Chapitre 2 : Mon pire cauchemar

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Un bruit me réveille. Une odeur âcre me chatouille le nez et la gorge. Mes mains sont horriblement moites. J’ouvre les yeux d’un seul coup, me remémorant mon évanouissement.

Après avoir cligné plusieurs fois des yeux pour rendre ma vue plus nette, je constate avec étonnement que je suis dans une sorte de cellule très sombre. J’ai un haut-le-cœur lorsque je vois un bidet près de moi, il doit bien y avoir un bon centimètre de crasse jaune dessus. Le lit n’est qu’a deux pas du reste, tenu par des chaînes rouillées, encastrées au mur. Les murs et le sol sont marron avec de vieilles tâches tournant sur le rouge foncées. Ma respiration s’accélère, je sens que l’endroit est humide et frais, j’ai dû mal à réaliser, mais j’ai bien l’impression d’être sous terre.

Je suis déséquilibré à causes de mes jambes qui sont encore flageolantes.

Je deviens de plus en plus anxieuse à l’idée d’être enfermé comme dans une boîte. Mon cœur s’emballe lorsque je remarque une ouverture constituée de barreaux noirs, rouillés en guise de porte. Je suis un animal dans un zoo enfermé dans sa cage !

Je me suis fait kidnapper par un fou !

Je m’accroche aux barreaux sales et crie d’une voix tremblante.

-Est-ce qu’il y a quelqu’un ?

Ma voix résonne et fait écho. Je ne veux pas penser une seule seconde que je suis toute seule. Et pourtant personne ne me répond.

En regardant un peu plus à travers les barreaux, je remarque une porte en face de ma cellule : elle est grise et rouillé, comme tout ici d’ailleurs !

La frayeur commence à prendre le contrôle sur ma raison. J’ai beau réfléchir, je n’y comprends rien. Pourquoi suis-je enfermé ? Puis des bribes dans ma tête me reviennent. Je me souviens de cet homme, de ses yeux anormalement rouge. Peut-être qu’il m’a drogué et que mon imagination mélange le vrai et l’irréel ? Ou bien voulait-il seulement m’emmener ici ? Je touche mon épaule qu'il a percutée et sens une infime croûte sur le dessus de ma peau. J'appuie dessus tout en grimaçant. La douleur est identique à celle d’un hématome caché, comme si une aiguille était passée à travers la chair. Après quelques minutes de réflexion je décide de retenter ma chance avec un peu plus de courage dans ma voix.

-Eh oh, est-ce qu’il y a quelqu’un ?

Ma voix s’envole dans la pièce quand soudainement j’entends un grognement.

-Elle ne peut pas la boucler la nouvelle !

C’est la voix d’une femme ! Je ne suis pas seule ! Un soulagement se propage en moi.

-Où sommes-nous? S’il vous plaît, dites-le-moi.

-Tu le sauras bientôt, alors maintenant boucle-là ! Dit-elle avec une telle rage dans la voix que mon inquiétude reprend le dessus.

Le silence s’installe quand elle reprend :

-Tu verras, toi aussi tu auras besoin de S-I-L-E-N-C-E.

Je ne sais pas pourquoi elle est aussi agressive et je ne comprends pas ce qu’elle entend par le mot « silence ». Je ne suis peut-être pas la seule à être enfermé derrière des barreaux, pourtant elle a l'air de le prendre mieux que moi. Je vais devenir folle ! Combien peut-il y avoir de cage comme la mienne ? Combien de personnes se trouvent ici ? Personne ne semble inquiet d’être enfermé ici. En tout cas, moi, je ne vais pas me contenter de rester dans cette cage !

Plus le temps passe, plus je tourne en rond et réalise peu à peu que je suis bien bloquée ici, qu’il n’y a aucune issue de secours. Ce taudis me paraît de plus en plus petit ainsi qu’oppressant. Mon corps tremble à cause du froid et de la peur. Je deviens paranoïaque imaginant toutes sortes de mauvais scénarios.

Mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant