Chapitre 4 : La transformation

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J'ai tellement froid que j'ai l'impression que mes dents vont se cassées tant elles s'entrechoquent. D'un seul coup, j'ai des bouffées de chaleur. Je transpire énormément, alors que je ne bouge pas. J'ai l'impression d'avoir au moins quarante de fièvre. J'essaye de trouver un coin de ma cellule confortable où je n'ai pas mal au dos. Je cherche une position confortable où les courbatures me rongent le moins possibles mes muscles.

Malgré que j'ai la tête qui tourne j'entends le moindre pas, le moindre insecte, l'araignée tissant sa toile sous mon lit. Je n'arrive pas à fermer l'œil tellement j'ai l'impression d'être dans une boîte de nuit. Je me bouche les oreilles avec mes mains moites, le frottement de ma paume sur mes tempes, produit le même son lorsqu'on teste un micro avec son doigt, mais en plus fort.

J'ai toujours du mal à croire cette histoire de vampire. J'ai sûrement attrapée un virus à cause de son sang qu'il m'a fait avaler.

Furieuse de ne pas trouver une solution je tourne et vire dans mon trou, de colère je balance mon pied dans le lit, qui au lieu de me faire mal tord la barre en ferraille. Je secoue la tête, je ne veux pas croire en ce genre de chose, je ne suis pas un vampire. Je reste sur l'hypothèse que la fièvre me donne des hallucinations.

Je m'allonge sur le lit avec l'espoir que je nage en plein cauchemar et que je ne vais pas tarder à me réveiller. Je me pince et ne ressens aucune douleur. Oui, c'est ça, je rêve ! Une autre pensée me traverse l'esprit, les vampires ne ressentent-il pas la douleur ? Je vais vérifier par moi-même.

Je me lève et remet un coup de pied dans la barre en fer du lit, elle tombe sans faire la moindre résistance. Je me baisse pour la ramasser lorsqu'une douleur atroce me fait hurler tant le mal est de pire en pire. Je fais la grimace tout en me concentrant sur la barre en ferraille. Les bords sont assez tranchants pour couper de la chair humaine. Je m'assieds par terre avec cette impression d'être passé dans une machine à laver. Je lève ma main tenant l'objet et ferme les yeux. Je donne un grand coup sec sur mon avant-bras. Je reste les yeux fermés attendant la une douleur vive, mais rien ne se passe. Lorsque j'ouvre un œil mon avant-bras est ensanglanté. Mons sang se propage déjà par terre tellement il coule à flots. J'ai mal jugée ma force car la plaie est assez profonde.

Une idée d'en finir jaillie dans ma tête et tout un tas d'autres questions s'ensuit : Suis-je prête à affronter la mort ? N'y a-t-il pas d'autres solutions pour que je sorte d'ici ? Ne reverrais-je donc plus jamais mes proches ? Le calcul se fait vite dans ma tête et je suis bien décidée. Je vais m'entailler l'autre bras. Après, deux solutions s'offrira à moi : soit l'un d'eux me sort de mon trou et à ce moment-là je tenterai de m'échapper ou soit je me viderai de mon sang, ainsi la mort m'accueillera dans ses bras.

Je me scarifie donc l'autre bras et le plus surprenant c'est que je ne ressens toujours rien. La fièvre doit être vraiment forte pour que je ne ressente aucune douleur ou serais-je devenue un suceur de sang ? Non, mon cerveau n'acceptera jamais cette idée. Il doit rester encore des traces de drogue dans mon système.

Je regarde mes bras se vider, se recouvrir de tout mon sang qui commence à former une flaque autour de moi. La fatigue commence à brouiller ma vision. Je perçois les reniflements de mes colocataires de cellules qui s'agitent, tellement que l'un d'eux hurle et tous les autres le suivent en cœur, comme une meute de loups. Les monstres à capuches vont-ils être attirés par tout se boucan ? J'espère que non ! Je ne veux plus qu'il me sauve, je ne veux plus vivre dans cette cellule. Il faut que je perde plus de sang, ainsi tout sera fini pour moi.

Je commence à avoir la nausée et ma vision est totalement trouble. Lorsque j'entends la porte s'ouvrir avec fracas, j'aperçois vaguement quelqu'un s'avancer vers ma cellule. Il rentre à l'intérieur et s'approche de mon corps de plus en plus inerte. Je suis bien trop faible pour lui faire face.

Mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant