Froid
Je suis dans mon lit, allongé sur le dos. Je porte encore mes vêtements. J'ai froid, mais je n'ai pas le courage d'aller prendre une douche ni même de me mettre sous la couette. Je suis juste là, immobile. Je ferme les yeux et je retiens mon souffle. La mort doit être quelque chose de si paisible. Je me demande se qui s'y trouve après. Le paradis, l'enfer, ou tout simplement le noir complet. La solitude et la liberté. Je voudrai tant être libre, libre d'aimer, libre de penser, libre d'être qui je suis. On m'a dit « la liberté s'arrête là ou celle des autres commences ». Pourtant, aimer Mafuyu n'entrave la liberté de personne. Alors si les autres ne respectent pas ma propre liberté comment puis-je entraver la leur ? C'est drôle, lorsqu'on me traite comme un moins que rien, j'ai l'impression de mourir un peu plus chaque jour. Comme si des bouts de moi s'échappaient à mesure que leurs lames me tranchaient. Qu'adviendra-t-il de moi lorsqu'ils n'auront plus rien à découper ? Lorsqu'ils auront brisé mon âme et broyé mes os ? J'ai froid, j'ai terriblement froid. J'ai peur de la mort autant que j'ai peur de la vie. Entre ces deux mondes je divague sans cesse, bloqué dans une sombre et colorée illusion. Je marche sur cette ligne droite, je titube, penchant une fois d'un côté puis une fois de l'autre. Mais je ne peux rester indéfiniment dans cette situation. Je vis mais ne respire pas, je ris mais ne pleure pas, je dors mais ne me réveille pas. Je ne sens ni mon cœur battre, ni mon âme s'abattre. Ou suis-je, j'ai froid, j'ai si froid. J'ai les sentiments confus, et le corps lourd. Je suis épuisé de la vie alors que je n'ai pas encore vécu. Au moment où les enfants croyaient aux super héros, je voyais le mien balancer au bout d'une corde. Je voulais encore tant y croire, pourtant, on m'a forcé à grandir trop vite. Ce traumatisme me poursuit dans les recoins les plus lumineux. Même dans les yeux de Mafuyu, je vois la mort. J'ai si peur de perdre encore, de le perdre lui. Au moment où j'ai cru être capable d'aimer, on me dit que mon amour est illégitime. Comme si l'amour pouvait être illégal. Alors si l'amour pouvait être discuté, j'interdirais à Dieu, ou mère Nature, ou au karma, d'aimer les humains. Leurs crimes ne méritent pas d'être pardonnés. Pourtant, leurs prières sont encore écoutés, et on leurs accordent le droit d'enfanter, de respirer. Moi, je ne tue pas, je ne brise pas, ne pollue pas, mais je ne suis pas pardonné. Je suis punie d'aimer et de protéger autant une personne. J'y comprends vraiment rien. Sa me bloque la poitrine, cette sensation de ne pas être en adéquation avec ma propre existence. J'ai froid ici.
Je suis là, ou peut-être plus loin. Allongé sur mon lit, à regarder le plafond, ou peut-être ailleurs. J'ai froid, ou je suis peut-être trop chaud. Mes sentiments se complexifient à mesure que je grandis. Je m'y perds, comme si je me noyais dans cette marre noir. Je n'arrive pas à remonter à la surface. Pourtant, je ne veux plus être ainsi. Je souhaiterai ressembler aux autres, ne pas trop réfléchir et simplement vivre. Mais mon cerveau ne me laisse aucun répit. Je me terrifie moi-même, tant je frôle l'excès. Tout allait si bien, mais le moindre obstacle, m'empêche de rester lucide. Alors je trébuche sur le moindre caillou. Je n'arrive plus à me relever. Je suis faible. Je me cache derrière des faux sourires, je fais semblant, ça ne ressemble pas à de la force. Juste un déguisement. Pourtant je choisis souvent cette facilité, celle de me cacher car je ne veux pas m'affronter, je ne veux pas me comprendre et ne veux pas écouter ses voix dans ma tête. Cette partie sombre de moi, je la laisse dans un coin et l'ignore. En attendant, elle, elle grossit et envahit chaque partie de mon être. Que se passera-t-il si je n'arrive pas à la stopper ? Que deviendrai-je lorsqu'elle m'aura submergé ?
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The thread of my rop
FanfictionQuelle est l'histoire Yoshida Yuki ? Quand son cauchemar est-il devenu sa vie, sa réalité ? Peut-être que tout a commencé après qu'il soit tombé amoureux d'un autre garçon, Mafuyu. Mais peut-être que tout cela remonte à bien plus longtemps. Et si...