Chapitre 18 - Catastrophe

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- Je ne vais pas t'attendre éternellement !

- C'est bon, j'arrive !

Midorime s'exclama, un chouïa sur les nerfs d'avoir été réveillée en avance. On lui avait donné des horaires fixes, alors pourquoi Rintaro était venu la sortir de ses songes ? Il lui restait deux heures de sommeil, au moins !
Le jeune homme n'avait pas perdu patience, d'ailleurs, et il était entré sans permission dans l'appartement de la blonde et l'avait sortie du lit sans douceur. Il s'était retrouvé avec une joue écarlate, quelques insultes, et l'ordre de rester sagement assis sur le canapé.

Ce fut au bout d'une dizaine de minutes que l'informatrice ressortit de sa salle de bain, le visage encore humide. Un bon coup d'eau glacée était un bon moyen de se réveiller.
Elle était encore en train de nouer ses nattes lorsque le jeune homme lui ouvrit sa propre porte. Ce dernier la referma derrière elle avant d'accélérer le pas.

- Je peux savoir pourquoi tu m'as dérangé en plein milieu de ma nuit ?

- Ta nuit ? Il fait déjà jour, Noriaki.

Effectivement, le Soleil pointait déjà le bout de son nez. Le ciel était encore parsemé d'éclats roses et oranges, mais le jour s'était bel et bien levé.

- Ça ne répond pas à ma question, renchérit simplement la jeune femme.

- Ozaki-san m'a appelé en urgence. Elle nous demande tous les deux dans les sous-sols, le plus vite possible. Crois-moi, ce n'est pas bon de faire attendre un capitaine.

Pour toute réponse, Midorime marmonna dans sa barbe. Elle ne risquait pas de se plaindre devant sa supérieure, alors il valait mieux le faire maintenant.
Et puis, dans le pire des cas, elle ne ferait qu'une fois de plus preuve de son légendaire irrespect.

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Rintaro avait raison. Faire attendre une exécutive était une mauvaise idée.
Mais faire attendre le Parrain l'était encore plus.

Après avoir marché pendant une dizaine de minutes, franchi les portes de verre de la Mori Corporation, et descendu quatre à quatre les escaliers menant aux sous-sols, les deux collègues avaient débouché dans les quartiers de la section torture. Leur lieu de travail.
Il faisait toujours aussi sombre, avec des cellules vides, et des salles souvent tachées de sang. Il fallait un moment pour voir le décor nettement, le temps que les yeux s'habituent à l'obscurité.
Mais Midorime n'eut pas besoin d'attendre pour reconnaître Mori.

Contrairement à elle, Rintaro se baissa en avant, dans une courbette, en signe de respect. Il ne s'y attendait pas non plus. Mais lui, au moins, il respectait ses aînés.
La blonde, elle, ne craignait plus tant que ça les menaces du quadragénaire après tout ce qu'elle avait vécu.

- Ce n'est pas trop tôt, prononça Kôyô, les lèvres dissimulées par sa manche de kimono.

L'informatrice s'apprêtait à répliquer quelque chose, mais son partenaire lui donna un léger coup dans le dos, discrètement, pour l'empêcher de faire une bêtise. Elle se rembrunit, gonflant ses joues et détournant le regard, coupable. Elle pouvait bien se taire cette fois-là.

- Enfin, mieux vaut tard que jamais, poursuivit la rousse.

- Je peux savoir pourquoi on est là ? Questionna Midorime, juste avant de se recevoir un regard noir de la part de Rintaro. Regard qu'elle ignora royalement.

Par chance, les deux supérieurs ne semblèrent pas touchés. Ce fut Mori lui-même qui répondit à sa question, un fin sourire aux lèvres.

- Après votre mission à Aoi Hana, nous avons pu récolter quelques informations. Mais il reste un certain nombre de détails qui nous sont encore inconnus. J'aimerais que tu utilises ton pouvoir, Midorime.

Pour tes beaux yeux, je ne chanterai pas - BSDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant