Chapitre 9

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Victoria

Cette nuit, je crois que je vais mourir.

- Non !

Non. Non. Non.

- Descends de la voiture, répète Hernandez pour la centième fois depuis que nous nous sommes garés.

Je m'accroche à ma ceinture.
- Dis-moi d'abord où nous sommes.

Une main appuyée sur la portière ouverte de sa mercedes, l'autre massant ses tempes, il répond :
- Si je te le dis, tu descendras ?

Je penche la tête sur le côté. Plisse les yeux.
- J'y réfléchirai.

Vaincu, il passe une main dans ses cheveux noirs, et déclare :
- Je t'emmène dans un de mes hangars personnels.

- En pleine forêt ? explosé-je de rire.

Hernandez m'ayant obligé à monter dans sa voiture pour me conduire dans un trou paumé, en dehors de la ville ne m'amuse pas du tout.

Si je rigole, c'est parce que je suis nerveuse.

- J'ai répondu à ta question, diavoletto. Maintenant, descends. Sinon, c'est moi qui te fais sortir.

- Puis-je au moins savoir si tu vas m'étrangler et extraire mes poumons de mon corps pour que mon cadavre ne flotte pas à la surface de la rivière où tu l'auras jeté ?

L'ombre d'un sourire éclaire son visage, avant qu'il ne disparaisse.

- Tu sais quoi ? Si tu veux rester seule ici, dans les bois, la nuit, vas-y. Moi, je m'en vais.

Et il part, sans se retourner une fois vers moi, s'engouffrant dans les profondeurs de la forêt.

Refermant la portière, je jette un coup d'œil vers le contact. Les clés y sont toujours insérées.

Si seulement je savais où l'on se trouvait, je serais retourner chez moi, avec sa caisse de riche en plus.

En tout cas, je n'irais pas rejoindre cet enfoiré !

Quinze minutes plus tard,  je craque.

J'ai déjà écrasé trois moustiques et deux araignées, laissant des traces rouges à chaque endroit sur le pare-brise où je les ai aplatit comme des crêpes.

Si je reste dans cette cage à insectes une seconde de plus, je vais exploser.

Rageusement, je sors de la voiture en claquant la portière, imaginant qu'à la place de celle-ci, ce soit le cou de Hernandez.

Je ne fais un pas de plus. En fait, je ne sais où aller.

L'orage s'est transformé en bruine, rendant la terre humide. Je m'accroupis près d'une roue et distingue les empreintes des pas de Hernandez imprimées dans la boue.

N'ayant pas le choix, je décide de les suivre.

Les empreintes m'emmènent au cœur de la forêt, entourée d'arbres géants jusqu'à perte de vue.

𝐅𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝'𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant