Chapitre 10 :

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Je me redresse précipitamment et j'enfile à toute vitesse quelques habits pour me protéger du feu.

Ash saute du lit et atttrape son tee-shirt. 

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Il hurle pour couvrir le bruit de l'alarme.

Par la fenêtre, une vision d'horreur : ce n'est pas l'Atrium qui brûle, mais la ville entière ! 

- Un incendie ! L'Atrium risque de s'effondrer à tout moment ! Je tousse.

On se précipite dehors. Dans le couloir, les Atrimiens se ruent en une masse affolée vers les sorties. La fumée épaisse me prend à la gorge et je remonte mon tee-shirt sur ma bouche en essayant d'apercevoir des proches dans la foule à travers le voile de flammes et de fumée. Je me fige. Un hurlement de terreur transperce l'alarme. Quelqu'un est bloqué dans une des pièces ! Je me retourne et empoigne Ash par le bras.

- Je n'ai pas le temps de diriger les novices, tu dois le faire à ma place, conduit-les au bunker Est, je cris. La ville entière brûle, c'est le bunker le plus proche !

Nous reculons d'un bond au moment où le plafond en bois craque et s'effondre devant nous sous les langues brûlantes des flammes. Ash se tourne vers moi.

- Où est-ce que tu vas ?

- Je dois aller voir s'il y a des gens qui sont bloqués en arrière ! J'ai entendu quelqu'un crier ! Je lui crie à travers la fumée.

Il plaque ma tête contre sa poitrine, respire à fond, me lâche et part en courant alors que je fais demi-tour et m'enfonce dans la fumée.

- Shari !

Je me retourne. Je plisse mes yeux larmoyants. Laaja cours vers moi en zigzagant pour éviter la foule de gens qui se dirige vers la sortie.

- De qui tu t'occupes ? Elle demande, haletante, les pupilles dilatées.

- De ceux qui restent ! Je crie à travers les crépitements. Occupe-toi des civils dehors, on se retrouve au bunker ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Je sais pas, c'est la panique, mais je crois que l'orage d'hier soir a fait tomber des éclairs sur la ville et mis le feu à un toit. Avec les rafales de vent qui ont soufflé toute la nuit, le feu s'est propagé rapidement !

Laaja me serre fort, se retourne et s'enfonce dans la foule.

- Tu as intérêt à ramener ton cul au Bunker ! Elle lance.

Je me retourne et fonce dans la fumée en essuyant de mon bras mon visage trempé de sueur. Les flammes crépitent et sifflent autour de moi. La température est insupportable. Je cours dans le couloir. Le même cri terrifié résonne soudain sous le craquement du bois et des flammes. Je me fige. Où est son propriétaire ?

J'aperçois alors une pièce fermée à côté de moi. Je me jette de toutes mes forces contre la porte. Elle s'entrebâille légèrement, mais quelque chose la bloque. Un meuble a dû basculer devant. Cette fois, j'entends des sanglots. Mon sang se glace - un exploit dans cette chaleur.

Un enfant.

La fumée est toxique, j'espère que le gamin aura la présence d'esprit de se plaquer au sol. La chaleur me monte à la tête. L'air, brûlant, me donne l'impression d'avaler du feu. J'essuie mes yeux piquants de larmes, je n'ai pas le choix, il va falloir que je passe de force.

- Pousse-toi de la porte ! Je crie en priant que l'enfant ait la force de se déplacer.

Je saisis une planche de bois en train de brûler et répands d'un mouvement les flammes sur la porte pour que le bois se fragilise. Je recule, prends mon élan et m'élance.

Le regard du Lion - Double-âme [2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant