Le sang hurle à mes tempes.
J'entends le glissement métallique du katana de Kaïcha contre son fourreau et mes dagues se matérialisent dans mes mains.
Des milliers de dards piquent mon corps. Des bruits de pas précipités apparaissent sur notre gauche. Je pivote rapidement ma tête. Des silhouettes indistinctes se profilent dans la profondeur des sous-bois. Ils sont épuisés, suants, rouges. Terrifiés. Mes poils se dressent sur ma peau.
Je m'élance vers eux. Ash semble boiter, soutenu difficilement par Kallol. Laaja est toute pâle et transpirante comme si ils couraient depuis des heures et elle fait soudain des grands gestes dans son dos.
Une bouffée froide m'envahis. Il y a une odeur étrange, lourde, oppressante, dans l'air. Mon angoisse se mue en peur, puis en terreur alors que je commence à les apercevoir, formes fantomatiques qui filent dans la forêt.
- Couvre ma droite ! Je hurle à Kaïcha.
J'accélère. Les arbres défilent à mes côtés à une vitesse floue. Ils faut les protéger ils sont trop lents, ils n'atteindront jamais le feu à temps ! Je plante mes yeux dans ceux des loups et feule avec toute ma terreur. Je bande mes muscles, malade de peur.
Ils changent de direction et se ruent vers moi. Ils sont sept, non huit. Je repère l'alpha à ses yeux jaunes étincelants. Kaïcha et moi nous collons brusquement dos à dos, la respiration rapide.
Ils nous encerclent en deux secondes. Deux loups bondissent et bientôt, c'est toute la meute qui nous déferle dessus. Leurs crocs déchirent la peau et la chair. Les os se choquent. Les griffes s'enfoncent dans la chair. Je virevolte sur moi-même, pare de mes dagues leurs crocs et griffes, contre-attaque de frappes rapides, réplique à coup de coude, de genoux et de pieds.
Je vise les points vitaux et les tendons pour les mettre hors d'état de nuire rapidement, mais ils nous forcent à nous séparer. Je suis soudain submergé de tous les côtés. Un tourbillon de fourrure et de griffes m'emporte vers un avenir qui me semble tout d'un coup très incertain. Mon genou cède sous leur poids.
Des mâchoires claquent à un centimètre de ma tête. Je vacille sous la pression de griffes qui appuient sur ma poitrine. Mes dagues fendent l'air et lui ouvre le ventre alors que je le repousse violemment d'un coup de pied. Une louve referme ses mâchoires sur mon avant-bras, ses crocs glacées transperçant ma chair. Je hurle et enfonce ma dague sous sa tête. Elle tombe à terre en glapissant.
Je décroche un autre qui s'accroche lourdement à mon dos. Ma vue est obstruée de toute part, mes membres me piquent de douleur. L'odeur du sang, de mon sang, sature l'air. Je suis trempée de sueur. Je ne réfléchis plus. Je frappe par instinct. Mes dagues sont glissantes de sang. J'avale de la fourrure. J'étouffe. Je vacille sur mes membres griffés et mordus. Mon souffle est sifflant. Si seule.
Je ne veux pas mourir.
Je n'essaye même plus de savoir à qui appartient les crocs et les griffes, je n'essaye plus que de survivre. Des griffes s'enfoncent dans mes genoux, dans mon dos, dans mes cuisses, dans mes bras. Des gerbes de sang giclent. Je hurle de souffrance. Ce sont des prédateurs, ils savent comment mettre à terre un animal blessé. Ils s'acharnent sur plusieurs blessures. Mon deuxième genou cède, je roule pour les esquiver et me remets debout avec précipitation, paniquée.
Ma respiration est laborieuse. Ils sont trop nombreux ! Des crocs s'enfoncent profondément dans mon épaule. Je sursaute et me contorsionne sous la douleur en lâchant un grognement. Je percute un arbre, ce qui le décroche de moi. Je me cabre et tranche sa jugulaire, haletante. Il s'affale au sol, une tache rouge s'épanouissant sur sa fourrure.
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Le regard du Lion - Double-âme [2]
Paranormal"Le plafond s'effondre au-dessus de nous. Je rafle l'enfant, bondis et la fenêtre vole en éclats devant moi. La pièce s'embrase brusquement." /!\ Ceci est le tome 2 de "Double-âme", cliquez sur mon profil pour plonger dans l'histoire des tomes précé...