Chapitre 10 : Deuxième tentative

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-Pourquoi est-il aussi malheureux, demandais-je alors que Léon ferme la porte de la chambre.

-A vrai dire tu ne l'aides pas non plus !

-En même temps, je n'ai jamais voulu devenir une espèce dé...

Il pose son doigt sur ma bouche et je me sens rougir. Pourquoi me déstabilise-t-il autant ?

-Il ne l'a pas choisi, tout s'est fait naturellement. Tu ne peux pas lui en vouloir pour ça.

-C'est normal que tu le plaignes tu es son ami, dis-je en marmonnant.

-Et toi son double. Soit plus tendre.

J'ignore sa dernière remarque et m'avance devant une petite table de chevet en bois. Je m'en approche attirée comme une Pie par tout ce qui brille. Je prends avec curiosité cette chaine grise argenté et découvre un petit pendentif en forme d'horloge.

-Je te conseille de ne pas y toucher. Léon est déjà derrière moi. Je me retourne pour lui faire face tout en balançant le collier devant ses yeux.

-Je présume que tu ne me diras pas pourquoi.

Il me tripote le bout du nez tout souriant. La douceur de ses mains me fait perdre mes moyens à tel point que je manque d'échapper le bijou.

-Exact ma belle, c'est à Aaron de te dire tous ses petits secrets. Il doit aussi t'expliquer ce que nous savons faire et notre utilité dans ce bas monde.

J'arrive avec un énorme effort à repousser sa main, ce qui le déstabilise. J'en profite pour lui montrer qu'il ne m'impressionne pas.

-Quoi ? C'est plus fort que toi, il faut toujours que tu tripote les gens ?

Il éclate de rire tout en se dirigeant vers la porte d'un pas vif.

-Je vais essayer de trouver Aaron, je sais généralement où il se cache.

Je n'ai pas le temps de protester qu'il a déjà refermé la porte. Ils aiment vraiment prendre la fuite tous les deux !

Du coup je me retrouve toute seule, complètement paumée. Je repose la chaine là où je l'ai trouvée.

Tout à l'heure, il me trainait avec des menottes de peur que je m'enfuie et maintenant il me laisse enfermée dans cette chambre. Je secoue la tête car je n'y comprends plus rien.

Je regarde les murs et constate que les fenêtres doivent être en option chez eux car les murs sont vides. L'éclairage ferait pourtant penser que le soleil remplit la pièce, une triste illusion... Suis-je destinée à vivre l'éternité avec une lumière artificielle ? Il n'en est pas question !

Je m'approche à pas feutré de la porte et pose mon oreille dessus. Je suis totalement stupéfaite par cette impression qu'elle soit aussi fine qu'une couche de papier, laissant traverser tous les sons qui me parviennent de l'autre côté. Je pose ma main sur la poignée lorsque j'entends des gens passer derrière tout en rigolant, personne ne semble me surveiller. J'appuie doucement sur la poignée, sauf que j'ai tendance à négliger ma nouvelle force en ce moment. De ce fait, elle me reste quasi dans la main. Je sors du couloir et me rends compte que les gens me regardent mais je garde mon calme et fais comme si je n'avais pas arrachée la porte. Ils ont dû eux aussi passer par là, non ?! Je semble être convaincante car tout le monde reprend leurs discussions, j'en profite donc pour me faufiler entre eux.

Grâce à la statue je sais que je me trouve dans la salle principale. Je m'arrête un instant pour observer autour de moi une issu. Un sourire me traverse le visage quand j'aperçois à l'autre bout de la pièce un gros escalier de pierre. Il doit sûrement remonter vers la sortie puisque que sommes sous terre. En quelque seconde, j'en ai atteint le sommet et bizarrement personne ne se trouve dans les parages, c'est comme si c'était une zone contaminée. Peut-importe, je continue mon escapade et constate que les murs sont beaucoup moins lugubres qu'en bas : c'est plus dans le style château du XIXème qui a gardé ses vieilles peinture doré d'antan, avec d'énormes fenêtres en bois toujours cachée par d'imposants rideaux eux aussi d'époque.

Mon doubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant