Nouvel allié/Retour.

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PDV LUCY

Zílio : pardon?

     J'ai un soudain mal de crâne. Mais malgré ça, je réponds :

Moi : tu m'as très bien entendue.

     Je sens quelque chose s'immiscer en moi, et ferme les yeux en serrant ma tête entre mes mains. Lorsque j'entends une voix, je me fige. Qu'est-ce qui m'arrive? Je rouvre les yeux, et ne vois rien d'autre que de l'obscurité. Où suis-je? Pourquoi je ne contrôle plus mon corps?

Moi : je t'avais donné pour ordre de ne rien révéler.

Zílio : seigneur Noro.

     Quoi? Mais...

Moi : pourquoi as-tu désobéi?

Zílio : elle n'a aucun moyen de retourner auprès des siens. Je croyais qu'il n'était pas nécessaire qu'elle ne sache rien de tout cela puisqu'un jour vous arriveriez à la contrôler complètement.

     L'idée de me faire contrôler ne m'enchante pas vraiment.

     Je souffle, car je sais que j'aurai besoin de beaucoup de force si je veux reprendre le contrôle de mon corps en enfermant cette partie de moi.

Noro : qu'essaies-tu de faire? Reste sagement là. Tes efforts ne serviront à rien.

Moi : ça, c'est ce que tu crois.

     Nous commençons une lutte pour savoir qui gardera le contrôle de mon corps. J'ouvre les yeux, et vois Zílio me regarder avec perplexité.

Moi : retire moi ce bracelet.

Zílio : mais je ne peux pas...

Moi : fais le!

     Devant ma véhémence, il baisse la tête avant de plus tard me l'enlever. Enfin!

     Je fais rapidement apparaître une toute minuscule sphère blanche que j'avale. Bah quoi? La lumière est l'un des pires ennemis du mal, non? C'est juste que je l'ai un peu modifiée.

     Je reprends le total contrôle de mon corps, et soupire de soulagement.

Moi : maintenant, décide toi. Si tu nous aides, tu as une chance de te faire pardonner. Plus de la moitié des membres de ma guilde savent ce que ça fait que d'être contrôlé.

Zílio : mais là, c'est différent. On ne m'a pas jeté de sort ou quoique ce soit.

Moi : mais ça reste de la manipulation. Alors?

     Il soupire, et baisse à nouveau la tête.

Zílio : pourquoi tu cherches tant à m'aider? J'ai été si horrible...

Moi : pas totalement. Tes erreurs ne sont pas irréparables. Rends moi juste mes clés et tu auras mon pardon total. Ça sera déjà une preuve suffisante de ta loyauté.

     Après quelques minutes, il soupire et me rend mes clés.

Zílio : j'aimerais plutôt faire quelque chose de vraiment bien pour obtenir ton pardon et ta confiance. Je m'excuse déjà pour ce que j'ai fait. Ce ne sont pas des mots qui vont me faire pardonner du premier coup, mais...

Moi : tu empreintes déjà la bonne voie. Maintenant, prévenons les autres.

Conversation télépathique.

Moi : Grandine!

Grandine : Lucy? Mais... Attends! Dis moi si c'est vraiment toi.

Moi : qui veux-tu que ça soit d'autre?

Grandine : je veux une preuve.

Moi : attends, laisse moi réfléchir... Ah oui! Pendant mon quatrième moi de grossesse, j'ai... Euh, non, je vais me taire. C'est gênant d'en parler.

Grandine : t'inquiète. J'ai ma preuve. Où es-tu?

Moi : je ne sais pas vraiment, mais nous sommes en chemin vers Tsugumi. Aussi, il a décidé de nous aider.

Grandine : qui?

Moi : le Dieu des ombres. Il s'est fait manipuler. Ce n'est peut-être pas par magie, mais on lui a menti. Il n'est pas celui qu'on croyait.

     Elle met quelques minutes avant de me répondre.

Grandine : si c'est vrai ce que tu dis, alors on accepte. Même de l'avoir dans la guilde. On te fait confiance.

Moi : d'accord, je lui proposerai. On se retrouve à la guilde dans ce cas? J'ai quelque chose d'important à vous dire.

Grandine : d'accord, et c'est pareil pour nous. J'annonce à tout le monde la bonne nouvelle.

Moi : à bientôt alors?

Grandine : oui, à bientôt.

Fin de la conversation télépathique.

Moi : mettons nous en route pour la guilde. Tu voudrais l'intégrer, une fois sur place?

Zílio : je ne sais pas. J'y réfléchirai en chemin.

Moi : d'accord. Mais dis moi, ça veut dire que tout ce que tu as dit dans le vallée morte était faux, pas vrai?

Zílio : pas totalement.

Moi : qu'est-ce qui était vrai?

     Il rougit en détournant le regard.

Zílio : je suis vraiment intéressé par toi.

     Oh...

     Un long silence s'en suit. Pour effacer cette atmosphère pesante, je lui dis :

Moi : tu es très bon comédien en tout cas. Mais pas assez pour échapper à ma vigilance. Je le voyais quand tu parlais avec... Noro, c'est ça?

Zílio : oui. Et merci.

Moi : de rien.

     Plusieurs minutes plus tard, il me dit :

Zílio : tu n'as pas répondu à la question que je t'ai posé avant de te rendre tes clés : pourquoi cherches-tu tant à m'aider?

Moi : parce que tu es un être vivant comme nous tous. Tu avais besoin de sortir de l'illusion que tu t'étais fabriqué. Personne ne mérite d'être contrôlé.

Zílio : tu es vraiment étrange...

     N'ayant pas entendu, je lui demande :

Moi : pardon?

Zílio : non rien.

Moi : tu as pourtant dit quelque chose, non?

Zílio : je te dis que non.

Moi : d'accord.

     Je le crois à moitié. Je suis sûre et certaine qu'il a dit quelque chose dans le genre : je suis bizarre.

     C'est après un moment d'analyse que je le lâche de mon regard pour plutôt regarder devant moi.

Ellipse d'un jour.

     Enfin! Nous sommes arrivés à Légion! Hier, nous avons rejoint la ville de Yuki pour prendre le train de nuit en direction de cette ville. J'étais tellement impatiente de revoir les autres que je n'ai presque pas dormi. Zílio, lui, était en stress total! C'est fou ce qu'il est moins sérieux lorsqu'il n'est plus sous les ordres et la manipulation de mon nouveau moi.

     D'ailleurs, il m'a expliqué que comme la colère est le pire sentiment, le mal est resté caché dans sa graine, donc en moi, jusqu'au jour où j'ai mis ma deuxième fille au monde. Apparemment, ça aurait séparé, par on ne sait quel moyen, le mal en deux en engendrant ainsi une nouvelle graine divine.

     J'étais tellement dans mes pensées que ce n'est que lorsque nous sommes en face des portes de ma guilde que je m'arrête.

Moi : enfin à la maison...

𝕮𝖔𝖆𝖑𝖎𝖙𝖎𝖔𝖓 : 𝕭𝖎𝖊𝖓 𝕰𝖙 𝕸𝖆𝖑. [TOME 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant