Résurrection, Fuite et Promesses

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La femme leva son regard éteint vers nous, et se figea. C'était bien la Reine, que tous pensait morte depuis quinze ans. J'avais beau me persuader qu'il ne s'agissait pas de ma vraie mère, la personne qui se tenait devant nous était exactement comme ma propre génitrice, mise à part le physique misérable et maladif. Cette dernière s'attarda quelques secondes sur moi, mais sûrement dû à un prodigieux instinct maternel, elle se détourna vers Maj' et souffla d'une voix enrouée :

"Mon enfant..."

Malgré sa grande faiblesse, Zelda enjamba précipitamment la fenêtre, et s'engagea sur la passerelle.

Elle s'arrêta en gémissant quand ses pieds nus rentrèrent en contact direct avec la corruption brûlante, mais ne quitta pas pour autant sa fille de ses yeux ressuscités et humides.

Le garde qui l'accompagnait la souleva sans ménagement et la porta avec indifférence jusqu'à la pyramide, tandis que Maj', toujours ébahie, tendait le bras vers elle en sanglotant.

A peine reposée, la reine s'écroula et rampa jusqu'à mon double.

Elle caressa délicatement la joue humide de sa fille avec le dos de sa main, sale de sang séché, en murmurant des paroles qui m'étaient inaudibles. Les larmes coulaient à présent abondamment sur le visage de la mère et de la fille, et mon alter ego se blottit dans les bras de la reine, comme le ferait une jeune enfant terrifiée.

La mère caressait les cheveux de sa descendante avec amour en chuchotant, se balançant légèrement d'avant en arrière, comme pour un bébé qu'on bercerait afin de l'endormir.

Brusquement, le sbire de Mal attrapa Zelda par le col et la tira en arrière avec une telle force que cette dernière heurta le sol de plein fouet.

"MAMAN !" cria Maj', les bras tendus vers sa génitrice en pleurant.

Mais déjà son garde attribué lui encercla violemment les épaules, l'empêchant de bouger.

"NON NE LA TOUCHEZ PAS ! MAMAN !!!

- Allons allons ma chère ! susurra Astor à sa prisonnière. Il faut choisir : Al', Maman... Vous n'êtes pas très douée en matière de concession ! Il me faut cette Triforce de la Sagesse, celle de la descendante d'Hylia, du pouvoir divin du sceau... et je l'aurai par tous les moyens."

Astor ignora les nouvelles vociférations déchirantes de la jeune fille, et désigna le poteau au garde de la reine.

Ce dernier souleva une nouvelle fois sa détentionnaire et l'attacha à l'ancienne place de Maj'. Zelda était prise au dépourvue, muette et brisée. Ses larmes venaient s'écraser sur son propre échafaud, tandis que sa fille lui était enlevée sous ses yeux.

Le soldat qui me maintenait jusqu'à présent immobile me souleva soudainement à mon tour, et me ramena dans les quartiers principaux. Il me jeta à travers la fenêtre avant de l'enjamber seul, tandis que je m'écrasai dans un bruit sourd sur le marbre dur.

Je relevai la tête sur une Maj' hurlant de désespoir, frappant inutilement et presque ridiculement le torse massif d'un moblin-hylien.

"NON PAS CA PAR PITIÉ ! PAS MA MÈRE, TOUS SAUF CA !!!"

Je sentais les larmes me monter aux yeux tandis qu'Astor prit son otage par la mâchoire et la força à poser son regard sur sa mère enchaînée, à présent seule sur la pyramide.

"ZELDA ! s'écria la reine entre deux sanglots. SOIS FORTE MA FILLE ! JE SUIS TRÈS FIÈRE DE TOI, ET SACHE QUE TON PÈRE LE SERAIT TOUT AUTANT !

- Non... non pas ça Maman... chuchota l'intéressée, la voix enrouée par les sanglots.

Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 6.Pour Un Avenir MeilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant