Chapitre 20

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Victoria

Un miracle.

Ce doit être un miracle que nous ne nous sommes pas retrouvés morts, noyés au fond d'un ravin. Ou encore retournés dans la voiture avec les vitres en verre éclatées en mille morceaux.

Ce mec est un cinglé. Il a fait exprès de conduire comme s'il avait les yeux bandés !

- Voyons combien de temps tu peux continuer de prétendre être celle que tu n'es pas, m'avait-il dit, en allumant le moteur de l'engin.

Calmement, comme si je sentais déjà la tempête arrivée, j'avais répondu :
- Je ne vois pas de quoi tu parles.

Sebastian m'avait affirmé, en sortant du parking privé de la résidence :
- J'ai percé ta vraie nature, zuccherino. Tu es l'une de ses espionnes.

Parlait-il encore de ce Giovanni ? Je ne le connais même pas !

- Putin, mais tu parles de quoi ?

Au lieu de me répondre, il m'avait simplement averti d'une voix provocatrice :
- Tu devrais mettre ta ceinture, petite menteuse.

En remarquant la lueur folle qui habitait ses pupilles à la couleur de l'olive, une olive pourrie de centaine d'années, je m'étais dépêchée de la boucler. Je ne lui faisais pas confiance. Derrière ce si beau visage, se cachait un homme si mauvais.

Dangereux. Je n'avais pas oublié la manière dont il avait flingué en un clin d'œil le policier. Tuer, frapper, détruire, c'était son quotidien. Pas le mien.

Une fois que nous étions sur la route, le cauchemar commença et ne s'arrêta que lorsque nous étions arrivés dans mon quartier.

Il ne s'était pas excuser, et m'avait seulement intimer de "me casser de sa voiture."

En claquant la portière de la mercedes noire, et après l'avoir insulter dans toutes les langues, je marchais en titubant et avec l'envie de vomir vers l'entrée de mon bâtiment aussi morose que moi.

La première chose que j'ai faite dès que j'ai pénétré dans mon minuscule appartement, a été de m'écrouler sur mon canapé, épuisée.

Depuis une demi-heure, je ne cesse de ressasser l'instant passé avec ledit docteur. Il savait où se trouvait ma tâche, alors que je ne le lui avais jamais avoué. Les seules personnes qui la connaissaient étaient mes parents, mon frère et mon meilleur ami. Alors comment est-ce possible ?

Il m'avait dit quelque chose en allemand, aussi. Il faut que je découvre sa signification. Toute cette histoire est louche.

Et si...et si d'une façon ou d'une autre, cela avait un rapport avec la disparition de Roméo ?

Dring. Dring.

La sonnette stridente me refait basculer dans la réalité.

Je souffle.
Hernandez doit être là.

En grognant, je me relève avec difficulté et me dirige vers le judas de la porte pour vérifier l'identité de la personne.

Mes sourcils font un bond.

- Maman ? m'étonné-je en tournant la poignée avant d'ouvrir la porte, révélant ma mère, toujours aussi belle avec sa robe préférée aux motifs de fleurs que je lui avais offerte pour son trente-neuvième anniversaire, sur le palier. Qu'est-ce qui t'amène ?

Elle m'enlace brièvement avant de me dépasser pour s'assoir sur le canapé.

- Tu ne répondais pas à ton téléphone. J'étais inquiète.

𝐅𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝'𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant