AZALÉE

17

     Après cette après-midi catastrophique, Julien ne se voyait pas rentrer chez lui. À moins de ne vouloir se tuer le soir même, il était préférable de rester dehors.

Il était devant le bâtiment de Jade avec Chan, il n'en revenait toujours pas d'avoir giflé la jeune femme mais elle l'avait poussé à bout.

Il savait que même si son meilleur ami ne le montrait pas, ça lui faisait énormément de mal d'avoir entendu le prénom de Riley.

- Tu comptes aller où ? Demanda Chan.

- Sûrement chez Kim, tu veux venir ? Proposa-t-il.

- J'vais rentrer, ça m'a épuisé tout ça.

- Ok, on se voit lundi mec.

- À lundi !

Et Julien prit le bus qui venait d'arriver à la station d'en face.

Il sortit son téléphone pour appeler son bras droit : Kim.

Elle répondit rapidement ce qui le surprit, elle était du genre à regarder son téléphone sonner et envoyer un message du type "pourquoi tu m'as appelé ?" après.

- Tu t'es perdu ma star ? Ça fait vingt minutes que je t'attends. S'indigna-t-elle.

- Désolé meuf, j'ai eu un contre temps. Faut que je te raconte ce qu'il s'est passé, ça a dérapé de fou, j'ai mis une gifle à Jade.

- Quoi ?! Hurla-t-elle. Ju' ramène ton p'tit cul de blanc ici, je veux tout savoir.

- Laisse mes fesses là où elles sont, tu touches à ma sensibilité. Grommela-t-il.

- Tranquille, elles sont pas pour moi, c'est pour Élie. Se moqua-t-elle.

- C'est ça ton problème, jamais tu vas me lâcher avec lui.

- Parce que j'étais censé arrêter à un moment donné ? Il t'aime, tu l'aimes, mais vous tournez autour du pot sans vous jeter à l'eau. Vraiment j'ai envie de vous frapper, vous perdez du temps bêtement. Gronda-t-elle.

- Je vais probablement être marié l'an prochain. Lui rappela-t-il.

- Mais tu l'aimes même pas la grosse bouffonne, quitte la. Au pire, t'es renié et alors ? C'est eux qui perdent la perle que tu es, pas toi.

- J'ai compris madame, bon j'te laisse, j'arrive dans 3 stations.

- À plus ma star !

- À tout de suite ma star.

Il raccrocha juste après. Kim n'avait pas tort du tout, il n'éprouvait aucun sentiment pour Nina et c'était réciproque. Mais tromper la jeune femme ? Ça restait à discuter.

Il avait beau la détester du plus profond de son âme, il ne se voyait pas jouer sur deux tableaux. D'une, parce que c'était un manque de respect et de deux, parce que si cela venait à s'apprendre, c'était un homme mort.

Sa famille le tuerait avant même qu'il dise : "Désolé".

Il descendit du bus une fois arrivé à la station, marcha quelques minutes avant d'arriver devant l'immeuble de son amie.

Il fit le code d'entrée puis sonna à l'interphone et monta.

La porte était déjà ouverte lorsqu'il arriva alors il entra et referma derrière lui, comme d'habitude.

Il troqua ses baskets pour des chaussons et se rendit dans le salon où il trouva Kim allongée sur le canapé, sous sa grosse couette, avec un paquet de chips posé sur la table basse devant elle.