Victoria
- Je sais où elle est. N'informe personne d'autre. À présent, sors d'ici.
Ce n'est pas Sebastian qui a parler.
- Si, signore, répond cette fois ce dernier, avant de sortir de la pièce, toujours la respiration saccadée.
Le silence assourdissant qui règne une fois la porte refermée rend l'air aussi épaisse que du bois.
L'homme m'ordonne :
- Debout.Un unique mot qui sonne comme la plus longue des mélodies.
Comme hypnotisée, je me relève, me retrouvant face à lui, toujours assis, les jambes et les bras croisés, sur son fauteuil.
Waouh.
Je crois que c'est le plus bel humain que j'ai jamais vu de toute ma vie. Il a l'air d'avoir mon âge, plus ou moins dix-neuf-ans.
Cheveux noir comme de l'obsidienne, des yeux encore plus verts que ce de Sebastian, deux pommettes saillantes, une mâchoire carrée, et une expression tellement, tellement tendre que je suis presque sure d'avoir senti mon cœur se serrer.
- C'est toi, celle qu'on cherche.
Ce n'est pas une question, mais je me sens obligée de répondre :
- Oui.Avec soin, l'homme se lève. Se dresse devant moi. Se rapproche, m'obligeant à reculer.
Je me retrouve dos au mur, emprisonné par ses deux bras musclés, chacun placé de part et d'autre de mes épaules.
Je suis cernée.
- Ton nom ? me demande-t-il, ses yeux si verts, si concentrés, scrutant mon visage.
- Sofia.
Il n'hésite pas une seconde, et rétorque :
- Le vrai.
- Francesca, mens-je une fois de plus.Une de ses mains quitte la surface lisse du mur pour plonger dans sa poche arrière. Elle réapparaît, un pistolet au creux de sa paume. Un coin de ses lèvres se relève, alors qu'il pointe l'arme sur ma tempe.
- Dernière chance.
Imitant son demi sourire, j'attrape le flingue, ouvre la bouche, et le place sur le bout de ma langue.
- Vas-y, appuies sur la détente, le provoquai-je, l'adrénaline courant dans mes veines.
Son expression est toujours aussi calme, aussi posée, toutefois, ses sourcils sont légèrement arqués, reflétant probablement sa surprise face à mon geste anodin.
Je poursuis, lancée :
- Et toi, quel est ton nom ? T'as plutôt une tête à t'appeler Milo, avec tes yeux de chien battu. Ou alors Clara, un beau prénom de gonzesse, parce que t'as pas les couilles de tirer sur une femme.Calmement, il répond :
- Hero Hernandez Di Castellini.Boum.
Le calme a enfin céder sa place à la tempête.
- Oh.
Oh. Oh. Oh.
Ce nom, toute l'Italie le connait et le redoute.
Ce nom, personne ne le prononce à haute voix, comme s'il est maudit.Un peu comme Voldemort dans Harry Potter.
Di Castellini. La famiglia mafiosa la plus dangereuse du pays.
Et moi, je viens d'insulter ce que j'imagine être le fils du parrain le plus craint de l'état, de gonzesse et de chien.
- Quel est ton nom, diavoletto, répète-il.
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𝐅𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝'𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫
Romance"𝐿'𝑖𝑙𝑙𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑣𝑖𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑓𝑎𝑖𝑡𝑒 𝑛'𝑎𝑡𝑡𝑖𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑛 𝑝𝑖𝑒̀𝑔𝑒 𝑓𝑎𝑡𝑎𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑛𝑎𝑖̈𝑓𝑠 𝑑𝑒𝑠 ℎ𝑢𝑚𝑎𝑖𝑛𝑠." Victoria Ferraro a perdu le goût de vivre depuis que son frère, Roméo, a été...