Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 6.Pour Un Avenir Meilleur

La Fin d'un Espoir

Un Piaf vert pomme sillonnait le ciel orageux, luttant contre les bourrasques glaciales, et l'odeur putride du sang et de la mort qui se rependait même jusqu'aux plus hauts nuages.

L'archer fouettait l'air de ses ailes avec vigueur, ignorant ses plumes qui se tâchaient de rouge sous son omoplate gauche. Son regard vif balayait le sol en contrebas : de la boue, des cendres, encore de la boue... et du sang. Se mêlant à la pluie, il formait des flaques nauséabondes dans lesquelles surnageaient des masses informes, qui devaient, quelques heures plus tôt, être des guerriers assoiffés de liberté et de justice.

Le jeune soldat ravala la bile acide qui lui montait dans la gorge, calma sa respiration bruyante et saccadée et redoubla de vitesse, se focalisant sur sa mission principale.

La Princesse. Il devait trouver la Princesse.

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"Pour Hylia !!!" vociférai-je en plongeant mon glaive dans le thorax d'un hybride bokoblin.

Mais déjà plus aucun soldat ne me secondaient pour réitérer mon cri d'encouragement.

J'abaissai mon arme et regardai quelques instants autour de moi : J'étais seule. Plus d'ennemis, mais plus d'alliés non plus.

Je soupirai pour calmer ma respiration ahanante. Mes mains étaient en feu, pleines de cloques et d'entailles, et poisseuses d'un sang qui n'était pas le mien. Mon titre de princesse était devenu impossible à deviner : mon uniforme azuré avait perdu tout son éclat, taché de boue et de sang, déchiré et trempé. Le capuchon servant à dissimuler mon identité n'avait plus aucune utilité : il ne restait de lui que quelques misérables lambeaux détrempés d'un gris sale qui pendaient lamentablement autour de mon cou. Mes bottes pataugeaient dans la boue et l'eau souillée, et les infiltrations par les semelles me trempaient jusqu'au os et me faisaient frissonner. Quand à mes cheveux, ce n'étaient plus que de piètres mèches brunes et rouges dégoulinantes plaquées sur mon front et mes joues.

Je fis soudain volte face, épée brandie, en entendant une respiration bruyante accompagnée de cliquetis d'équipement.

"Votre Altesse ! Votre Altesse !

- Tay !" m'exclamai-je en rangeant mon arme et en m'approchant du point atterrissage du Piaf.

Le guerrier vert trébucha quand il rentra en contact avec le sol, et s'écrasa maladroitement dans la boue en gémissant.

Je courus m'agenouiller devant lui, et tentai de le relever seule.

"Qu'Hylia soit louée, vous êtes saine et sauve...

- Tay je t'en prie, que se passe-t-il sur l'aile gauche ?

- Il... Il n'y a plus d'aile gauche, balbutia le jeune soldat en se mettant difficilement sur les genoux. Décimée. Obsis a juste eu le temps de me charger de vous apporter ce message avant de..."

Tay détourna la tête en étouffant un sanglot, mais il fut prit d'une violente quinte de toux.

"P-Plus d'aile gauche ?! Plus du tout ?! Mais les autres...?

- Il n'y a plus d'autres... Je n'ai même pas su discerner les corps de mes camarades dans toute cette boucherie...

- C'est impossible...

- C'est terminé Princesse... Fuyez, ne risquez pas plus votre vie dans cet enfer... Nous sommes condamnés, il n'y a plus d'espoir..."

Le Piaf vert tomba soudainement face contre le sol, faisant gicler la boue, l'eau et le sang sur ses plumes sales.

"Tay ? Tay !"

Mais le messager ne répondait plus. Du sang frais s'étendait depuis son omoplate gauche sur la quasi-intégralité de son dos, comme un feu de forêt se ruerait sur les arbres encore intactes.