Chapitre 15 - Frustration

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- Je sais que les lits sont confortables, mais ce n'est pas une raison pour sécher le boulot.

Midorime venait tout juste de sortir de son nouvel appartement, encore à moitié dans les vapes. Sa journée passée auprès de Kôyô n'avait pas été si fatigante que ça, au contraire. Disons juste que la douceur des draps avait gardé la blonde prisonnière. Le soir, elle n'avait pas pu résister à l'appel de l'oreiller, et s'était endormie sans manger. Son estomac était habitué, donc il ne criait pas famine, surtout en sachant qu'elle allait pouvoir manger ce qu'elle voulait avec son salaire.

Elle n'avait ni réveil, ni portable, et s'était alors réveillée au son des cris de Rintaro, qui frappait à la porte depuis bientôt une demi-heure. Il avait fini par s'arrêter lorsque la jeune femme avait fait savoir qu'elle était en vie.
Et il s'était moqué en la voyant sortir, les cheveux encore emmêlés et ses chaussures ouvertes.
Mais plus du fait que leur capitaine avait joué à la poupée avec elle que le fait qu'elle était en retard pour sa première journée.

Midorime l'avait bien compris, Kôyô appréciait particulièrement les tenues traditionnelles. Mais hors de question de mettre un kimono, ça non.
La blonde s'était ainsi retrouvée (après maintes négociations) avec une tunique à aspect kimono brune par-dessus un pantalon noir aux fines rayures dorées, presque imperceptibles. Sa ceinture de style obi tirait sur des teintes vertes et dorées, avec motifs rayés, tandis qu'elle s'était affublée d'une paire de bottes montantes à lacets noires en guise de chaussures. Ayant compris qu'elle affectionnait beaucoup sa cape brune, la capitaine lui avait donné un haori tout aussi ébène que la jeune femme posait simplement sur ses épaules. De cette façon, elle pouvait dissimuler ses mains, mais aussi des armes, tel qu'un poignard offert pour la self défense.
Officiellement, elle ne devait pas aller se battre, mais tant qu'elle n'avait pas reçu l'entraînement du dernier exécutif, elle n'aurait pas d'arme à feu.
Et enfin, son écharpe verte, offerte par le Parrain, entourait délicatement son cou et retombait dans son dos.

Elle était plutôt satisfaite, même si elle n'était pas habituée à porter ce genre de vêtements. Et puis, en dehors de cette tenue, son mode de vie avait radicalement changé en l'espace d'une journée. Elle avait enfin un logement, de quoi se faire à manger convenablement, et le nécessaire pour prendre soin de son hygiène et de sa santé. Et, semble-t-il, un nouveau voisin assez perturbateur.

- Tu habites à côté de chez moi ? Demanda la blonde, éberluée.

Elle pointa la porte à quelques mètres de la sienne. Elle savait qu'il n'y avait que des mafieux dans ce dortoir, mais elle ne pensait pas que son partenaire se retrouve juste à côté de son appartement.

- Bien sûr. Comme ça je peux te réveiller le matin au cas où tu oublies que tu dois travailler. Dit-il en faisant signe d'y aller.

- C'est un peu glauque quand même, commença Midorime en le suivant. Manquerait plus que tu aies la clé de mon appart, et tu viendrais la nuit pour m'agresser, moi, une pauvre femme innocente.

Rintaro pouffa face à l'imagination débordante de sa nouvelle collègue. Elle ne semblait pas le moins du monde inquiète, mais il préféra mettre les choses au clair.

- Ne t'en fais pas pour ça, je suis gay. Je ne risque pas de te voler ta virginité, si c'est ce qui t'inquiète, dit-il sur un ton moqueur.

- Oh, je ne suis pas vierge.

- Ah ! Et qui est l'heureux élu ? Questionna le jeune homme, piqué au vif et intéressé.

- ... Je ne me souviens plus de son nom. Je devais avoir 10 ans, dans ces eaux-là.

L'informatrice avait répondu rapidement, sans afficher la moindre émotion. Son pas s'était tout de même subitement accéléré, comme si elle voulait vite en finir sur ce genre de questions.
Son partenaire s'était figé un dixième de seconde, avant de s'adapter à son nouveau rythme. Il se sentit soudainement mal à l'aise.

Pour tes beaux yeux, je ne chanterai pas - BSDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant