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- Donc toi, tu nous cachais ton talent de cuisinier depuis tout ce temps ?! S'étonna Abby.

- T'abuses, j'irais pas jusqu'à dire que c'est un talent. Déclara Chan. Et certains trucs avaient déjà été faits par ma mère hier matin.

Ils étaient tous les trois à table et prenaient le déjeuner.

Il avait fait des raviolis, du Cha Ca La Vong : du poisson frit, avec du Bun Thang : une soupe de vermicelle de riz et du poulet.
Pour le dessert, il leur apporta du Chè Bap : du maïs sucré à la crème de coco.

Ils étaient remplis et avaient beaucoup ri au cours de ce repas. Cette journée s'était si bien déroulé, ça semblait presque irréel.

Azalée se sentait comblée, à un tel point que même si ses parents apparaissaient le lendemain ça ne détruirait pas sa bonne humeur.
Quant à Chan, ça lui faisait peur de recevoir en retour tout l'amour qu'il donnait, il avait l'habitude d'aimer sans être aimé réciproquement.

Il craignait qu'elle s'en aille aussi parce qu'il n'était pas assez bien pour elle, parce que, comme Riley, elle le trouverait peut-être sur-protecteur. Mais il ne voulait pas que ses doutes s'immiscent dans leur relation et la brise.

- Je t'ai pris des affaires si tu veux. Déclara Abby. Vu que Chan te garde toute la journée.

- Tu gères Bibi ! Remercia-t-elle.

Azalée prit le sac que lui tendit sa sœur et le posa dans la salle de bain avant de faire la vaisselle, laissant le jeune homme se reposer dans le salon où il discutait avec Abby.
Il se plaignait qu'il aurait préféré faire la vaisselle pour qu'elle puisse rester tranquille, plutôt qu'elle la fasse.

Abby trouvait ça mignon et innocent, leur seul problème était quand même qui voulait faire la vaisselle pour laisser l'autre en paix.

Vers 14h, l'aînée s'en alla car elle devait se rendre au travail, elle avait obtenu un job à JD Sport il y a un an et demi.
Malgré le fait que leurs parents leur envoyait de l'argent tous les mois, Abby tenait à se faire son propre argent. Elle ne voulait pas vivre totalement au crochet de ses parents et, bizarrement, elle arrivait à gérer plus ou moins les études pour devenir pilote d'avion et son petit job.

Azalée, elle, décida avec Chan qu'elle rentrerait vers 18h.
Entre temps, elle s'était lavée, habillée, mais pas maquillée parce que le maquillage ce n'était pas gratuit alors autant l'économiser.

- Viens on fait un pierre-feuille-ciseau et celui qui perd avoue un truc mauvais qu'il a fait ? Proposa-t-elle.

- Let's go! S'écria-t-il.

Ils firent quelques parties, histoire de s'échauffer avant de commencer les choses sérieuses.

- Un, deux, trois, pierre-feuille-ciseau. Dirent-ils.

Chan fit la pierre et Azalée, le ciseau.

C'était donc à elle d'avouer quelque chose.

- J'ai volé 100 euros à ma mère parce qu'elle m'avait mal parlé. Confessa-t-elle.

- 100 euros ?! S'écria-t-il. Toi, tu sais grave pas doser. T'aurais pu prendre cinquante quand même.

Il rit tout de même et elle finit par faire de même.

- Pour ma défense, elle a dit que je servais à rien et puis 100 euros de perdu, c'est quoi même ? Y avait 250 dans le porte-monnaie. Ajouta-t-elle.

- Est-ce qu'elle s'en est rendu compte ? Et déjà pourquoi elle parle mal à ses enfants, c'est quoi son souci ? Faire des enfants pour ensuite leur cracher dessus, la logique, c'est zéro à ce niveau-là. Commenta-t-il.

- Bien sûr qu'elle s'en est rendu compte, mais elle m'a pas cramé et c'était ça qui était satisfaisant. Raconta-t-elle. Par contre oui, déjà qu'on m'oblige à naître sans mon consentement et après t'ouvres ta grande bouche sur mon utilité, le culot.

