Je fais un cauchemar où je me retrouve debout sur une pile de cadavres humains, j'y vois même un tas de cendres représentant sans aucun doute les vampires qui ont essayé de protéger les humains. Je me mets à hurler lorsque je vois les cadavres de mes parents.
Je me réveille, un peu essoufflé par le cri que j'ai réellement poussé. J'ouvre les yeux et me remémore ce qui sait passer avant que je perde conscience. Peu à peu je reprends mes esprits et constate que ces idiots m'ont enfermé dans une sorte de cellule, avec pour seul meuble un pauvre matelas noirci par la poussière et par ses années à trainer sur le sol. Cet endroit me rappelle ma transformation, au tout début de ma capture, j'étais tellement effrayé de finir dans un trafic ou pire ! Cette peur a disparu avec le temps, j'ai donné ma confiance et je m'y suis perdue en choisissant la mauvaise personne.
Je me lève, en colère qu'on m'enferme toujours dans des endroits poisseux et humides. Je tape sur les barreaux qui semblent résistés à ma force vampirique, mais qui font assez de bruit pour titiller l'ouïe d'un monstre.
Le chef du clan ne tarde pas à venir. Il affiche toujours se sourire vicieux, son teint est aussi pale que nous tous, sa rousseur le rend pourtant plus blanc. Ses yeux m'intrigues, car la couleur n'est pas simplement rouge, c'est un rouge vif, c'est bien la première fois que je vois des iris si étincelant.
-Je suis content que tu te sois réveillé.
-Vous auriez pu me mettre ailleurs que dans cet endroit miteux.
-Si tu es digne de notre confiance, si tu es prête à venir dans notre clan, une chambre entière te sera dédiée, je peux même t'offrir le monde.
Des flashs de mon cauchemar me reviennent : le monde en sang, sous mes pieds.
-Il me faudra bien plus qu'une chambre pour me faire passer dans votre sale camp, crachais-je, un coup de vent tourbillonne entre mon interlocuteur et moi.
La colère ! Voilà comment je réussis à contrôler ma faculté. Si l'on m'avait préparé à tout ça, j'aurais su me défendre convenablement et je n'aurais sans doute pas été ici.
Je comprends vite que ce petit effet ne lui fait pas peur, au contraire ses pupilles se dilatent d'excitation.
-Qui êtes-vous ?
Je n'ai jamais entendu parler de celui qui dirige les méchants vampires.
Il s'esclaffe et essaye de me toucher les mains à travers les barreaux mais je suis plus vive que lui.
-Je suis sincèrement désolé. C'est vrai que toi, tout le monde te connaît grâce à cette légende mais moi je ne suis pas aussi célèbre. Je me présente, je m'appelle Samaël et c'est moi qui dirige le clan adverse de celui de Blaise.
Je le regarde avec cruauté et dégoût.
- Pour nous son clan fait partie des méchants et nous les gentils. Nous avons un point de vue différent sur la puissance de notre espèce.
-Votre nom, dis-je perdue dans mes souvenirs d'humaine, il me dit quelque chose, j'ai le mot « religion » qui me revient.
J'ai fait pas mal d'histoires et de religion à la fac et j'avoue que son nom m'interpelle, je suis sûr qu'il signifie quelque chose, sinon mon esprit ne m'aurait pas prévenu.
-Au cours de nombreuses années que j'ai vécues, j'ai pu enfin choisir le nom qui me convienne le mieux, Samaël est l'équivalent de l'ange de la mort, une personne destructrice et je m'identifie tellement dans sa signification que j'ai décidé de le porter.
-Pourquoi changé de nom ?
-Ici, les vampires peuvent changer autant de fois qu'ils veulent leurs identités.
-Vous êtes quand même des monstres, dis-je avec amertume.
-Comme toi ma belle, répond Léon, qui arrive d'un pas sûr.
À le voir débarqué je fonce sur la grille, les crocs ressortis par la rage.
-Toi si j'arrive à sortir d'ici, tu es un homme mort.
Les deux hommes se regardent pour se moquer de moi, je suis qu'une petite souris piégée entre les griffes d'un chat et pourtant je me défends, par désespoir. À partir de maintenant je n'est plus rien à perdre.
