Chapitre 10

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Les rayons solaires frôlaient Thomas de leur caresse enveloppante, échauffaient en lui un espoir de douceur. Il sentait Newton, pelotonné à son torse, échapper de légers grognements, pivotant sa nuque pour observer son visage. Son sourire revint, celui qu'il lui avait offert depuis la nuit des temps, son échantillon de sincérité, de joie frétillante. Il était revenu à lui, clignant ses beaux yeux noirs tandis qu'il l'adorait.

« Comment as-tu dormi, Tommy ? fit-il calmement, le sourire rajeunissant sa voix.

- Très bien... rassura l'humain. Et toi, comment te sens-tu ?

- J'ai... une migraine. Mon Tommy... s'est-il passé quelque chose ?

- Eh bien, il y a eu ces fondus...

- Je n'attends pas cette réponse, tu le sais. Tommy... ne me crains pas. Je ne veux que savoir.

- Ne sois pas embarrassé... mais tu as eu une de ces crises. Tu t'es transformé en un autre.

- Excuse-moi, Tommy... pour quoi que j'ai pu te dire. Je ne sais jamais le mal qui m'anime dans ces instants... Je... Je ne voulais pas que tu le vois... je ne voulais pas que tu me vois, pas sous ces lumières...

- Rien... Rien d'important n'a été dit. mentit le garçon en pinçant sa lèvre. Tu as voulu m'embrasser, rien de plus.

- Est-ce bien vrai ?

- Je te le jure.

- Très bien... soupira-t-il lentement. Pardonne cette avance que je ne me serais jamais permise. Je ne suis pas de ces hommes.

- Je le sais, Newt. Je le sais. »

Des secondes passaient, le prince, s'étant levé, choyait son pégase. Thomas l'avait suivi, le consultant avec une voix souple et satinée, posant une main sur son épaule : « Que faisons-nous, aujourd'hui ?

- Nous traversons Reedtęm jusqu'à sa frontière. Nous y serons en une dizaine d'heures.

- Une... dizaine ?

- Exactement. Voilà pourquoi notre départ est imminent. Venez, beau prince. »

L'avant-midi avait été indûment désenflée par une délibération d'aucune source, Newton avait soudain la foi inhumée dans un mausolée d'opprobres. Thomas, réceptif à sa rancœur, le dévisageait étrangement. Le prince reprocha alors en notifiant son regard confus, d'un ton qui convertit les mots en poignards : « Te forces-tu à aimer les femmes, ou suis-je un essai à tes désirs ?

- Newt, pourquoi abordes-tu un sujet pareil ? nous n'avons échangé un mot de l'heure, pourtant on penserait que je t'ai causé du tort. balbutia l'homme.

- Elle n'est pas ton amoureuse, tu l'as dit hier, cela était tes paroles. Les heures d'avant, tu m'octroyais le droit de découvrir tes bras, tu m'offrais l'espérance de croire que j'avais le droit de l'aimer. Mais tu resteras avec elle, je le sais, je le sens. Te forces-tu ? N'aimes-tu pas ce que tu es ? Ton image se heurte-t-elle à ta véritable nature ? Ne le supportes-tu pas ?

- Teresa est une excellente amie, qui m'a accompagné à travers le deuil de mon père et de ma dernière famille, mes grands-parents. Elle est là pour moi, elle l'a toujours été. Puis elle est tombée amoureuse de moi. J'ai voulu la remercier de ses efforts, de ses sacrifices pour me faire tenir debout, alors j'ai accepté son amour et j'ai voulu le lui rendre.

- L'aimes-tu, son corps ? T'attire-t-il davantage que le mien, te fait-il plus de choses que je ne le ferai jamais ? Ou alors te répulse-t-il ? Te sens-tu obliger de penser à moi pour être avec elle ? Pour effacer ses formes, son odeur, sa nature qui la rend si différente de moi ?

Entre deux mondes - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant