Chapitre 3 - Rendez-vous

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Dessin de Midorime fait par Shixiu_ ! Merci à toi !

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Dessin de Midorime fait par Shixiu_ ! Merci à toi !

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Midorime était informatrice.
Son rôle consistait simplement à démentir des rumeurs, s'immiscer dans les conversations et revendre des mots au prix fort. Parfois, ses renseignements étaient manuscrits, ce qui lui compliquait la tâche en termes de sécurité. Enfin, elle ne gardait ce genre de documents jamais bien longtemps.
Dit comme ça, ses missions semblaient relativement calmes.
Et pourtant, obtenir des informations était loin d'être une chose facile.
Mais Midorime était habituée, aujourd'hui. Elle savait comment procéder, comment s'adapter.
C'était son métier.

La jeune femme avait donc tendance à beaucoup se balader. Se fiant à son ouïe plus qu'à ses autres sens, elle savait écouter les discussions qui en valaient le coup. Dans les quartiers pauvres, elle en apprenait plus sur les petits gangs des rues ou sur la Mafia. Au cœur de la ville, elle devait souvent se contenter des remarques peu pertinentes de touristes sur les meilleurs restaurants du coin. Mais quand elle réussissait à s'infiltrer dans un quelconque groupe important, là, elle touchait le gros lot.
Mais la question était : à qui revendait-elle ces informations ?

La Mafia Portuaire était de loin son plus gros client.
Avec des rendez-vous hebdomadaires en présence du Parrain, elle lui transmettait chaque semaine tout ce qu'il voulait savoir, notamment sur les quartiers pauvres, dont quelques renseignements sur le Département des superpouvoirs. Mori avait tendance à lui faire des requêtes plus ciblées, surtout lorsqu'il devait envoyer ses subordonnés sur un groupe précis.
En deuxième venait donc le Département. Aussi opposé soit-il à la Mafia, Midorime prenait de sacrés risques en les fournissant tous les deux. Bien que dans le cas du Gouvernement, ils lui demandaient plus des rapports détaillés de ce qu'il se passait dans les quartiers pauvres. Et lorsqu'une information concernait l'organisation si redoutée, elle faisait soigneusement attention à ses mots. Il ne fallait ni en trop en dire, ni pas assez.
Pour le reste, quelques petits groupes faisaient parfois appel à ses services, mais ces bandes ne faisaient jamais long feu ou repartait dans une autre ville. De temps en temps, des individus solitaires, en sachant où chercher et à qui demander, lui faisaient part de requêtes personnelles. Si La blonde ne jouait pas les détectives, elle arrivait sans problème à leur fournir ce qu'ils voulaient. Et puis, si ce genre de clients étaient rares, c'était généralement sur eux qu'elle se faisait le plus d'argent.

Car oui, en dehors de son talent inné pour obtenir ce qu'elle souhaite, elle savait négocier. Voire entourlouper son interlocuteur. Voilà pourquoi un client solitaire, plus facile à amadouer, se faisait souvent manipuler pour payer un prix inconcevable pour une simple information.
La jeune femme avait depuis longtemps arrêté de se sentir coupable de faire tourner en bourrique des innocents. Mais vu sa situation, l'argent était pour elle un de ses besoins primaires.

Grâce à la Mafia, elle recevait chaque semaine une somme raisonnable, qui variait selon les informations qu'elle divulguait. Raisonnable... voire conséquente certaine fois. Le Département lui rapportait moins, mais elle ne comptait pas perdre ce client du jour au lendemain.
Avec ce qu'elle gagnait, elle aurait très bien pu se payer un petit studio, à vrai dire. Mais elle n'avait jamais voulu avoir de domicile. Principalement parce qu'elle n'aimait pas rester trop longtemps dans un même endroit. Les autres raisons paraissaient trop floues aux yeux des rares personnes qui lui avaient posé la question.
L'argent qu'elle gagnait lui servait essentiellement à s'acheter de la nourriture - elle ne mangeait jamais rien de chaud, généralement des fruits à bas prix ou des sandwichs tout préparés -, des vêtements, quand ceux qu'elle portait devenaient trop usés, et parfois, mais seulement quand elle estimait l'avoir mérité, elle se prenait une chambre dans un hôtel quelconque (mais jamais de luxe, évidemment). Cela lui permettait de se laver convenablement et de dormir sur un vrai lit.
Chose qui ne lui arrivait pas souvent.

Pour tes beaux yeux, je ne chanterai pas - BSDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant