Toi et moi

Quatorzième

-Bonjour, Nao comment, commença joyeusement ma mère en se stoppant ensuite.

Naël releva ses yeux vers elle et lui fit un discret signe de tête en s'asseyant sur le tabouret du comptoir. Elle cligna des yeux et se retourna. Elle finit de faire sa vaisselle les épaules tendue, puis, finalement elle s'approcha de nous avec un fin sourire un peu gênée, le bord de ses lèvres crispé. Elle s'essuya les mains dans son torchons.

-Que voulez-vous comme petit déjeuner ?

Il haussa les épaules, laissant son regard se promener dans la cuisine aux meubles de bois.

-Ce que vous me donnerez m'ira amplement. Et, si il n'y a rien, cela me conviendra aussi bien entendu.

Ma mère cligna des yeux, perturbé par cet étrange personnage.

-Nous avons un peu de tout, du chocolat chaud, du thé, du café, mais aussi du jus d'orange, de fruits, de raisins, et tout un tas d'autre chose.

Il haussa à nouveau les épaules en la regardant silencieusement. Cela dut bien durer plus d'une minute. Elle finit par se retourner en abdiquant.
« Tu ne fais vraiment pas d'efforts, râlai-je. »
« J'en suis désolé. »
Je soupirai, gloussant lorsqu'il remercia exagérément ma mère lorsqu'elle lui tendit une tasse fumante à la bonne odeur de chocolat.

-Qu'est-ce donc que cette étrange chose, se pencha-t-il sur le contenu en reniflant exagérément.

Ma mère s'en vexa.

-Ce n'est pas empoisonné, ne vous en faites pas.

Il releva de grands yeux vers elle.

-Je ne vous soupçonnais pas de tenter d'attenter à ma vie.

Elle hocha la tête doucement.

-C'est un chocolat chaud, il y a du lait et du chocolat en poudre sucré.

Il en aspira une grande gorgée avant de l'éloigner de lui, restant affreusement impassible.

-Alors ? demanda-t-elle, nerveuse.
-C'est très bon, hocha-t-il la tête.

Elle lui fit un petit sourire qu'elle lui rendit.

-Vous souhaitez quelque chose avec ça ?

Il but une autre gorgée sans résister à l'appel du chocolat avant de reposer doucement la tasse, sous un air de réflexion.

-Auriez-vous des tostées ?

Ma mère s'immobilisa, fronçant les sourcils sans parvenir à décrypter ses propos.
« Des quoi ? »

-Des quoi ?

C'était bien ma mère ça. Je remuai, tout content dans mon esprit.

-Vous savez, une tranche de pain recouverte de beurre salé ?
-Ah, souffla-t-elle, du pain beurre vous voulez dire ?

Il haussa les épaules, et, elle se retourna pour lui chercher ça.

-Ce doit être la même chose j'imagine.
-Vous voudriez un peu de confiture sur vos tartines ?
-Nao veut que je m'ouvre à de "nouveaux horizons" et que je découvre votre époque.
-Je vais vous en mettre alors, sourit-elle.

D'une gentillesse sans borne, elle prépara les tartines avec rapidité, comme lorsque nous étions enfant. Je souris doucement, nostalgique de cette époque révolue. Dans un sourire maternel, elle les lui donna et, le regarda manger sans un mot et sans que son sourire ne s'écaille.