La Résistance

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J'harcelai inlassablement les flancs de ma monture, qui haletai bruyamment au rythme de sa course effrénée. Je fus finalement obligée, après une demi-heure de course,  de m'arrêter pour la laisser s'abreuver et se reposer. Je m'enfonçai quand à moi dans un taillis, car si ma disparition n'avait pas déjà été découverte, Astor devait au moins porter quelques soupçons sur mon absence au dîner auquel il m'avait convié plus tôt.

Je sortis de ma besace une orange que j'entamai, quand j'entendis des cris et des sabots de chevaux au galop.

Je reculai aussitôt dans l'ombre de ma cachette, et m'aplatis au sol. Aussitôt une garnison de monstres déboula sur le chemin de terre. Un d'eux s'arrête devant mon coursier resté à quelques pas de mon taillis. Il héla ses camarades :

"Hé, qu'est-ce que fait ce cheval ici ?!

- Ch'ais pas, laisse tomber on a pas le temps !"

Le soldat-moblin posa alors les yeux sur ma cachette et plissa les yeux en se rapprochant.

"SCARIO ! Tu fous quoi tu campes ici ?!

- J'crois...

- Tu crois rien du tout ! Rappelle toi ce que nous a dit Sire Astor : on retrouve l'autre là, et on retourne fissa au château ! En pleine nuit j'ai pas forcément envie de fouiller tout Hyrule pour lui ramener une gamine, alors grouille !"

L'intéressé soupira, posa une dernière fois son regard sur ma cachette, puis finit par éperonner son cheval et il rejoignit sa troupe qui s'éloignait rapidement.

Je finis par sortir du taillis et récupérai mon coursier.

Un peu plus et ils l'emmenaient avec eux... J'ai vraiment une discrétion d'Hinox !

Vers minuit, j'arrivai enfin à Elimith. Le village semblait désert... La moitié des maisons n'était plus que ruine, les champs au loin avaient été saccagés et aucune lumière n'indiquait la présence de gardes aux portes ni d'éventuels insomniaques.

Je m'engageai sur le chemin menant à la colline du laboratoire pour la troisième fois ce mois-ci, et découvris avec horreur d'énièmes ruines là où aurait dû se trouver le laboratoire de Pru'ha.

J'accourus et pénètrai dans les décombres et cherchant le moindre détail pouvant me servir de pistes. Mais rien.

Astor a dû la faire prisonnière, voire même la tuer...

Je m'accroupis sur les cendres et murmurai :

"Hylia je t'en prie, envoie moi un signe..."

Après quelques secondes dans le silence le plus total du village déserté, je remarquai soudainement une faible lueur émaner d'en dessous d'une poutre effondrée. J'eus à peine le temps d'esquisser un mouvement vers elle que cette dernière se souleva, révélant le visage d'une jeune femme sheikah à lunettes :

"P... Princesse ? Je ne rêve pas, c'est bien vous...?

"Qu'est-ce que... P-Pru'ha ?!"

La scientifique, passant plus largement la tête par l'ouverture, leva un sourcil étonnée.

"Vous... connaissez mon nom ?

- Pru'ha, j'aurais besoin de ton aide ! soufflai-je en m'approchant de la brèche, accroupie.

- V... Venez, entrez vite."

La scientifique m'ouvrit plus amplement la trappe, et je me retrouvai à descendre une échelle menant à un laboratoire souterrain.

"Que-?

- Nous nous sommes fait passé pour morts auprès d'Astor, m'apprit la trentenaire. A la base nous travaillions pour lui, mais nous avons désertés et nous nous sommes installés clandestinement ici.

Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 6.Pour Un Avenir MeilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant