Un monsieur avec une barbe rousse prend la parole, le chef du bunker du Sud, m'informe Kaïcha.
- L'incendie a été dévastateur. Les médecins et les infirmiers sont débordés, chez nous, et je ne sais pas combien de temps, ils tiendront encore. Nous vous demandons de faire parvenir au bunker du Sud d'autres personnes qualifiées en soins.
M. Jamal échange un regard avec une dame aux cheveux blonds et au nez fin, le chef du bunker du Nord, m'explique à nouveau Kaïcha. Elle porte un chignon strict et ses yeux brun clair expriment une force étonnante pour sa petite taille. Elle prend la parole en première :
- M. Shell, vous comprenez que cette demande est délicate. Le bunker du Nord a également de nombreux blessés et je ne doute pas que celui de l'Est soit dans la même situation.
M. Jamal hoche la tête en confirmation.
- Nos infirmiers et infirmières sont débordés ici aussi, mais nous pouvons vous envoyer des volontaires qui aident les infirmiers, ils sont efficaces et ils ont déjà acquis une certaine expérience au fil de ces deux dernières semaines.
- Nous vous enverrons des blocs de glace de notre réserve pour les plus grands brûlés et une partie de notre matériel, ajoute le chef du bunker de L'Est. Mais nous ne pouvons pas vous envoyer des infirmiers.
Des chuchotements anxieux parcourent la salle et M. Shell se rassoit en silence, le visage grave et fermé. Il devait bien se douter que c'était impossible, l'urgence est partout pareille. Il faut se concentrer sur l'unique aide qui peut nous être apportée maintenant, ceux des volontaires, des civils qui aident à déplacer les blessés, apporter le matériel, leur tenir compagnie, apporter les plateaux-repas.
- M. Sell, Mme. Ruquinier, avez-vous procédé à un recensement ? Demande M. Jamal en se tournant vers eux.
- Il est en cours, mais ce n'est pas notre priorité, répond la dame, soutenue d'un hochement de tête par M. Sell.
- Je comprends, mais il ne faut pas oublier que dans cet état de crise, si les gens deviennent dépressifs, ce sera une catastrophe. Il faut leur donner le moyen de faire leur deuil pour qu'ils continuent à aller de l'avant. J'aimerais que vous me l'envoyiez quand vous l'aurez fini, afin que l'on puisse le mettre en commun. Actuellement, il y a tellement de gens dans chaque bunker que les familles qui déplorent un membre ne savent pas si c'est parce qu'il est perdu dans la foule, ou si c'est qu'il ne fait plus partie de ce monde.
- Ce sera fait, promet Mme. Ruquinier. Nous devons aussi récupérer le plus de matériels nécessaires possibles là-haut avant qu'ils ne soient détruits par le temps ou les intempéries, il faut multiplier les sorties.
- Nous ne pouvons pas tout faire, rétorque Enil en prenant la parole. Nous, les Rafales, constituons presque entièrement ces équipes, mais nous sommes sur plusieurs fronts, blessés par l'incendie et seulement... une quinzaine.
Des murmures approbatifs du côté des Rafales lui font écho. On ne peut pas tout assurer, surtout avec un bras dans le plâtre. La fatigue sur leur visage marque de l'effort qui leur est constamment demandé.
- Nous pouvons charger les Bourrasques de cette mission, propose M. Jamal. Ils sont suffisemment expérimentés pour faire face aux dangers qu'a laissé l'incendie derrière lui et surtout, ils sont plus nombreux : ils pourront couvrir un plus large champ de recherches.
- Pourquoi ne pas faire des groupes parmi la population, aussi ? Demande une femme avec des cheveux longs et blonds. Cela résoudrait le problème du nombre, qui est actuellement, bien trop insuffisant, même avec les Bourrasques.
- Tu es folle ? Les sorties sont encore trop dangereuses, les décombres sont instables et pourraient s'effondrer sur eux à tout moments ! s'exclame un homme au fond.
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Le regard du Lion - Double-âme [2]
Paranormal"Le plafond s'effondre au-dessus de nous. Je rafle l'enfant, bondis et la fenêtre vole en éclats devant moi. La pièce s'embrase brusquement." /!\ Ceci est le tome 2 de "Double-âme", cliquez sur mon profil pour plonger dans l'histoire des tomes précé...