Chapitre 17 : Bon appétit !

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Cela va faire une semaine que je suis dans ma chambre et je commence à trouver le temps long, mais je préfère encore rester enfermé que de blesser les gens autour de moi. Décidément, la vie de vampire ne me correspond pas. Je suis une machine de guerre incontrôlable.

Léon passe tous les jours pour essayer de m'arracher les mots de la bouche et je préfère lui tourner le dos, en allant à l'encontre de mes sentiments qui me disent le contraire. Autre chose m'a interpellée depuis peu : la présence constante de Jake auprès de Léon. Bien sûr j'ai vite fait le rapprochement avec l'accident qui a eu lieu pendant mon entraînement. A-t'il ressenti la douleur et la peur de son partenaire ? En tout cas lui au moins il en a un !

Voilà une semaine que je n'ai pas vu Aaron et pourtant c'est comme s'il était là. Je ressens de plus en plus de sensation étrange à son égard qui naissent grâce à cette connections totale de nos émotions. Je peux sentir ce qu'il s'inflige intérieurement, cette torture perpétuelle de l'esprit. S'en est tellement déprimant que j'ai l'impression de m'infliger et de subir sa souffrance.

Pourtant, aujourd'hui tout est différent, en plus d'être d'humeur bougonne, je me sens vraiment mal car mon estomac me brûle tel un feu ardent dans le ventre. Je me réveille d'un seul coup avec cette atroce douleur pareil à un monstre en train de tout retourner à l'intérieur de mon estomac.

Je hurle le nom de Léon tout en remuant comme un asticot et cherchant la moindre position qui atténuerait la douleur. La porte s'ouvre d'une telle violence qu'elle va taper contre le mur. Je constate que personne n'est derrière et que c'est moi qui l'ai ouverte. Voyant que personne ne réagis à mon appelle, j'essaye de me sortir du lit mais la douleur redouble d'intensité et je tombe à plein ventre par terre.

Alors que les secondes me paraissent des heures j'entends enfin quelqu'un arriver. Ce n'est que lorsqu'il prend la parole que je saisis que ce n'est pas Léon.

-Bon sang, que se passe-t-il ici ? Pourquoi il y a du sang sur la porte ?

Sans doute le sang de Léon laissé après l'accident que j'ai commis. Il se baisse et me touche le front, je tente de le repousser mais il résiste.

-Où étais-tu ? Criai-je au moment où la douleur me broie un peu plus à l'intérieur.

Il me remet sur mon lit et je vois que ses yeux rubis m'évitent.

-Je suis dé..., commence-t-il, alors que je le coupe.

-Non, ça suffit, je ne veux plus d'excuse. Je le repousse et cette fois son corps va valdinguer contre le mur. Je m'en veux pendant une seconde, mais il se relève et revient près de moi entêté. Je sens que même si je le menaçais de le tuer il s'accrocherait à moi.

Léon ne tarde pas et arrive affolé suivie de Jake. Quand il voit Aaron à mon chevet il change soudainement d'apparence : il tente d'être moins inquiet.

-Qu'est-ce qu'elle a ?

-Elle a faim, répond Aaron.

-Si tu n'avais pas disparu pendant une semaine, tu aurais pu la nourrir en temps et en heure. Tu aimes vraiment la faire souffrir et tu fais tout pour qu'elle te haïsse.

L'humeur de chacun rend l'air de la pièce de plus en plus oppressante chargé de nervosité.

Je sens des gouttes perlées sur mon front tellement j'ai chaud.

-Pas maintenant, répond Jake, la main sur l'épaule de Léon qui finit par se calmer.

Alors qu'Aaron ignore totalement les reproches de son ami s'occupant principalement de mon état.

Mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant