Toi et moi

Second

-On va où maintenant ?

Le souffle court, je pris un instant pour y penser, sans ralentir mon pas de course, Nathan sur mes talons.

-Je ne sais pas. La logique serait de faire tous les étages à leur recherche, mais, j'ai bien peur que nous ne tombions sur des personnes dangereuses.
-Nous serons prudent.

Le voir si courageux me remonta le moral. Il fallait faire vite, surtout si nous devions prendre les escaliers. Ce que nous fîmes, nous arrêtant un instant pour reprendre notre souffle avant de redescendre un étage plus bas. La porte entrouverte, nous vîmes les entrées bloquées par les malfrats. Sans nous y attarder, nous refermâmes la porte en remontant les escaliers.

-Direction le troisième étage.
-Je ne les connais pas tous, ce sera une découverte pour certains.

Je soupirai, nous devrons faire sans. Nous n'avions aucun avantage autre que notre discrétion qu'il nous fallait à tout prix conserver pour ne pas nous faire repérer. Nous étions désarmés.
La porte à peine entrouverte, je me tendis. Nous n'étions pas seuls. Mais quoi de mieux qu'observer et écouter les dangereux spécimens alphas pour tenter de glaner quelques informations ? D'un accord commun, nous avançâmes lentement, tentant de nous faire discret tout en priant pour qu'ils ne sentent pas nos odeurs, la leur étant normalement assez forte pour nous couvrir.

-Où ça ? beugla un grand alpha brun.
-Bah on sait pas abruti, sinon on aurait déjà mis la main dessus tu ne crois pas ? répondit l'autre, blond, en râlant. C'était l'étage des omégas, mais, mystérieusement, quand on est arrivé, on a rien senti d'autres que deux odeurs fortes d'alphas. Deux cons ont dû les cacher.

Le sourire aux lèvres, je me tournai vers Nathan. Dans sa joie, il buta contre un meuble, le faisant vaciller légèrement. Nos souffles se coupèrent, les deux alphas arrêtèrent leur conversation.

-C'est rien. Ne prend pas la peine de te déplacer.

La voix du blond me rendit reconnaissant.

-Les omégas ont disparu, tout comme les employés d'ici. Sans oublier que l'autre connard est parti tout seul au deuxième étage et qu'il n'a aucun moyen de communication sur lui.
-Pourquoi ?
-Il y aurait une femme oméga là-bas, soupira le blond. Ça nous en ferait au moins une.

Il fronça soudainement les sourcils, se levant de sa table.

-Tu sens ça Will ?
-Non, quoi ? répondit le brun bêtement.

Le blond le frappa, se tournant dans tous les sens en observant tous les coins. Nous dûmes nous cacher, nos dos collés contre une étagère, je fis signe à mon ami de ne pas faire de bruit. Il n'y avait aucune raison pour qu'ils nous aient repéré.

-Ça sens l'oméga. Faiblement, mais, ça sent celle là, et celle des deux autres zozos.

Je déglutis, plus aucun doute, Adam et Liam avaient sauvé les omégas de l'entreprise sans se faire choper. Des pas lents se rapprochèrent, faisant tendre mon ami. Je restai immobile, la tête tournée vers ma gauche, mes jambes repliées vers moi. Je n'avais qu'un verre en verre dans la main, je n'avais rien trouvé de plus dangereux lors de nos différents périples. Son souffle résonna, lourd, près de nous. Je n'osais pas jeter un coup d'œil derrière le meuble, je le savais près de nous, beaucoup trop près. Je devais l'éloigner de là le temps qu'on prenne la fuite.

-Ça nous en ferait deux.

Sa voix semblait plus grosse et plus horrible encore que lorsqu'il était loin. C'était dangereux, mais, c'était notre seul solution. Je me redressai, suffisamment pour avoir de l'aisance sans être vu, puis, sous le regard affolé de Nathan, je jetai au loin le verre, à l'opposé de nous. Il se cassa sans aucune résistante.