Une femme apparaît derrière les monstres. Elle semble tout aussi vulgaire que les autres de cette communauté que j'ai pu apercevoir. Elle se rapproche de Samaël tout en balançant sa queue-de-cheval rouge. Vu le regard tueur qu'elle me lance, je constate qu'elle est son double. Même ici, ce phénomène est présent. Elle lui chuchote quelque mot à l'oreille puis repart.
Ayant marre d'être prise pour une andouille, je m'assoie au fond de ma cage, sur le sol dur et humide. Puis une question me trotte dans la tête plus ou moins importante, puisque je ne sais pas de quelle taille est mon adversaire.
-Qu'elle est votre faculté ? Demandais-je en me plaquant les cuisses contre le ventre tout en posant ma tête sur mes genoux.
-Tu es plutôt maligne, à ton avis comment ai-je pus t'ordonner de faire un gros dodo ?
-Vous avez la même faculté que Blaise ?
-Non, quelque chose de mieux, je peux gouter à tout le monde, grâce à lui.
Je fouille dans ma tête sans ne rien trouver.
-Je n'ai pas vraiment de pouvoir, j'utilise ceux des autres. Il me suffit de toucher la personne pour absorber sa faculté.
Tout en moi s'affole à l'annonce de cette mauvaise nouvelle, ce qui veut dire qu'il va m'utiliser pour faire ce qu'il veut avec ma faculté, il pourrait détruire le monde !
-Au début, je voulais juste tes pouvoirs, mais je viens de me rendre compte qu'ils sont bien plus puissants que je ne me l'imaginais. Je comprends pourquoi tu n'arrives pas à les contrôler, ils fraudaient des années pour pouvoir les gérer sans faire de dégâts. D'habitude, j'arrive à tenir deux heures avec une faculté mais la tienne, j'ai réussi à tenir à peine une minute. J'ai même failli te mettre dans le coma, tu dors depuis une semaine. Donc, je vais devoir t'utiliser à ma guise pour utiliser ta puissance.
-Mon Dieu, chuchotais-je, je suis dans une impasse immense, je suis tombé entre de mauvaises mains. Mais comment voulez-vous m'utiliser ? Je ne les contrôle pas !
-Du chantage, Léon a eu de très bonnes idées te concernant, bref ce sera la surprise.
Il se lève prêt à partir, j'ai tellement de questions à lui poser.
-La légende parle de deux personnes et pour l'instant je suis toute seule.
-Oh, je ne m'inquiète pas pour ça, ton double fera vite la part des choses entre son clan et toi, il viendra bientôt. Un double ne peut jamais rester trop longtemps séparé de sa création, sinon il en souffre.
Il s'en va alors que je lui crie de revenir, que nous n'en avons pas fini, qu'il est de son devoir de m'informer de tout ce qu'il conte faire de moi. Même si j'en ai bien une idée, je me tape dans les murs pour me réveiller de cet affreux cauchemar. Aaron ne viendra pas, il n'est pas aussi idiot pour faire cette bêtise, venir ici ce serait valider cette histoire sur nos pouvoirs qui joueront sur la balance du bien et du mal. Je ne veux pas faire le mal, je ne veux pas tuer des gens innocents, des humains qui n'ont aucune idée de notre existence et qui pourtant finirons comme buffet ou comme martyre, ils paieront pour ceux qui connaissent notre existence. Jamais je ne laisserais faire ce genre de sacrifice, même avec du chantage. Je me sens soudainement plus courageuse, que je perds aussitôt en voyant Léon s'éloigner lui aussi le sourire aux lèvres, il n'est plus le même il a ce regard de vengeance que je n'aime pas !
Léon connaît mes points faibles, je sens que ce ne sera pas du petit chantage. Je me sens si seule, personne n'est là pour répondre à mes questions. Aaron me manque terriblement, il m'a peut-être menti mais il ne m'a jamais trahi.
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Mon double
ParanormalTu n'as pas le choix Jenny, tu es maintenant mon double. Aucun retour en arrière n'est possible. Dit adieu et oublie tous les gens que tu as aimée car tu es maintenant morte à leurs yeux.