Ils reprirent leur partir, cette fois-ci, ce fut Azalée qui gagna.

- Sans faire exprès, j'ai enfermé le chien dehors en hiver et pour ne pas me faire taper, j'ai accusé mon père. Avoua-t-il.

- Mais t'es mauvais en fait ! S'offusqua-t-elle.

- Pardon, mais j'étais trop jeune pour mourir, j'avais cinq ans et le vieux se rapprochait déjà de sa tombe donc ça m'a paru logique de l'accuser. Se défendit-il. Œil pour œil, dent pour dent.

Elle rit.

- Mais t'es grave insolent ! Je comprends mieux pourquoi t'es le meilleur pote à Julien. S'écria-t-elle. Ta mère, elle a fait quoi ?

- Elle l'a embrouillé jusqu'à la mort. Le lendemain, elle lui a tendu un piège et il s'est retrouvé tout l'aprèm' en pull et short sur le balcon. Le pauvre a pas trop compris ce qui lui arrivait. Expliqua-t-il.

- Le daron a vraiment souffert. Commenta-t-elle.

Ils continuèrent à jouer durant un long moment, passant plus de temps à discuter.
C'est ainsi qu'elle sut qu'un jour, il avait bu de l'eau bénite à l'église, pensant que ça l'aiderait à rester éveillé durant toute la prédication.
Il découvrit qu'un jour, en rendant visite à sa voisine islamophobe, elle avait volontairement balancé un seau d'eau sur la voisine raciste qui rentrait.
Ce qui a brisé l'amitié entre les deux méchantes femmes.

Et ils en apprirent tellement plus l'un sur l'autre.
C'était plaisant d'apprendre à se découvrir petit à petit.

Le temps passait si vite qu'elle due déjà rentrer chez elle.
Elle l'embrassa avant de quitter le joli appartement des Dao.

Pendant ce temps, Chan rêvassait sur son canapé.
Il était si apaisé, c'était si nouveau, si doux.
Comme lorsqu'il l'avait vu pour la première fois.

Il lui envoya un message pour savoir si elle était bien rentrée, ce à quoi elle avait répondu positivement en ajoutant qu'elle allait dormir parce qu'elle était crevée.
Il ne fut pas surpris, cette fille, c'était une vraie marmotte.
Elle vivait pour dormir.

Il posa son téléphone sur la table du salon, un sourire en coin, quand la porte s'ouvrit, laissant apparaître sa mère.

- Oh Ma' tu rentres tôt ! Remarqua-t-il. Ça a été au travail ? Tu as pu dormir ? T'es débordée ces derniers temps, tu devrais y aller plus doucement.

Elle ne répondit pas et faisait une tête dépitée, contrairement à d'habitude où elle aurait souri tendrement à son fils en lui disant de ne pas s'inquiéter pour elle.
Il ne comprit pas tout de suite pourquoi elle était comme ça, mais lorsqu'il vit la personne qui entra après elle, il sut.

Son visage aussi se décomposa.
Comment on pouvait passer d'une journée plus qu'excellente à une fin aussi catastrophique ?
Comment il pouvait être ici ?

Comment son plus grand cauchemar pouvait se tenir devant lui ?

- Qu'est-ce qu'il fait ici ? Cracha-t-il.

Et c'est bien vrai, qu'est-ce que son géniteur faisait là ?


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Bonjour, bonjour !
J'espère que vous allez bien.

Désolée pour l'absence, je n'avais plus de temps pour corriger correctement les chapitres à cause des cours et je voulais absolument pas vous poster un truc pas corrigé, quitte à ne pas publier durant plusieurs semaines.
Bref, on est en vacances donc vous aurez pleins d'update !

PS: les deux prochains chapitres (je crois) sont assez tristes selon moi, donc préparez vos meilleurs playlist sad song.

Gros bisous !

AZALÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant