Mon double

Chapitre 14 : Le jugement

-Les gens croyaient que c'était moi qui allais être jugé ?

Léon hoche la tête le regard perdu dans le vide.

Nous nous trouvons dans un amphithéâtre beaucoup plus grand que celui de l'université où avant j'étudiais. Il doit au moins compter cinq mille sièges qui semblent user par le temps et des dossiers en bois qui me font déjà mal au dos.

Tous les vampires réunis son déjà installés, comme nous, ils attendent le jugement tel qu'à l'époque romaine où le public installé dans l'arène attendaient que le combat commence. Tous ces êtres aux yeux rouges m'impressionnent par leur aisance que je me sens toute petite. Qui aurait cru qu'une telle espèce invisible aux yeux des humains vit pourtant dans notre société en toutes discrétions.

En tout cas aujourd'hui, leurs niveau de discrétion n'est pas la meilleure. Ils semblent agacés, peut-être que ce genre de rassemblement n'est pas apprécié. L'air est tendu et je me dis que des réunions appelées « Jugement » n'annonce rien de bon. Léon est muet et a les bras croisés sur son torse jusqu'à l'arrivé de Jake qui se place à ses côtés. Il lui chuchote quelques mots à l'oreille qui fait froncer Léon, son beau visage se durcit un peu plus. Est-ce qu'il n'essayerait pas par hasard de chercher mon soi-disant double ? La réponse est directe lorsque Léon laisse son calme habituelle de côté pour se mettre dans une colère que je ne lui connaissais pas.

- Franchement, qu'est-ce qu'il croit? Qu'il ne vienne pas pleurer quand elle aura tué quelqu'un !

Quelque chose se brise en moi, voilà que la seule personne sur qui je pensais pouvoir compter a lui aussi peur de mes facultés. Dans un sens il n'a pas tort, j'aurais pu éclater sa tête au lieu des lampes du couloir.

Je me sens si seule tout d'un coup, alors que mon créateur devrait être avec moi et répondre à mes questions, rassurer mes peurs,... Où est-il encore passé ? Va-t-il jouer encore longtemps à ce petit jeu avec moi. Il a bien de la chance que cette saleté d'alchimie le protège, que je ne puisse pas le haïr à trois cents pourcents ! Si j'avais pu c'est sa tête que j'aurais fait exploser !

Je me rends compte trop tard que ma colère a encore dépassé la zone rouge en prenant le contrôle de ma faculté. Mon ouïe me renvoi le son des fissures se propageant dans le verre des fenêtres qui sont couverte par d'épais rideaux. Léon me fait sursauter en me serrant les mains pour me calmer. Il me regarde avec de gros yeux qui me disant « ce n'est ni l'endroit ni le moment pour briser des vitres ! ». J'extirpe avec difficulté mes mains de son emprise tout en m'enfonçant dans mon fauteuil, les bras croisés sur mon ventre en bougonnant tout bas.

-Je hais les vampires.

Soudainement, un silence de mort règne dans l'immense salle. Je cherche du regard ce qui a provoqué leurs mutisme lorsque je vois Blaise monter sur l'estrade, il s'assoie sur une chaise, posé au bord de la scène et pose ses mains sur la table d'en face. Alvina, son double n'est jamais bien loin attendant debout (je ne sais quoi) à l'autre bout de la scène. Leurs aisance m'impressionne au point que je ne vois pas le moindre sentiment apparaitre sur leur visage, la neutralité a pris le dessus comme s'ils avaient enfilé des masques.

Ma curiosité prend le dessus et je chuchote dans l'oreille de Léon.

-Comment ça se passe, va-t-il y avoir des avocats avec des jurys ?

Bien sûr, vu son humeur j'attends le moment où il me renvoie baladé. Sauf, qu'il ne le fait pas comparé à Aaron qui m'aurait déjà dit d'arrêter avec mes questions.

-C'est nous qui décidons du sort du condamné. Blaise est là pour expliquer les mauvaises actions du condamné et compter les votes. Alvina contrôle le détenu grâce à sa faculté parce que la plupart du temps celui qui est sur cette estrade est devenu incontrôlable.