Trentième

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Je mis le clignotant, jetant un regard anxieux à l'heure. Nous étions tout juste à l'heure. Tout ça à cause de M.Excité.
« Sans commentaire. »
Je levai les yeux au ciel, me garant tout bien du premier coup avant de couper le contact, détachant ma ceinture. Je me tournai ensuite vers le grognon qui, les bras croisés faisait clairement la gueule.

-Oh allez, tu m'en veux encore pour tout à l'heure ?

Il tourna son regard vexé vers moi.

-C'était il y a trente deux minutes et vingt secondes, me précisa-t-il.

Je souris grandement en détachant sa ceinture à lui aussi.

-C'était juste une blagounette, dédramatise, soufflai-je.

Tout un plat pour rien.
« Rien ? »
Je me tus, ne voulant pas m'enfoncer davantage. Me penchant vers lui, je déposai un rapide baiser sur ma bouche.

-Tu sais qu'il n'y a que toi.
-C'est pas ce que me dit ta tenue
, grommela-t-il.

Pouffant, j'ouvris ma portière avant de sortir du véhicule, espérant qu'il en face de même de son côté. Ce qu'il fit de mauvaise grâce après avoir suivi des yeux les mouvements de mon fessier.

-Tu peux pas t'en empêcher hein ?

Il détourna les yeux, croisant les bras une nouvelle fois en haussant les épaules.

-Je ne fais rien de mal. Et c'est ce que tous ces autres cons vont faire, râla-t-il.

Je passai un rapide regard sur la tenue, m'affirmant un peu plus qu'il exagérait. Les températures avaient augmenté et, j'étais passé des pulls aux vêtements plus légers. Couvert par mon long manteau camel, je portais en dessous une combinaison toute simple, assez près du corps. Elle ne me collait pourtant pas et n'était pas aussi "aguichante" qu'il la trouvait. Alala ces alphas, toujours à exagérer les choses. Il se vexa un peu plus. Comprenant qu'il ne bougerait pas, j'attrapai sa sacoche puis mon sac contenant bon nombre de magazines. Je fis le tour de la voiture en la verrouillant, lui tendant sa sacoche qu'il attrapa en lui indiquant la marche à suivre. Il s'activa alors, son regard traînant bon nombre de fois sur moi. Je me collai alors à lui, lui souriant grandement.

-Et puis on va se marier !

Je relevai le sac, son regard descendant sur les magazines de mariage justement. Se détendant un peu, il m'accorda un fin, très très très fin, sourire. Puis, ensemble, nous passâmes les portes des entreprises Bradford. Mon regard glissa sur le hall, je n'étais pas entré là depuis quelques mois. Les femmes de l'accueil se levèrent d'un bond en nous voyant entrer.

-Nao ! m'interpellèrent-elles en cœur.

Tout sourire, je m'approchai d'elle, allant aux nouvelles.

-La dernière fois que vous êtes venus on a eu si peur, commença une.Vous ne sembliez pas vivants.
-Comme si vous n'étiez pas conscient, reprit l'autre. On s'est fait beaucoup de soucis. Heureusement qu'on a eu le réflexe d'appeler monsieur Conrad.
-Ça va mieux maintenant,
les rassurai-je.

Le loup boudeur s'avança, tirant un peu la gueule. Elles le dévisagèrent étrangement puis, leurs regards tombèrent sur sa marque.

-Ça y est ! Vous vous êtes revendiqués, s'écria l'une d'entre elle.

J'hochai la tête en silence, d'un sourire apaisé.

-Vous vous sentez bien monsieur Conrad ?
-Il fait la tête,
répondis-je pour lui en lui donnant un coup de coude. Il a l'air d'être un peu trop conquis par ma tenue, pouffai-je.

Toi et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant