hui. Je ne suis pas du tout pressé. J'ai passé de super vacance avec Mafuyu, et j'aurais voulu que tout ça ne prenne jamais fin. Même si je sais qu'il y en aura d'autre, c'est toujours étrange de se dire qu'on doit retourner à l'école.

J'arrive avec ma petite équipe, toujours ensemble. Et certaine fille nous dévisage. Je ne fais pas trop attention à elles, mais les autres se demandent ce qu'il se passe. Dans les couloirs, j'entends des chuchotements. Parle-t-il de moi ? Ou de la nouvelle coupe d'Hiiragi ? J'ai dû mal à comprendre la situation.

A la pause du matin, tout le monde sort de la classe. Mafuyu me retiens et nous restons tous les deux dans la classe.

- Est-ce que tu penses qu'ils savent ? Me demande-t-il inquiet.

- De quoi ?

- Pour toi et moi. Tu as bien vu, ils nous dévisagent.

- Comment l'auraient-ils su ? Appart nous et nos mères personnes n'est au courant. A moins d'avoir engagé un détective privé ils ne peuvent pas savoir.

- Est-ce que s'ils sont vraiment au courant, ça changera entre nous ? Il s'assoit sur une table et baisse les yeux.

- Pourquoi ? Tu penses que j'ai peur de leur jugement ? Le grand Yuki a peur de tomber de son piédestal ? Non Mafuyu, je ne laisserais pas leur stupidité et leur pensée me changer. Je te l'ai déjà dit. S'ils veulent rire alors je leur casserais les dents, s'ils te font du mal alors je te défendrais. Ils parlent et chuchotent, car deux êtres s'aiment ? Si cela les amusent temps, sois ils sont jaloux sois ils sont digne de retourner en maternel.

Je me place devant lui, essuies une petite larme qui s'échappe du coin de son œil et l'embrasse. En ouvrant les yeux, là, derrière la porte, Hiiragi. Il nous a surpris. Je ne bouge pas, ne dit rien, et puis il repart. Je fais comme si de rien n'était, je ne veux pas inquiéter Mafuyu. Je me demande à quoi pense Hiiragi. Le savait-il déjà ? Il n'a pas eu l'aire étonné.

A midi, je dis à Mafuyu que je vais jouer au basket. Je retrouve Hiiragi dans les vestiaires.

- Hiiragi... je ...

- Je voulais juste vous dire que des rumeurs comme quoi vous étiez gay circulaient dans les couloirs. Apparemment on vous aurez vu au cinéma tous les deux.

- Alors c'est tout hein ! Tu vas cracher que ça !

- T'énerve pas, je le savais déjà, même Shizusumi le savais. Tu penses qu'on ne voit rien ? Mais on vous connait depuis le primaire. On est vos potes.

- Hiiragi...

- Aller ta gueule ! Et viens me mettre la misère au basket !

- Tu t'avoues déjà vaincu ! Crie Shizusumi en passant sa petite tête par la porte.

On pensait être seuls, seuls sur notre planète. Pouvoir être vu, regardés ou même compris, nous paraissait inimaginable. On ne s'imaginait pas que des êtres semblables vivaient justes à côté de nous. Finalement on se trompait depuis le début, ma mère, les garçons, eux ils étaient là, prêts à nous rattraper si nous tombions. On a finalement était vu et entendu, compris et aimés. Même des étrangers ont joués les voyeurs et ont réussi à s'infiltrer dans notre monde. En revanche, pour eux, je ne connais pas la nature de leur intention. Quoi qu'il en soit, je sais que je ne suis pas seul, nous ne sommes jamais seuls. Peut-importe où nous somme, qui nous somme, quelqu'un quelque part, qu'on le sache ou non, qu'on le voit ou non, quelqu'un pense à nous. Cette personne sera là pour nous rattraper. On ne le remarque peut-être pas tout de suite, cette personne est peut-être discrète. Que ce soit un médecin, un voyageur, le voisin, un ami d'enfance, la famille, ou même encore un animal. Peu importe, il y a quelqu'un qui nous aime, car on ne peut pas vivre sans amours. Alors si vous respirez, c'est un signe que vous aimez et que vous êtes aimez, rien de plus.

En sortant du basket, je traverse seule la cour pour aller rendre les clés du gymnase. Je passe devant un banc ou trois garçons d'une autre classe de troisième se moquent de moi lorsque je passe devant eux.

- Vous avez un problème ? Je me retourne, énervé.

- Oh mais, c'est la petite tafiole ! Lance un blond en riant.

- Ravale ta langue ou je te la fait bouffer. Je l'affronte sans me démonter.

- Tu me parles comme à ta chienne ? Il se lève. D'ailleurs tu te serais pas trompé de bords ? Tu aimes te prendre des bites alors ? Ils se marrent.

- C'est mon poing que tu vas te prendre si tu la ferme pas ! Je cris et m'énerve de plus en plus.

- Tu me menace ? Tu as du cran je le reconnais. Mais je me demande si le petit roux en aura autant que toi lorsque je le démonterais. Il me chuchote dans l'oreille.

Ils veulent s'en prendre à Mafuyu ? A ce moment-là je m'imagine les pires scènes. La rage monte et dans la même seconde j'envoie mon point dans le nez du blond. Il recule et hurle de douleur. Son nez pisse le sang. Les deux autres s'approchent de lui et je profite du moment pour m'enfuir.

Alors c'est maintenant ? Le cauchemar a commencé ?

The thread of my ropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant