Eternally.

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La peur...une émotion qui m'est beaucoup familier.
Je la ressentais depuis l'enfance; depuis que j'étais apte à mieux comprendre le monde qui m'entourait et qui façonnait ce que l'on qualifiait "la vie".

J'aurais aimé ressentir autre chose comme la joie par exemple, mais au lieu de quoi, la peur et l'inquiétude dominaient constamment.

La peur ne m'a quitté qu'à un âge avancé, lorsque j'étais en mesure de comprendre qu'aucun danger ne m'arriverait puisque je fais parti de la "famille'' . Cette famille, elle aurait dû me rassurer mais elle n'avait rien fait, absolument rien, à part me provoquer plus de crainte à cause de son silence et sa puissance.

« Mr Min, voulez-vous-»

« Je vous ai dit de m'appeler par YoonGi.» Répliquai-je avec un sourire, quoique avec un ton ferme.

« J'aurais voulu mais je ne peux pas car votre famille l'exige.»

Je ne dis plus un mot. Bien sûr, le respect total.  La notion d'hiérarchie ( la position et les Noms) est sacrée chez elle, et est donc très respectée. Silencieux, je regarde les grattes ciels se défiler sous mes yeux. En l'espace de deux ans, rien n'a changé, ou bien est-ce moi qui ne se souvenais plus très bien de ce qu'il y avait avant mon départ ?

Je resserre mon écharpe autours de mon cou ; c'est le printemps mais le temps reste un peu frais et le soleil pouvait à peines offrir ses douces rayons à cause du ciel couvert de nuages : une preuve irréfutable du changement climatique.

Je n'ai aucune envie de revenir dans cette ville, ni même dans ce pays bien que ce soit le lieu de ma naissance, le lieu où j'ai passé mon enfance et mon adolescence ainsi qu'une partie du période de ma transition en tant que jeune adulte. Les souvenirs qui m'y sont attachés ne sont pas totalement douloureux; certains me réchauffent le cœur tandis que d'autres me rendent nostalgiques.

La voiture roule depuis près d'une heure et à mesure que la distance nous séparant de la "maison" se réduit, un certain émoi mêlé d'appréhension me gagne. Je respire donc profondément afin de me calmer. Après deux années, je vais le revoir...Non, les revoir.
Suis-je content ? Peut-être.

Je ferai de mon mieux pour me comporter le plus neutrement possible me dis-je pendant que la grande portail s'ouvre avec un grincement.  La voiture s'engage dans l'allée, la maison me semblait encore plus immense et plus majestueuse que dans mes souvenirs; mais une chose n'a pas changé: comme toujours, je la trouvais vide et aussi, dénuée de vie malgré sa beauté.
Un coup d'œil au jardin me fait voir qu'il est bien entretenu et j'y décèle même quelques changements.

« Mr Min, je m'occuperai de vos bagages. Votre famille n'attend plus que vous. »

Je le remercie et pénètre dans la maison. Je ne pus réfréner un sourire crispé. Mes pas résonnaient étrangement à mes oreilles. Je ne vois personnes, je suppose que tout le monde doit être dans la grande salle. A pas lents, je m'y dirige. Arrivé devant la porte ; j'inspire profondément et avec une assurance feinte, je la pousse. 

Ma prédiction fût fausse, il y avait peu de monde que prévu.

« Min YoonGi!» S'exclame une voix que je reconnais très bien, une voix dont je n'étais pas particulièrement ravi d'entendre.

« Kim SeokJin.» Répondis-je doucement.

« Tu ne t'adresses plus à moi en utilisant ce ton faussement condescendant de ta part? » En disant cela, sa voix n'était pas empreint de méchanceté, contrairement à ses yeux qui me dévisageaient avec une malice sournoise et un certain intérêt qui éveillait ma méfiance, sans que je comprenne pourquoi. 

Au cœur de la fiction (Première Partie ) ⁿᵃᵐᵍⁱ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant