Pour tes beaux yeux, je ne chanterai pas - BSD

Chapitre 12 - Serment

La mort était tout ce qui l'attendait.

Midorime n'avait pas fait le bon choix. Elle le savait.
Mais si elle avait décidé d'y réfléchir en premier lieu, les révélations de Chuuya lui avaient coupé toute envie de se montrer coopérative.

Depuis le début, elle n'avait été qu'une marionnette. Une poupée de chiffon, maigre et terreuse, dont on avait manipulé les sentiments à des fins personnelles. Et aujourd'hui, elle était devenue le bouc émissaire de tous. On craignait son pouvoir, qu'elle fasse ce qu'elle veut des exécutifs. Alors que c'était elle qui avait été menée en bateau sans le savoir.

D'un côté, elle avait sa part de responsabilité.
La jeune femme s'était établie des règles strictes depuis sa plus tendre enfance. Des règles qui lui permettaient de survivre. Et elle ne les avait jamais transgressées jusqu'à aujourd'hui.
Ne pas s'attacher était la plus importante de toutes.
Mais elle devait s'avouer vaincue : elle aimait Chuuya plus qu'elle ne l'aurait voulu.

De plus, vis-à-vis de son rôle d'informatrice, elle avait toujours fait en sorte de garder une neutralité parfaite. Pas trop du côté de la Mafia, ni de celui du Département. Si elle avait refusé la proposition de Mori, c'était uniquement pour ne pas bafouer ses principes.
Mais tout ça l'avait menée à sa situation actuelle : le doute permanent et le danger.

Cela faisait une semaine que la blonde avait laissé le capitaine dans le quartier médical, la joue en feu pour l'un, la honte sur les épaules pour l'autre. Elle avait pu quitter le bâtiment sans trop de problèmes, étrangement. Et puis, si elle avait croisé quelqu'un, un petit morceau de musique lui aurait suffi pour faire oublier sa présence.
Ainsi, elle s'était réfugiée loin du port, des quartiers pauvres. La Mafia Portuaire avait des locaux partout dans la ville, ce qui compliquait la tâche à la sans-abri. C'est pourquoi elle ne restait jamais plus d'une heure au même endroit, sauf lorsque le manque de sommeil la rattrapa. Elle était habituée à la fatigue, aussi, elle se réveilla assez vite. Mais elle avait manqué de prudence, sur le coup.

Toutefois, elle ne se sentait pas si observée que ça. Elle était toujours sur ses gardes, mais elle n'avait pas vu un seul membre de la Mafia depuis le chaos de la semaine précédente.
Connaissant Mori, il aurait déjà envoyé ses meilleurs éléments à sa poursuite, pour la tuer de trois balles dans la poitrine. Et vu l'efficacité de ses troupes d'élite, il n'y avait aucun doute quant au fait qu'elle serait déjà morte s'il avait réellement envoyé quelqu'un.
Car oui, au fil des jours, l'informatrice avait compris que personne n'était à ses trousses. Du moins pour le moment. Le Parrain avait sûrement décidé de lui laisser un peu de temps pour réfléchir à sa proposition.

Enfin, jamais il ne lui laisserait une vie entière.
Aussi, Midorime avait dû faire son choix.
Et entre sa neutralité et sa vie, elle choisissait la vie.

C'était dans cet état d'esprit qu'elle était partie, à l'aube du huitième jour, vers le quartier général de la Mafia Portuaire.

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La jeune femme n'accordait pas d'importance à l'opinion des autres. Elle se fichait donc d'être détestée ou non par les Lézards Noirs et Akutagawa.
Sa principale source d'hésitation avait été le danger qu'elle encourrait.
Premièrement, Mori avait peut-être changé d'avis entre-temps. Venir au QG comme une fleur présentait alors pas mal de risques.
Deuxièmement, Un seul faux pas pouvait lui coûter la vie. Même si elle rentrait dans la Mafia, elle avait failli tuer un membre haut-placé. Et cet affront ne sera pas lavé de sitôt. Alors une simple erreur risquait de la faire enfermer dans les cachots sombres réservés aux traitres.
Et troisièmement, peu importait sa réponse, sa vie dépendait de qui elle allait croiser en se rendant à la Mori Corporation.