Chapitre 15 : Pourquoi tant de haine ?

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Je ne me rends pas compte que Léon ma ramenée devant la porte de ma chambre. Je n'arrive pas à faire cesser les images de Marie essayant de récupérer les cendres de celui qu'elle aimait. J'entends encore ce hurlement qui vous touche jusqu'à vous torturer l'esprit. Je ne souhaite à personne d'entendre ce cri de désespoir et d'amour détruit.

Les vampires sont certes éternels et beaucoup moins fragiles que l'homme mais ils ont eux aussi une terrible faille, qui finalement est identique à celle de l'humain : l'amour.

Sous toutes les formes l'amour reste une terrible punition et une torture sans fin.

Ce qui me révolte le plus c'est qu'il n'a pas été défendu, personne n'est venue dire « Marie en est éperdument amoureuse, il est peut-être sauvage mais pensons à ce qu'elle va ressentir si nous le condamnons ». Tout le monde n'a pensé qu'à ça petite personne. Je trouve cela tellement injuste.

Malheureusement, il était condamné le jour où il a tué ce vampire. Il avait ce côté sauvage qui était terrifiant, pourtant juste avant que Blaise ne l'endorme, j'ai vu dans ses yeux des remords, peut-être avait-il compris qu'au désarroi de sa créatrice il allait mourir.

Léon rompe le silence.

-Je sais ce que tu penses. Tu es en train de nous faire une révolution à toi toute seule.

Fermes les yeux et repasse-toi le moment de la sentence de Damien, regarde un peu plus loin que sa tristesse. Que vois-tu d'autre sur son visage ?

Je bois ses paroles et mes yeux se ferme automatiquement, je mets ma peine de côté et me remémore la scène où l'on annonce sa mort. Léon à raison je vois autre chose que de la tristesse ou des regrets.

-Du soulagement, soufflai-je, en ouvrant grand les yeux.

-Ce n'est pas parce qu'il était sauvage qu'il ne comprenait pas la situation. Au fond, il souffrait de ne pas pouvoir se contrôler et de faire souffrir Marie. La mort était comme une sorte de libération.

-N'aurait-il pas pu avec de l'aide et de l'entrainant redevenir lui-même ?

-Quand tu subis la transformation, tu as toujours cette partie animale qui s'éveille en toi, tu es censé savoir la contrôler, c'est comme une sorte de défis. Lorsque tu l'as réussi tu es capable de sortir de ta cage sans sauter sur tout le monde. Cependant, il y a ceux qui luttent encore avec ce démon, tu as une ligne rouge à ne pas franchir, sinon tu ne peux plus faire machine arrière et c'est ton instinct animal qui prend le relais.

-Et je présume que pour se libérer, il ne reste que la mort comme échappatoire.

Il hoche la tête et me regarde avec tendresse. C'est la première fois que je vois de l'affection dans ses yeux, nous partageons tous les deux les mêmes sentiments, le même avis. Quand je me perds dans la colère, le dégoût et que mes émotions prennent le contrôle, il est là pour me calmer et m'apaiser. Sans réfléchir je lui fais part de mes pensées.

-Pourquoi n'est-ce pas toi mon double ?

Il me caresse le visage. Alors que nos yeux ne se lâchent plus, je vois qu'il est troublé par ma question car il pose son regard sur le mur derrière tout en enlevant sa main.

-C'est une question dont tu connais déjà la réponse.

Il veut rajouter autre chose sauf qu'Aaron débarque derrière nous comme une tornade.

-Parce que c'est ainsi, répond Aaron les sourcils froncés avec des yeux rouges luisant prêts à nous fusiller. Je ne sais pas pourquoi il porte toujours cette haine sur son visage.

Mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant