Au cœur de la fiction (Première Partie ) ⁿᵃᵐᵍⁱ

A sky full of stars.

NamJoon baissa pendant un court instant les fenêtres du véhicule loué, le temps qu'un peu d'air frais puisse circuler. Dehors, la nuit noire les enveloppait et sur la route, contrairement à ses attentes, les voitures rencontrées se firent rares. Ils ont tardivement quitté Gimhae, un peu après 19 h et d'après le GPS, il restait environ un peu plus d'une heure et demi de route s'il gardait constante sa vitesse. La fatigue commençait à se manifester, cependant, sa concentration ne déclina point. Il cligna plusieurs fois ses yeux. Le silence était lourd, il aurait voulu mettre de la musique mais de peur de réveiller YoonGi s'étant endormi depuis le début du voyage, il se refreina. Au moment oû il lui jeta un bref regard, ce dernier gigota et ouvrit ses yeux.

Ces quatre derniers jours ont été tellement éprouvant pour eux deux, pour YoonGi surtout. NamJoon regrettait ce déplacement et sa décision. Un mois de salaire investi dans ce voyage qui fût juste émotionnellement éprouvant pour eux. Sa colère et son amertume bouillonnaient encore en lui ; lui qui s'attendait mieux de la part de sa famille n'a rencontré que déception. Quelle brutale désillusion il a eu.

« T'ai-je réveillé ? Excuse-moi. » Parla-t-il avec douceur en lui offrant un sourire désolé. YoonGi secoua sa tête puis enfila son pull. En cette nuit de septembre, la nuit était agréablement fraîche.

« Veux-tu que je prenne le volant ? » Proposa-t-il mais il reçut un refus.

« Rendors-toi plutôt, on arrivera bientôt. »

YoonGi acquiesça et somnola pour ensuite se replonger dans un état de demi-sommeil. Une dizaine de minutes plus tard, NamJoon s'est retrouvé de nouveau empêtré dans ses fiels. Ses mains serrèrent plus qu'il fallait le cuir du volant et ses mâchoires se contractèrent.

La fête fut un fiasco total.

Sarcasme, mépris, irrespect, malveillance, agressivité et mise à l'écart ; l'ensemble de sa famille s'est comporté de manière si grossière et si sournoise envers eux parce que qu'ils sont un couple d'homme et donc, ils constituaient une honte. Ses oncles et ses tantes, ses cousins et cousines, NamJoon s'en fichait pas mal de ce qu'ils pensaient, mais qu'il s'agissait de ses propres parents et de son frère, leurs réactions lui ont fait mal, beaucoup du mal. A l'inverse de lui, YoonGi a su garder son sang-froid et son sourire, alors que dans ses yeux, NamJoon a vu du chagrin. Bien qu'il jouait les insensibles et les indifférents, en réalité, les regards et les propos des autres le touchaient. Il a enduré parce qu'il aimait NamJoon et qu'il voulait justement lui faire plaisir. Des années que NamJoon n'est pas revenu en Corée du Sud, alors ses parents lui ont demandé de se libérer et de passer la fête de Chuseok à la maison. En connaissant leurs positions sur son choix avec qui il s'est mis en couple, il a d'abord exprimé ses refus mais suite à leurs insistances ainsi qu'à leurs jérémiades, il a fini par céder et a également imposé la condition d'emmener YoonGi. Pourtant, même pas quelques heures après leur arrivée, sa famille n'a eu que des réactions hostiles. Les allusions dégueulasses, les accusations sous formes mielleuses, les regards dédaigneux fusaient de partout. L'homophobie dans sa splendeur, voilà à quoi ils furent confrontés.

Au moins, ils auraient pu se montrer hypocrites, condamna NamJoon. Il s'en voulu d'avoir sollicité l'accompagnement de YoonGi parce que dès le début, ce dernier a été mis sur la touche par sa famille, voire rudoyé et c'est donc pour cette raison que la décision de partir loin, quitte à couper tout contact avec eux fut prise par NamJoon. Il avait la possibilité de choisir, alors, il a opté pour son bonheur à lui, pour le bonheur de leur couple. Aucun d'eux ne méritait autant d'irrespect et de manque de considération, surtout YoonGi.

Tout en faisant attention à la route, il vola un assez long regard sur son compagnon. Pas une seule fois, YoonGi ne s'est plaint durant ces trois pénibles jours, au contraire, il fut tout sourire et tout serviable, tout ça parce qu'il ne souhaitait causer aucun embarras ni gâcher cette fausse ambiance festive.