Chapitre 2

4K 196 235
                                    

Victoria

Sous la lumière rougeâtre tamisée provenant de l'écran plat accroché au mur, deux hommes, avachis sur un divan en cuir, à moitié dénudés, suçaient chacun un sein respectif d'une femme, elle, complètement à poils.

- Cazzo, je veux celle-la, lance l'un des trois autres hommes assis autour d'une table ronde, jouant au poker. Il se lève, jetant ses cinq cartes, et se dirige vers moi, un sourire espiègle aux lèvres.

Pitié, non.

La salle ressemble à un bunker haut de gamme : sans fenêtres ni lumières naturelle, mais avec une table de billard, des flippers, deux canapés avec une énorme télévision, et une autre table accompagnée de six chaises.

Un petit havre de paix éloigné de la civilisation, quoi.

Pourtant, l'expression des hommes traduisait l'antipode de la paix.

Leur sourcils froncés, comme s'ils se battaient constamment contre quelque chose, les cicatrices sur leur visage, leur phalanges rougies. Ces détails sont assez subtils pour n'être remarqués que si l'on y prête vraiment attention.

L'homme se plante en face de moi, et caresse ma lèvre inférieur. Je faillis me dégager de sa prise, avant de me souvenir que je suis censée être une prostituée.
- Que tu es belle.

Lui aussi, il est beau. Cheveux blonds arrivant aux oreilles, yeux aussi vert que de l'émeraude, des traits viriles comme sa mâchoire carrée.

Ouais, carrément beau gosse. Pas du tout mon style.

Mais je ne l'avoue pas à voix haute. Flatter l'égo des mecs n'est pas ce que je préfère faire, et ça, c'est un choix par expérience.

Au lieu de répondre quoi que ce soit, je lui rends son sourire, espérant qu'il s'agit du propriétaire de la résidence. Ça me faciliterait un peu les choses.

- Grazie. Et si on allait dans un endroit un peu plus...intime, d'accordo ?

Comme ça, j'aurais plus de chance de te soutirer des informations, sale con, rajouté-je dans ma tête.

- Ici, on partage tout. Même les salopes dans ton genre.

Si je le tue, je vais en prison.
Si je le tue, je vais en prison.
Si je le tue, je vais en prison, me répété-je.

Un sourire crispé se plaque sur ma face.
- Va bene. Amusons-nous ici, dans ce cas.

M'attrapant le poignet, il m'entraîne sur le deuxième divan, en face de l'autre, et s'y assoit, m'obligeant a le chevaucher.

À contre cœur, je m'installe sur ses cuisses.

- Pezzo di merda, t'es trop sexy dans cette jupe, souffle le blondinet en me parsemant de baisers sur mes clavicules.

Je me laisse faire, attendant le bon moment pour lui poser la question. Lorsque son désir sera tellement grand qu'il sera complètement sous mon emprise.

Afin d'accélérer les choses, parce que, soyons honnête, je ne suis pas venue ici pour embrasser un mec mais pour trouver qui a tuer mon frère, je me frotte avec sensualité contre lui, ce qui lui arrache un gémissement de plaisir. Un renflement commence à grossir sous moi.

Parfait.

- Si tu me révèles ton nom, je pourrais le crier quand tu me prendras contre cette table, susurré-je dans son oreille, en mordillant son lobe.

Il avait le goût de l'alcool. Beurk.

Sa réponse n'est qu'un murmure.
- Sebastian, zuccherino.

𝐅𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝'𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant