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     Chan se réveilla dans une chambre d'hôpital très confortable. Il avait l'habitude des chambres blanches, aux murs presque dépeints et des matelas durs, mais pas des lits aussi mous et des meubles dans la pièce.

C'était probablement sa mère qui avait dépensé des milliers pour surveiller au mieux la santé de son fils.
Elle était très à cheval dessus.

Quelqu'un entra dans la pièce et referma la porte.
La personne s'installa sur la chaise à côté du lit, Chan vit Azalée avec une boisson dans les mains.

- Tu vas bien ? Demanda-t-elle. Ça fait une semaine que tu es là.

Il hocha la tête, trop fatigué pour parler.

- Tu veux de l'eau pendant que j'appelle une infirmière ? Proposa-t-elle. Ta mère est encore au poste de police ou au tribunal, je sais plus.

Il hocha positivement la tête à nouveau pour accepter la proposition et elle lui tendit son verre qu'il prit en la gratifiant d'un petit sourire auquel elle répondit.

Elle sortit dans le couloir et arrêta une infirmière qui s'était souvent occupée du jeune homme durant cette semaine.
L'infirmière entra dans la pièce suivie par la jeune femme.

Elle lui posa quelques questions, vérifia qu'il était bien installé avant de laisser place au médecin, le Dr Kennedy, qui était également neuro machin chose. Il l'avait dit la première fois qu'il avait rencontré Azalée et Maï Lan, mais malheureusement la jeune femme n'arrivait pas à retenir ce fameux mot "neuropsychiatre".

Lorsqu'il arriva, il lui demanda de quitter la pièce alors elle attendit dans le couloir.
En attendant, elle joua sur son téléphone et envoya quelques messages sur Insta à Julien, sa sœur et Kim, histoire de leur donner des nouvelles.

La mère de Chan finit par revenir en début d'après-midi. Elle passa un long moment avec son fils et sa petite-amie, qu'elle appréciait énormément d'ailleurs.
L'atmosphère était relativement détendue, c'était en partie grâce à l'adulte qui s'efforçait de montrer sa positivité malgré les complications qu'elle rencontrait dues au père de son fils.

Le Dr Kennedy revint en fin d'après-midi dans la chambre du Vietnamien.
Il tenait un dossier dans ses mains et plein de papiers en dépassait.

- Mme DAO, je dois vous parler seul à seul. Pourriez-vous me suivre ? Requit-il.

Elle hocha positivement la tête, elle paniquait, s'imaginait des diagnostics terribles rien qu'en voyant l'air grave qu'avait le médecin.
Ils sortirent de la pièce dans un silence très lourd jusqu'à ce qu'elle referme la porte derrière elle.

Le cinquantenaire remonta ses lunettes sur son nez avant de toussoter, signe qu'il allait prendre la parole.

- Votre fils s'en est plutôt bien sorti. Il n'a eu que des blessures superficielles et celles qui étaient profondes n'ont pas eu de lourdes conséquences sur son organisme. Annonça-t-il.

Elle laissa échapper un soupir de soulagement de ses lèvres.

- En revanche, reprit-il. Nous avons pu faire diverses analyses et d'après ce que vous et la jeune fille avez rapporté à la police, sans oublier ma discussion avec lui ce matin, nous en avons conclu que Chan souffrait de troubles dissociatifs.

C'était si étrange de se dire qu'elle n'avait pas vu la souffrance de son propre fils.
Elle s'en voulait de ne pas avoir mieux protégé son enfant, de ne pas avoir été assez présente pour lui.

AZALÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant