Main dans la main, seule la lune grande et pleine nous observant, nous marchions sous la douce brise de printemps. Le nez levé vers le ciel étoilé, nous profitions encore un peu de cette soirée ensemble. La chaleur que nos peaux se communiquaient nous faisait frissonner doucement, à l'abri des regards. Seuls nous le savions, dans l'obscurité et l'intimité de cette belle soirée.
Ses yeux brillants étaient tournés vers moi, la lune s'y reflétait.-C'est agréable, souffla-t-il, tu ne trouves pas ?
-Si, acquiesçai-je.Notre marche continua, nos pas nous menèrent jusqu'au petit parc de la dernière fois, vide, comme toujours. Le vent s'éleva, un peu plus fort encore. Sa main chaude se défit de la mienne. Je me tournai vers lui, mais, avant de pouvoir lui demander ce qui n'allait pas, je sentis sa veste se poser sur mes épaules. Une chaleur nouvelle me protégea, et un peu surpris, mon regard le fixa, le sien aussi.
-Je ne veux pas que tu attrapes froid, se justifia-t-il.
Ma main attrapa la sienne qu'elle serra doucement. Puis, elle la lâcha, attrapant la veste pour la reposer sur ses épaules à lui.
-Moi non plus.
Il glissa à nouveau ses doigts sur le tissu chaud. J'arrêtai son mouvement.
-Je ne veux pas non plus que tu attrapes froid, repris-je, mes yeux dans les siens.
Il secoua la tête, balayant mes propos. Avant qu'il n'esquisse un autre geste, mon corps se lova contre le sien. Mes bras ceinturèrent sa taille, ma tête, posée contre son torse se releva, et nos yeux se reconnectèrent.
-Alors, au lieu de me donner ta veste, donne moi la chaleur de ton corps.
Il m'enlaça lui aussi, ses mains se rejoignant dans mon dos, et, il se pencha pour déposer un baiser sur mon front.
-Tu as raison.
-Je sais, souris-je, tentant de détendre l'atmosphère qui venait de s'alourdir.La silence s'incrusta dans notre soirée, pas le même que tout à l'heure, un autre, plus lourd, moins appréciable, un silence sérieux, plein de sens.
-J'ai toujours pensé que je te forçais la main. Je m'en suis toujours voulu pour ça en fait.
Mes yeux remontèrent vers ceux rouges de mon homme qui observait le ciel dans sa splendeur sordide.
-De quoi parles-tu ?
-Depuis notre première rencontre.Ce n'était pas à moi qu'il s'adressait. Je laissai donc la place à Naël.
-Je me suis montré trop pressé et beaucoup trop maladroit, forceur, bien loin de l'image qu'était la mienne.
Le loup enfonça tendrement sa tête contre le torse de Natio.
-Tu n'étais pas comme cela. Je t'ai trouvé très doux et prévenant.
Natio secoua la tête en fermant les yeux.
-Non, non. Je n'étais pas comme ça. Je, j'ai tout gâché.
Les mains liés dans son dos, Naël les délia pour les remonter le long du corps de notre homme torturé. Elles se posèrent de chaque côté de son visage, caressant doucement ses joues, le visage reculé. Le regard plein de regrets, Natio osa enfin nous regarder dans les yeux. La tristesse de ses prunelles comprima notre cœur qui, enorgueilli de bonheur, ne nous fit que plus mal encore. Alors, d'une lenteur extrême, il se leva sur la pointe de ses pieds. Son visage se rapprocha de celui de son amour de toujours et, ses lèvres se posèrent sur la douceur des siennes qui n'avaient pas changées. Le baiser amoureux se prolongea, leurs lèvres s'entrouvrirent, leurs yeux se fermèrent et leurs langues se rejoignirent. Dans une douce caresse, dans un doux frémissement, ils profitèrent des sensations mais surtout, du goût de l'autre. Le souffle court, le baiser toujours aussi tendre, leurs mains effleurèrent le corps de l'être aimé.
Lorsqu'ils se décrochèrent l'un de l'autre, les talons de Naël rejoignirent le sol et, il posa son front dans le cou de notre Alpha, les yeux toujours clos.
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Toi et moi
RomanceSuite de toi sans moi. Nao l'a enfin compris, en réalité, c'était l'amour qui les reliait. De nouvelles épreuves et de nouveaux défis attendent Nao et Adam avant d'enfin pouvoir accéder au bonheur et peut-être, finalement, à la rédemption. Ce qui es...