Il faisait froid.
L'hiver à Yokohama pouvait s'avérer particulièrement frais, surtout pour les plus démunis. En cette période, la vie des quartiers pauvres était rythmée par une confrontation sans fin, dans le seul but de trouver le meilleur abri. C'était une compétition rude, où les faibles n'avaient pas leur place, et où la violence était de mise. Une lutte gouvernée par la folie, qui tournait facilement au drame, au risque d'empiéter sur les affaires de la Mafia. Vols, meurtres, tout était permis dans ce lieu que même la police évitait du mieux possible.Malgré les multiples dangers de ce sinistre quartier, une personne s'y baladait, à ses risques et périls. Hors de tout conflit, elle savait se faire discrète et éviter les problèmes. Bien que son visage soit peu connu, elle était loin d'être une simple passante. Elle connaissait les lieux comme sa poche. Certains connaissaient son nom, mais pas son apparence. D'autres l'avaient déjà vue, mais ignoraient son identité.
De son côté, elle préférait rester discrète.Ce soir-là, elle traversait les rues sombres, cherchant juste à tuer le temps. Sa chevelure blond foncé, coiffée à la va-vite en deux tresses, voletait dans son dos au rythme du vent. La brise ne faisait que s'intensifier, signe qu'elle s'approchait du port. Cette jeune femme était bien une des rares à oser s'aventurer sur le territoire de la Mafia Portuaire, sans se soucier des conséquences.
La tête haute, elle semblait vouloir provoquer le premier individu qu'elle croiserait.
Pourtant, derrière son sourire narquois, elle cachait avec une étrange facilité ses tremblements.
Sous ses airs autoritaires, elle restait une malheureuse sans-abri.Elle aussi souffrait du froid, de la faim, voire de la soif.
Cela se retranscrivait par ses vêtements sales, trop légers pour la saison, ainsi que le bout de ses doigts bleuâtre. Si elle arrivait à gérer la douleur provoquée par son estomac, elle ne pouvait cacher ses cernes, signe d'un profond manque de sommeil. Hors de question de s'endormir n'importe où, surtout dans les quartiers malfamés. Aussi, elle se devait de lutter contre ses propres besoins uniquement pour assurer sa sécurité.Alors que faisait-elle, sans arme, les mains dans les poches, dans un lieu à risque ?
Surtout que dans l'obscurité nocturne, il était difficile de voir quelqu'un venir. Sa sécurité n'était donc vraiment pas garantie.Mais cette jeune femme préférait sans doute goûter au danger, à l'adrénaline, plutôt que de rester cloîtrée comme une peureuse dans la meilleure cachette possible.
Et pour aller toujours plus loin, elle se laissait guider par les bruits qui l'entouraient.
C'était un peu une sorte de rituel, chez elle. Se reposer sur son ouïe plutôt que sa vue. Un moyen de sustenter sa curiosité, d'une certaine façon.Mais ses sens ne lui firent pas de faveur, ce soir-là.
Car ce furent des cris qui l'attirèrent en premier.
Suivis par quelques coups de feu, des bruits de pas précipités, et de puissants chocs qu'elle ressentait jusque dans son corps.
Au bout de quelques minutes, plus rien.
Mais les sons avaient déjà guidé ses pas jusqu'à une ruelle sombre, dépourvue de lampadaire.
Une simple porte était ouverte, donnant accès à une sorte d'entrepôt.La blonde aurait très bien pu en rester là et partir en arrière.
Mais bien sûr, elle ne comptait pas s'enfuir devant un tel remue-ménage.
Aussi, elle s'avança, et franchit discrètement la porte.Au vu de ce qu'elle avait entendu, elle s'attendait à tomber sur une scène sanglante. Mais elle était loin d'imaginer le tableau qui s'étalait sous ses yeux.
Des corps, une dizaine environ, tous inanimés.
Certains semblaient ancrés dans le sol, comme s'ils avaient été propulsés depuis le ciel. D'autres étaient criblés de balles, gisant dans une mare écarlate.
Un dernier, au centre de la pièce, s'étalait de tout son long, la mâchoire brisée et la poitrine ensanglantée. Impossible à dire de loin, mais s'ils s'étaient pris trois balles, alors c'était un coup de la Mafia Portuaire. Leur signature, en quelque sorte.
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Pour tes beaux yeux, je ne chanterai pas - BSD
Fanfic❝ Rejoins la Mafia. Je ne te le demanderai pas une troisième fois, la coupa-t-il, incapable de l'entendre négocier. - Et tu me menaces pour que j'accepte- - J'ai pour ordre de te tuer si tu refuses. ❞ - Chuuya Nakahara et Midorime Noriaki Mid...