Dix-huitième

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Les doigts repliés, serrés, collés, je soupirai encore une fois. Les muscles tendus, je m'observai une dernière fois dans mon petit miroir de poche. Est-ce que ce n'était pas de trop ? Inquiet, mes yeux parcoururent mon visage, rapidement, puis, descendirent sur ma tenue.

Je fermai les yeux, posant le miroir sur le siège passager. Mes mains accrochées sur le volant, j'entrepris de petits exercices de respiration pour calmer les battements affolés de mon cœur. Je n'avais pas à être si anxieux, c'était Adam, juste Adam, mon Alpha et mon futur mari. Mais au-delà de ça, je le connaissais depuis toujours. Nous avions partagé tellement ensemble.

Mes souvenirs chassèrent mon angoisse, me rendant un fin sourire. Plus serein, et plus impatient, je me décidai à me détacher. Je n'avais plus qu'une envie: le retrouver. Je me demandai un instant comment il serait lui, séduisant, sans aucun doute, comme toujours, d'une beauté naturelle ahurissante, sans qu'il n'ait besoin de rien.

J'ouvris la portière, laissant le léger vent tempéré pénétrer l'habitacle. Mon corps se tourna, mon premier pied sortit de cet endroit rassurant. Il résista aux doutes et se campa sur le sol. Mon corps ne tarda pas à se retrouver confronté aux températures plus douces que celles d'hiver. C'était agréable.

J'attrapai mon téléphone, vérifiant l'heure. J'avais dix minutes d'avance. Aucune notification à l'horizon, je le rangeai. Est-ce qu'il était déjà là, lui ?

Mon regard scruta le parking, les clients qui arrivaient mais aussi ceux que nous pouvions voir à l'intérieur, déjà attablés. Je ne le voyais pas. Il n'était sûrement pas encore là.

Je piétinai doucement, m'obligeant à avancer pour éviter de rester cloîtré dans mes pensées. Aux abords du restaurant, je restai un peu en retrait. Face à de grandes vitres donnant sur l'entrée. Je vais l'attendre là, et, s'il n'arrive pas d'ici quelques minutes, je rentrerai pour l'attendre à l'intérieur.

Mon sourire s'amplifia, mon esprit s'apaisa. Je pus laisser mes yeux dériver et observer avec tranquillité cette belle soirée.

Le moment d'entrer approchait et, il n'était toujours pas arrivé. Nerveux, je me tournai vers notre lien. Il semblait aller bien. Ça ne me rassura qu'à moitié. Il avait peut-être décidé de reporter ? Je secouai la tête, non, c'était Adam, il était très organisé et, s'il avait eu un problème, m'aurait prévenu. Mes muscles étaient à nouveau tendus, je soupirai.

« Tout va bien se passer Nao. Tu es très beau, plus que je ne l'ai jamais été. »

Je clignai les yeux, surpris d'entendre le son de sa voix. Il était si discret que sa présence avait été oubliée. Mon sourire s'agrandit un peu, il avait raison, tout se passerait bien, je n'avais pas à avoir peur.

Mes doigts s'enroulèrent autour de la barre et ouvrirent la porte du restaurant. Mes pieds foulèrent timidement ce sol, comme la première fois. Pourtant, cette fois, Adam n'était pas là pour ouvrir la porte. Il n'était pas là pour attraper ma main et me rassurer. Étonnamment, ça ne me dérangeait pas. Parce que, je savais qu'il était déjà là, dans ce restaurant et que, bêtement, je l'attendais dehors. Sa douce fragrance ne m'échappa pas, elle semblait encore meilleure que toutes les autres fois. Ou, peut-être était-ce moi qui l'imaginait ? Ce soir allait être bien plus fort que notre première fois ici, parce que cette fois nous étions liés, et que, nous allions nous marier.

Je m'approchai de la femme souriante qui me faisait signe.

-Bonsoir, vous avez réservé ?

J'hochai doucement la tête.

-Bonsoir, c'est au nom Conrad.

Son sourire gagna l'entièreté de son visage et elle sautilla presque.

Toi et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant