On the loose.

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           Au début, c'était fugace. Si bref qu'aussitôt l'image apparu, je l'ai tout de suite oublié. Je n'avais pas prêté attention, jugeant que c'est une réaction typique du cerveau. Et je n'ai pas qualifié cela comme étant un rêve.

          Puis, ce souvenir fugitif a persisté plus fréquemment lors de mes sommeils. Mais trop rapide, trop flou, trop incertain et beaucoup trop vague pour en tirer quoi que ce soit. J'ai simplement cru que c'était un détail dont j'ai connaissance et que mon système nerveux analysait à mon issus.
         Un souvenir lointain, peut-être un souvenir d'enfance ? Ou bien une image que j'ai brièvement aperçu dans la rue, ou dans un film ou encore sur une affiche ; une image qui m'a marqué mais alors, pourquoi elle apparaît si fugacement ? si rapidement sans que je puisse m'en remémorer la nature ?

        Ensuite, c'était devenu vraiment répétitif et un peu plus prolongé. Mais chaque matin, cette production fuyait dans les recoins les plus inaccessibles de ma tête, si bien qu'il ne me restait plus qu'une impression ; rien de plus.
         Une nuit, je me suis réveillé car le souvenir a été si ardent et si vif : pour la toute première fois, ça m'est apparu clairement : un visage dont je n'ai jamais vu. Un visage masculin, ayant des cheveux très noirs. C'était tout ce que j'avais pu noter car aussi rapide qu'il était apparu, le souvenir a de nouveau déserté ma tête. D'abord, comme auparavant, je n'y avais guère accordé une longue attention, uniquement une petite curiosité. Je sais que notre cerveau opère curieusement, j'avais lu nombreux documents sur son extraordinaireté et sa complexité. Puis après cela, durant quelques nuits, le souvenir et l'image se sont escomptés. Et j'ai donc oublié.

           Mais depuis deux semaines, c'est de nouveau réapparu.
A présent sous formes de flashs. La différence avec ceux d'avant fût si notable que j'ai commencé à consulter un docteur ; car en plus de revoir sans arrêt ces flashs, des violentes migraines m'arrivaient ; au point où je saignais du nez parfois. Le docteur auquel j'ai consulté m'a prescrit des anti-névralgies et des additifs nutritionnelles et vitaminiques ainsi que minérales. Et ayant agit comme un parfait patient, j'ai suivi mon traitement. C'est seulement les céphalées et le saignement qui se sont arrêtés ; les flashs persistaient toujours.

          J'en avais parlé à mon meilleur ami, ce dernier a manifesté un intérêt qui m'amusait. Je lui ai décrit comme je le pouvais le visage qui hantait mes nuits.

_Tiens moi au courant -m'avait-il demandé. Et je lui ai promis avec un sourire taquin que je n'y manquerais pas.

          Quelques jours après cet épisode, ce visage est longuement apparu sous forme de songe. Cette nuit-là ; il m'était finalement apparu clairement : un fin visage d'une pâleur sans pourtant paraître maladif, des fines lèvres légèrement étirées par un sourire en coin et des yeux presque dissimulés sous une frange noire. Seul son visage était apparu ; c'était comme s'il était devant moi, au-dessus de moi. C'était très étrange ; j'avais l'impression qu'il était un familier tout en étant un inconnu. Durant des jours, ce visage n'a pas quitté mon esprit. Puis, rapidement, d'autres images se sont ajoutées : c'était toujours le même visage et à peine si je distinguais plus que son torse. Lui avec un t-shirt blanc ou noir, un sweat-shirt à capuche rouge, un haut vert ou encore un uniforme scolaire.

           Et c'est là que j'ai commencé à poser des questions, c'est là que la curiosité a entamé lentement à tirailler mon être entier, avide de réponses et affamé d'éclaircissement. HoSeok m'a questionné sur l'évolution de 'mes visions'- c'est ainsi qu'il qualifiait mes flashs – mais je lui ai menti en disant que ça a cessé ; parce que je veux découvrir en premier de quoi il en retournait ; sans personne pour s'en mêler.

Au cœur de la fiction (Première Partie ) ⁿᵃᵐᵍⁱ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant