Chapitre XVI

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La rentrée

                    Nous y voilà enfin. La rentrée des classes. Le déménagement de Mafuyu nous avait déjà mis dans l'ambiance mais ne plus le voir chaque matin sera plus réelle encore. Pourtant, malgré tous ce qu'on a traversé, et toutes les merdes qui nous sont tombé dessus. Les moqueries, les rumeurs, le mec chelou de la dernière fois, le déménagement et le regarde de nos familles, je sens que cette année s'annonce meilleure. C'est vrais maintenant les personnes qui nous sont proche sont au courant. Mafuyu et moi ne nous laisserons pas distancer par la distance elle-même. Et puis je suis dans un nouvel établissement dont très peu d'élèves ont eu vent de ces histoires. Alors que peut-il se passer de terrible. Sans oublier que j'ai mes deux meilleurs amis à mes côtés. J'ai quand même un peu peur que Mafuyu n'arrive pas à s'intégrer dans son établissement, c'est la seule chose que je redoute cette année. . Alors pour le réconforter je lui ai demandé de me rejoindre à la station de métros pour un rendez-vous, après la rentrée.

J'arrive devant l'établissement. Par chance, on est tous les trois dans la même classe. On rencontre notre prof principal qui nous parle d'une tonne de règlement. Il annonce aussi les différents clubs auquel on est obligés de s'inscrire. A la première pause Hiiragi nous convoque d'urgence.

- Question très sérieuse, on choisit quel club ?

- Peu importe, répond brièvement Shizusumi.

- Tu n'aides vraiment pas.... Souffle-t-il. Bon, j'avais pensé au club de basket, on aime tous et c'est plutôt fun. Sinon y'a le club de journaliste, il parait que y'a plein de fille ! Ou sinon y'a celui...

- Ferme là ! J'ai déjà choisi, alors épargne moi tes plans foireux !

- Hein ? Tu vas prendre quoi Yuki ? M'interroge-t-il en se levant.

- Je vais au club de musique.

- Bonne idée, j'espérais que tu dises ça ! On s'inscrit alors ! Shizusumi me tape dans la main.

- Mais... et moi ? Je sais pas jouer de la musique ! Hurle Hiiragi en pleurant pour se faire remarquer.

On s'inscrit donc au club de musique. Il y a peu de monde, mais il y a un terminal plutôt balaise qui a accepté de nous aider à nous perfectionner et surtout à aider le pauvre Hiiragi traîné de force avec nous.

En sortant du lycée, devant la grille, j'aperçois des visages que je connais. C'est les trois mecs du collège qui m'avait cherché dont le petit blond à qui j'avais foutu une raclée! Oh non, ils sont dans ce lycée eux aussi ? Il parle avec un autre garçon qui parait plus grand qu'eux. Il est bien habillé, et fait souvent des signes amicaux pour dire en revoir à des gens. Il doit connaitre beaucoup de monde et à l'aire assez amicale. Peut-être surveille-t-il ces trois-là de près et est en train de les sermonner ? Je pars seul de mon côté pour rejoindre Mafuyu à la gare. Je marche en regardant mes pieds lorsqu'on m'interpelle.

- Hé c'est toi le fameux Yoshida Yuki ?

Je me retourne et aperçois le grand et les trois autres derrière moi. Comme par hasard il a fallu qu'il me repère et m'interpelle.

- Oui, c'est bien moi.

- Parfait ! Je m'appelle Rin, et je suis en terminale dans le même lycée que toi. Et tu vois, le petit blond c'est mon frère, il s'appelle Ryo et voici ses potes Ku et Naoki. Tu vois, je veux pas d'ennui, alors je te demande de bien vouloir rester tranquille, tu comprends ?

- Pardon ? J'en ai rien à faire d'eux, mais s'ils m'emmerdent moi ou un de mes potes je me retiendrais pas, maintenant je suis pressée, on m'attend.

Il m'agrippe l'épaule et rapproche sa bouche de mon oreille.

- Tu vas rejoindre ton copain ? Je sais qui il est et où il est, alors adresse-toi mieux à moi sale PD, je te le conseille vivement. Ici, c'est moi le roi.

Il me pousse en me relâchant. Ils repartent tous et montent dans une voiture noire. De loin, ce Rin paraissait amicale, mais plus je plonge mon regard dans le sien, plus une chose terrifiante s'y cache. Est-ce que je vais vraiment me faire harceler maintenant ? Moi qui croyais que cette année serai plus ou moins parfaite.

Je rejoins Mafuyu et je l'emmène manger dans un petit restaurant. Essayant à chaque seconde d'occulter mes sombres pensées. Je dois me concentrer sur lui uniquement pour réussir à émerger.

- Enfaite ta première journée ? J'avais tellement hâte d'arriver que j'ai oublié de te demander ! Je lance enfin la conversation après un long silence.

- C'est un petit lycée avec des gens, il y a un grand gymnase et beaucoup vont y faire du basket à midi... hé euh voilà...

- Tu t'es au moins adressé à quelqu'un Mafuyu ?

- Oui, à la prof... Il prend son verre pour se cacher en même temps que de boire.

- Tu dois te sociabiliser, ce n'est pas bon de rester seule. Je sais que tu aimes te perdre dans tes pensées mais essaye de t'intégrer un minimum !

- Et toi enfaite et les gars, tout c'est bien passé ?

- Oui bien sûr ! On a rejoint le club de musique et on a forcé Hiiragi à s'y inscrire, je pense que Shizusumi va tester la batterie !

- Et toi ? Tu es bien intégré ?

- Bien sûr je suis Yuki, tu sais bien tout le monde m'aime sans me connaître ! Et mais tu as changé de sujet-là ! On parlait de toi !

On se regarde et Mafuyu éclate de rire en rejetant l'eau qu'il avait dans la bouche dans son verre. Je me moque de lui. Il me regarde dans les yeux et alors j'oublie tout. Plus rien n'est comparable à la joie, à l'amour que ce petit être, ma petite rose peut me faire ressentir. Main dans la main, défiant le monde, nous sortons du restaurant. En poussant les portes, j'ai compris qu'à d'eux, plus rien ne pouvait nous arrêter. Pourtant, une fois dans la rue, en face de nous, un homme nous observe adosser à sa voiture. Je ne vois pas son visage, je parierai tout de même qu'il transpire la haine et le dégout. Mafuyu, en le remarquant, me sert d'avantage la main. Il me témoigne ainsi sa détermination à défier le regard des gens. C'est curieux, au début j'aurai cru que ce serait moi, celui qui me dresserait en mur entre les personnes haineuse et notre couple. Mafuyu me surprend, je l'aime d'avantage pour ça. Je sers également sa main et relève la tête fièrement. Mon regard croise celui de l'homme. Tout à coup, mes pensées me rattrapent. Je repense à ce fameux Rin. Mon cœur se sert, j'ai comme un goût de sang dans la bouche. J'ai ce pressentiment, que ma planète, ou seul Mafuyu et moi pouvions nous retrouver est sur le point de s'effriter involontairement. C'est un permanant duel entre deux personnalités. D'un côté, j'ai cette constante envie de me libérer des poids que je porte dans mon cœur. Je voudrai rire et surtout vivre à en crever. Je voudrai aimer Mafuyu au point que mon cœur éclate. Je voudrai exister, je voudrais, simplement. Et puis, vient le démon des tristes jours, celui qui s'allonge près de nous et nous chuchote à l'oreille, il m'envoute. Je succombe lentement à son pouvoir. Je me laisse séduire, je sombre. Ainsi, je me sens pris au piège. J'ai l'impression de souffrir sans fin, de ne jamais pouvoir être heureux. La sensation que le monde nous déteste, que la vie n'est pas faite pour nous. Une infime tristesse se loge en moi. Elle est invisible pour vos yeux, pourtant je saigne devant vous. Alors Mafuyu répare mes plaies, mais chaque jours de nouvelles s'ouvrent. C'est un cycle sans fin, un tunnel obscure, je n'arrive pas à trouver la sortie, même avec cette lueur qui me tiens la main.

The thread of my ropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant