Chapitre 1

9.7K 373 26
                                    

Le retour au bercail. Pas de maison, pas de famille, et la première nouvelle au retour est annoncée au téléphone par la directrice du centre d'accueil pour jeunes en danger qui m'annonce que l'enfer a une nouvelle parcelle sur terre. 

Me voilà donc bien loin de mon Dallas d'origine. En fait ça fait quatorze ans que j'ai quitté cette ville maudite. Je vadrouille de ville en ville dans tous les centres d'accueil de cette même association depuis que j'ai dix-huit ans pour aider les jeunes qui se retrouvent dans la même situation que moi il y a des années. 

Sans famille, sans amis, avec nulle-part ou aller, avec des psychopathes sur le dos et une chance très faible de survivre s'ils retournent d'où ils viennent. 

Dans mon cas, d'où je venais c'était une "parcelle d'Eden", de la secte de la résurrection. 

Rien que d'y repenser me donne envie de vomir. Mon père et mon frère m'ont offert a un pervers pédophile parce qu'il était "le berger", et moi j'étais la plus pure des brebis. Il voulais que je sois sa femme. J'avais quatorze et je pensais sincèrement que c'était un honneur. 

J'ai rapidement regretté. Au moment même où j'ai passé le seuil du "sanctuaire" où lui seul et quelques fidèles aveugles, avaient le droit de pénétrer. Et par aveugle je veux dire qu'on leurs a retiré les yeux. 

Ces fous étaient consentants. 

Je me suis enfuis et un homme m'a sauvé la vie en me cachant de mes poursuivants. 

J'ignore s'il est vivant aujourd'hui, j'en doute car il s'est fait emmené par les suivants du berger, j'espère simplement que son âme à trouvé le repos. 

Aujourd'hui je me bat pour que les enfants qui vivent dans les parcelles d'Eden puissent avoir le choix, qu'ils puissent vivre libre de toute cette folie. J'ai aidé bon nombre d'enfant à s'enfuir de là-bas, souvent avec leurs parents battus par les disciples proches du berger, qui dirigent chacun une parcelle d'Eden. 

Il y en avait douze jusqu'à aujourd'hui, et on m'apprend que la treizième viens s'installer à Denver. Treize, le nombre du diable après le six, quelle ironie. 

"Si le six représente le diable et la punition divine pour les péchés que nous avons commis, le treize représente la tentation et le chemins à éviter si nous voulons éviter d'en commettre. Aussi rien dans les parcelles d'Eden ne devra porter le nombre treize et la maison numéro six sera celle de la pénitence."

C'est un des principes de construction des parcelles d'Eden. Aussi celle qui est en train de se construire portera le numéro quatorze. 

C'est stupide car il n'y aura toujours que treize parcelles, peu importe le numéro qu'on attribue à la treizième. 

Je descend du bus. Sois je mange, sois je dors à l'hôtel. Je peux bien dormir dehors ce soir, je trouverais une église demain pour demander l'asile. 

Quand j'étais à la secte, on m'appelait soeur Faith. J'avais une foi inébranlable peu importe mes doutes et ce qu'on pouvait me dire. Dieu et Jésus existent, et c'était une vérité autant qu'un fait. La vie était un miracle et une preuve suffisante à mes yeux. 

Même après m'être enfuie, j'ai continué à croire. Dieu n'avait rien à voir avec les actes des personnes qui le prêchaient. L'homme fait le choix d'agir, Dieu lui sert d'excuse. Je n'ai jamais cessé de croire en les enseignements du seigneur, j'ai juste appris à les comprendre et à les suivre intelligemment. Ma mère est grandement responsable pour ça. Paix à son âme. 

J'étais déboussolée après m'être échappée. Je ne savais plus quoi croire et les éducateurs et le personnel soignant n'avaient pas les réponses à mes questions. Je suis alors allée dans une petite église de quartier. J'étais terrifiée, seule et potentiellement dans l'entre du diable. Mais un prêtre est venu m'accueillir. Il m'a écouté, a écouté mon histoire et a répondu à toutes mes questions. Il m'a sauvé de ma propre destruction, car ma foi fait partie de moi, c'est un chemin que j'ai choisit d'emprunter très jeune et perdre ça m'aurait brisé. 

FaithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant