Chapitre 14

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Victoria

De la fumée sort de mes oreilles.

Je n'aurai jamais du demander de viennoiserie.

Je vais péter un putin de câble.

- Non mais je te jure, H ! Elle me dévorait du regard. Moi, je voulais juste acheter un de ses cornettos, et elle, bah j'crois qu'elle voulait être le cornetto !

S'il ouvre sa bouche encore une fois, je crois que je vais me jeter sur la route.

- Et tu ne l'as pas invitée à sortir ? Ça m'étonne, répond calmement Hernandez, en m'observant par le petit miroir rectangulaire du pare-soleil. Il me sourit, comme pour me soutenir mentalement.

En retour, j'évite son regard perçant, gênée par les souvenirs de cette nuit qui remontent à la surface.

Mon premier cauchemar est apparut deux jours après la mort de mon frère, et depuis, ils étaient devenus récurrents, comme s'ils faisaient partis à part entière de ma routine du soir.

Je ne me souviens pas d'une nuit en ayant dormis paisiblement.

Pourtant, lorsque, cette nuit, j'étais enlacée à Hernandez, un sentiment de quiétude avait pris le dessus sur celui de l'angoisse.

Sebastian secoue la tête de gauche à droite.
- Je sais, mec. Mais, j'étais pressé, à cause de ta galère, et j'ai pas eu le temps de lui jouer mon irrésistible numéro de charme, spécial Sebastian.

Ce dernier, enlève une de ses main du volant pour remonter ses lunettes de soleil inutiles puisque l'astre est caché par de vastes nuages blancs.

Je craque :
- Putin, mais t'as mangé un perroquet au petit-déjeuner ou t'as juste un problème au niveau de ta langue ?

Depuis que nous sommes montés dans sa voiture, du motel éloigné de la ville jusqu'à la réapparition de celle-ci, l'homme que j'avais embrassé à contre cœur le jour où je m'étais infiltrée dans la résidence de Hernandez, n'avait pas arrêter d'utiliser son organe buccale.

Le pire, c'est qu'il ne racontait que de la merde, et je n'avais pas d'autres choix que de l'écouter, puisque j'étais coincée avec eux.

- Toi, la salope, tu la fermes.

Je mets un coup de pieds dans l'arrière du siège conducteur en cuir. Il grogne. Bien fait !

- Mon nom est Victoria.

Sebastian se retourne vers moi, et me souffle :
- Salope Victoria. 

Hernandez, l'ayant entendu, dit :
- Seb.
Un mot. Une menace.

- Je la sens pas, H. Une espionne de Giovanni, je te dis ! Il a envoyé la plus belle pour que tu tombes amoureux d'elle et qu'après, quand vous baiserez dans TON lit, elle te plante un couteau dans le cœur. Quand tu seras mort, ne compte pas sur moi pour reprendre ton poste.

- Pour le bien de tout le monde, ne le reprends jamais, rétorque le chef de la mafia, d'un ton sérieux.

Soudain, dans la masse d'autos concentrées derrière nous, une sirène retentit.

- Cazzo, quei poliziotti di mierda, bougonne Sebastian, en braquant sur la droite pour laisser passer la voiture de police.

𝐅𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝'𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant