Chapitre IX

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Préface

                                 Ce matin je me réveille avec la boule au ventre. Vais-je croiser ces gars aujourd'hui ? Ça m'a pesé toute la nuit. Serai-je assez fort pour résister ? Je suis partagé entre mon envie de me battre et de fuir à toute vitesse. Alors je m'accroche à mes pensées, mes souvenirs de Mafuyu, si je ne suis pas fort pour moi je dois l'être pour lui, non ? La peur s'évapore doucement à ce moment. Je me rends au lycée, les yeux dans le vide, pensif. J'arrive devant la grille, toujours au côté de mes trois coéquipiers. Mon regard balaye la cour, je les cherche. Et d'un coup ils passent justes devant moi. Le blond a un gros pansement sur le nez. Ils me regardent et continuent leurs routes. Ils ne m'ont rien dit ? J'ai dû leur faire peur... La pression retombe légèrement. Finalement tout ira bien.

A la fin de la journée, il ne sait toujours rien passé. Je me sens totalement détendue. Je laisse les garçons rentrer car je dois aller rendre des livres à la bibliothèque. Je regarde de temps en temps derrière moi, je reste prudent et scrute les environs. En entrant dans la bibliothèque je reçois un message. Ça doit être Mafuyu qui me confirme qu'il est bien arrivé. J'ouvre et là, je remarque que c'est un numéro masqué. Il m'a envoyé une photo. J'attends qu'elle charge. Je clique dessus, c'est une photo de Mafuyu, il est de dos. Quelqu'un le suit ? Paniqué, je laisse tomber les livres par terre et cour à sa recherche. J'ai peur, peur de ce qu'ils peuvent lui faire. Je me suis promis de prendre soin de lui. S'ils veulent sa peau c'est à cause de moi. Je fais tout de travers. Je ne veux pas qu'on lui fasse dû mal. Je cour le plus vite et sort du lycée. D'un coup je tombe par terre. Quelqu'un viens de me faire un croche patte. Je me redresse, les mains en sang. Juste au-dessus de moi, je vois les trois abrutis de la dernière fois.

- Bah alors ça sait pas tenir sur ses jambes ? Crie l'un d'eux en riant.

- Tiens, tiens, le rouquin hurle et le maître arrive en courant. Se moque un autre.

- Putin ? Vous lui avez fait quoi sérieux ? Je m'énerve contre eux.

- Nous ? Rien du tout. Le blond s'accroupie et me montre son téléphone.

Dessus, une photo de Mafuyu de dos mais prise par Hiiragi en selfie et avec la tête de Shizusumi qui dépasse. Elle a été mise dans la story d'Hiiragi. C'est trois con on juste fais une capture d'écran.

- Tu vois ? Ton mec n'a absolument rien. Tu t'ai fait avoir comme un bleu. Poursuit-il. On n'a aucune raison de vouloir le frapper. En revanche toi c'est pas ton cas.

Il se relève et me donne un coup de pied dans le ventre. Je me plis de douleur. Puis me tourne le dos pour s'éloigner. Je me relève brusquement.

- Alors c'est tout hein ? Un vulgaire croche patte et un coup de pied ? Bravo c'est digne d'un enfant de primaire.

- Qu'est-ce que tu viens de dire ?

- Alors toi tu vas morfler ! Hurle le blond.

Il coure vers moi, je l'esquive et lui donne un coup de pied dans le tibia. Les deux autres se jettent sur moi. L'un me met une droite, et l'autre m'attrape par derrière. Je me dégage aussi tôt et le frappe à la gorge. Il agonise sur le sol. Le blond me surprend et me met un coup dans le ventre. Je me plis en deux. Son pote me tiens les deux bras. Le blond se place devant moi et commence à enchaîner les droites. Je suis sans défense. Je résiste le plus possible. J'ai mal, je veux que ça s'arrête. Mais qu'arrivera-t-il si je perds ? Ils seront que je suis faible et recommenceront encore et encore. Et si jamais ils s'en prenaient à Mafuyu ? Je ne me le pardonnerais jamais, je ne supporterais pas de voir son visage ensanglanter, ou pire encore. J'ai envie de m'évanouir, mais je me dégage et frappe le mec à la gorge. Il ne reste plus que le blond. Je me jette sur lui et le fait tomber sur le dos. Je me place au-dessus de lui et j'enchaîne les coups.

- C'est bon tu as gagné, laisse le... Dit le premier garçon à avoir était mis au tapis.

- Vous me frappez et m'harcelez parce que je suis gay hein ? Je m'énerve et continu d'enchaîner les droites. Bande de sale connard ! Vous croyez avoir tous les droits sur moi ! Crevez putin ! C'est les gens comme vous les vrais monstres ! Qu'est-ce que j'avais fait de mal hein, dites-moi bordel ! Qu'est-ce que j'ai fait de mal !

Le visage du garçon et ensanglanter. Je me relève et essuie mon nez qui dégouline de sang.

- Si vous touchez, si vous regardez, ou si vous parlez à Mafuyu, je vous démonte encore une fois ! Je vous attendrais chaque soir et je vous ferrez pisser le sang !

Sur ces mots je me retourne et je rentre chez moi. Je suis fière de leur avoir tenu tête, je ne me laisse pas faire aussi facilement. Tout de même, j'ai des remords d'avoir autant frappé ce pauvre garçon. Il l'a mérité, certes, j'ai juste pas l'habitude d'être aussi violent. Quand il s'agit de Mafuyu, j'ai l'impression que mes émotions prennent le dessus. Que ce soit, l'amour, la joie, la tristesse ou la colère, mes émotions sont décuplées avec lui, comme si je devenais un peu plus moi-même, ça m'effraye et me soulage aussi.

J'arrive enfin chez moi, je suis tellement fatigué.

- Yuki ? Qu'est-ce qu'il t'est arrivé, hurle ma mère.

- Oh, c'est rien des garçons qui m'ont insulté.

- Et toi tu les as frappés ? Tu trouves ça intelligent ?

- Non, mais c'est eux qui ont commencé, je me suis défendu c'est tout. Ils ont menacé Mafuyu, et moi aussi par la même occasion. Je leur ai juste appris ce qu'était le respect, maintenant ils savent qu'ils ne doivent plus nous critiquer.

- Yuki... Je sais que c'est pas facile à comprendre ce genre de chose à leurs âges, mais ne sois pas top dur avec eux, ce sont que des gamins.

- Ce genre de chose ? Je souris pour retenir mes larmes. Ce genre de chose hein ? Va s'y dit le, dit le que je suis gay !

- Yuki, arrête de crier. Elle baisse les yeux au sol.

- Tu m'assumes même pas, on me frappe sans raison et on m'insulte ! Mais je dois fermer ma gueule car c'est ma faute, c'est moi qui suis gay. Mais maman, moi aussi je suis juste un gamin.

Je cour dans ma chambre, elle essaye de me retenir, mais je ne veux plus l'entendre. Je ne veux pas écouter ce genre de propos stupide est insensé. Je n'arrive pas à comprendre, pourquoi l'humanité a autant de haine dans son cœur ? Pourquoi on passe notre temps à s'acharner les uns sur les autres ? Car certain son différent de vous ? Mais la différence est la plus belle des choses de notre monde. La différence entre le ciel et la mer, le sable et l'herbe, les oiseaux et les poissons, c'est cette différence qui maintient l'harmonie. Pourtant on cherche à détruire cela. A chaque fois, on prend ce qu'il y a de plus beau, la paix, l'amour et la nature. On prend cela dans nos salles mains d'humain et on l'effrite. Je ne supporte pas ce monde, ça façon de tourner. On m'a dit que le terre était ronde pourtant elle gravite à contre sens de mon âme. On m'a dit que ce monde était viable, pourtant je n'y trouve pas l'aire respirable. On m'a dit que sans amours on ne pouvait pas vivre, pourtant, l'humanité en est dépourvu. J'ai peur, j'ai peur de cet avenir infâme et invivable qui m'attend. Comment peut-on vouloir faire des enfants pour les livrer à l'horreur ? Vivre n'est pas le plus beau des cadeaux, et ce qui importe ce n'est pas les choses que tu apprends pendant ton laps de temps sur terre. L'important c'est de savoir à quel point tu es assez cruel pour vivre aussi longtemps dans ce monde.

The thread of my ropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant