Mon double

Chapitre 06 : Le lien

La surprise s'efface de son visage faisant place à la colère, tout son fasciés se durcit à un tel point que j'ai peur de ce qu'il pourrait me faire.

-J'en ai plus qu'assez de tes gamineries, dit-il d'une voix qui me fait sursauter. Il me prend le visage fermement tout en collant son front au mien. Je ne peux décrocher mes yeux des siens, ses pupilles se rétractent ainsi je me perds dans la couleur rouge de ses iris. Je sens mon corps se détendre lorsqu'un sentiment d'infériorité me traverse le corps. Mon regard se baisse automatiquement en signe de soumission, c'est comme s'il avait le pouvoir sur moi. Je ne contrôle plus rien.

-Tu vas te nourrir une bonne fois pour toutes. Il articule chaque mot. Tu n'as pas le choix car je suis ton maître, celui qui essaye de finaliser ta transformation. Obéis-moi sur le champ !

Sa voix calme et entraînante résonne dans ma tête. Mon corps réagit à ses ordres alors que ma conscience sait que je dois lui résister, mais mon corps se soumet à ses désirs.

Ma bouche s'ouvre machinalement à la vue de son bras qu'il vient de mordre. Mes lèvres rentrent en contact avec sa peau, je salive lorsque ma langue laisse couler le sang au fond de ma gorge. Ce moment me paraît durer une éternité, je voudrais pourtant retirer son bras, je voudrais recracher tout ce sang que je suis en train de boire.

Je commence à comprendre que son sang qu'il partage nous lie à chaque gorgée que je pompe dans ses veines. C'est à cause de ce lien qu'il m'appelle son double. Je ressens cette alchimie qui naît en moi, cette affection à son égard que je ne contrôle pas et cela me met en rogne. Je sens quelque chose se briser en moi. Je sais d'où vient ce sentiment, il vient de briser ma vie ainsi que celle de mes proches. Mes parents et mon meilleur ami me manquent tellement, ils doivent se faire un sang d'encre me cherchant partout. Je ne les reverrais plus jamais, j'en suis maintenant convaincue car je suis en train de devenir un monstre.

Je sens mon âme aussi fragile que de la porcelaine mais il est déjà trop tard car je la sens se fendiller comme de la glace pour finir par se briser en mille morceaux.

La fatigue me gagne et il le sait car il me porte jusqu'à mon lit.

-Tu vas enfin pouvoir sortir d'ici, murmure-t-il, ta transformation est presque achevée.

Je constate qu'il ne me ment pas car les douleurs s'estompent. Le brasier à l'intérieur de moi est de moins en moins intense.

Il croit s'en doute que je me suis endormie vu qu'il m'embrasse le front. Le dégoût à définitivement quitté mes sentiments, je ne ressens tout simplement rien du tout. La fatigue finis par m'envelopper totalement, je m'endors et rêve à la lumière du soleil sur ma peau, à mon ancienne vie en tant qu'humaine que je regrette déjà.