Chapitre XX

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La dernière voix

                        Je passe ma nuit à écrire mes paroles, Mafuyu dort juste à côté de moi. Finalement, le regarder m'aide à me concentrer. En le regardant dormir, en le fixant, en l'admirant, les souvenirs et les sentiments refont surface. C'est alors que tout deviens plus claire en moi. J'ai quelque idée en tête que je gribouille dans un carnet. J'arrive à faire quelques rimes, à trouver les mots justes. Pourtant je me rends vite à l'évidence que sans une base de musique, l'écriture des paroles est presque impossible. Je me rends compte que tout seul, j'aurais du mal à finaliser ma chanson. Alors j'envoie un message en pleine nuit pour donner rendez-vous à mon groupe dès lundi. En espérant qu'ils accepteront de m'aider à réaliser ce projet.

Directement après les cours, je vais au club de musique, ils doivent déjà m'attendre. Je suis en retard car le professeur d'algèbre a voulu me parler. C'était à propos d'un devoir que j'ai complètement foiré. En fait, le devoir a eu lieu après qu'on m'est brûlé. Ce jour dans les toilettes ou le frère de Rin a voulu ce montré plus fort que moi. Normale qu'après ça, je n'ai pas pu me concentrer. Au lieu de me demander si tout allait bien pour moi, le professeur m'a dit que je faisais trop le pitre en classe. Que je devais d'avantage me concentrer et arrêter de bavarder. Et que si je continuais je ne réussirais pas les examens. A croire qu'au lycée, tous ce qui les intéresse n'est autre que leurs stupides statistiques et non la santé mentale de leur élève. Jamais ça ne leur est venu à l'esprit que j'avais peut-être des soucis familiaux ou que je me faisais harceler ? Pour eux, nous ne sommes que des chiffres. Du moment que l'on paye l'établissement et qu'on ne plombe pas leur classement de résultat le reste ils s'en fichent. Alors furieux, je sors de la classe alors même que le prof n'avait pas fini de me perler. Des choses plus importantes que leur futile examen m'attende. Moi tout ça, je m'en fiche. Ils se passent tellement de choses, j'ai tellement de choses dans la tête, que là, maintenant, le futur ne m'intéresse pas. Avoir son diplôme et trouver un travail ? A quoi cela me servirait-il si toute ma vie je regrette ce présent. Si toute ma vie je me dis que je n'ai pas assez profité du moment présent ? Je presse le pat vers la salle de musique. J'ai hâte de commencer à composer et surtout hâte de chanter. C'est ça pour moi, le plus important. Je sais que si je ne le fait pas, je le regretterais toute ma vie.

- Yuki ! Hurle brusquement une voix derrière moi.

Je me retourne de peur de l'avoir reconnu. En effet c'est lui, c'est Rin. Décidément il est vraiment partout celui-là.

- Je te cherchais, il me prend par l'épaule, suis moi !

Il me traîne dans les couloirs, bras au-dessus de mes épaules, souriant, comme si on était ami. Pourtant, il ressert sont emprise comme pour éviter que je ne m'échappe. Il dégage quelque chose de terrifiant. Puis il ouvre la porte des toilettes et me pousse à l'intérieure. Il vérifie que toutes les cabines soient vides. Une fois la vérification terminé, il s'approche de moi d'un air menaçant, il se gratte le sourcil et plonge ces yeux noirs dans les miens.

- Tu sais Yuki, j'aurais vraiment voulu qu'on s'entende toi et moi. Malheureusement, tu n'arrêtes pas de me trahir.

- Comment ...

- Tu l'ignore ? Il me coupe comme s'il était frustré de ma question. Pourtant tu sais que je n'aime pas lorsqu'on touche à ce qui m'appartient. Comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, Mafuyu ! Si tu m'ennuie trop, je me ferais un plaisir de trouver un nouveau jouet.

- Un jouet ? Mais t'es sérieux là ? Je ne suis pas ton jouet et je t'interdis de le toucher ! Je me rapproche pour lui montrer qu'il ne m'effraie pas.

The thread of my ropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant