Au départ, Chuuya s'était demandé s'il arriverait à supporter Midorime toutes les semaines. Mori n'avait pas voulu revenir sur sa décision et les rendez-vous hebdomadaires se présentaient comme la tâche la plus ennuyante de chaque semaine pour le rouquin. Mais sa mission l'empêchait de dire à voix haute ce qu'il pensait de la jeune femme. Après tout, son seul et unique but était de se rapprocher d'elle, peu en importait la façon. Alors la critiquer et l'insulter devant elle aurait été déplacé. Enfin, s'il s'était montré moins violent dès le premier rendez-vous, il faisait attention à ne pas paraître trop gentil d'un coup - ç'aurait été plus que suspect.
Du côté de Midorime, elle avait vite compris qu'embêter le jeune cadre de la Mafia ne l'aiderait pas beaucoup. Surtout que, en le voyant remplacer Mori de nouveau la deuxième semaine, elle s'était doutée qu'elle ne reverrait pas le Parrain avant un bon moment.
Aussi, sans arrêter de lancer des piques à tort et à travers, elle essayait tout de même de garder une relation plus ou moins saine avec le roux.Voilà donc deux mois que les deux Japonais se retrouvaient, à la même heure et au même jour, non loin du port. Le périmètre était toujours sécurisé par des hommes de main, assez éloignés pour ne pas entendre les conversations. Bien que Chuuya n'ait pas autant besoin de protection que son supérieur, changer du jour au lendemain l'organisation des échanges d'informations aurait pu attirer l'attention.
Midorime et Chuuya étaient ainsi bien à l'abri entre plusieurs caisses de bois, les moqueries dissimulées monopolisant la discussion.- Alors comme ça la Mafia n'arrive pas à démanteler cette petite organisation qu'est Shitokutsuu ? S'exclama la blonde avec mépris.
- C'est loin d'être une "petite" organisation, Mino. Répondit Chuuya en faisant impasse sur les railleries. Ce n'est pas pour rien que Mori t'a demandé ces informations.
Le jeune homme agita le dossier qu'elle venait tout juste de lui donner. Son contenu était beaucoup plus précieux que certains ne pourraient le penser.
- Fais attention avec ça, Chiisai. J'ai risqué ma vie pour les avoir. C'est pas facile de voler des dossiers au Département.
C'était surtout une source de revenus qu'elle avait failli perdre. Aussi ironique que cela ne puisse paraître, le gouvernement était un de ses principaux clients, au même titre que la Mafia Portuaire. Et si elle avait failli se faire prendre l'autre jour, elle avait pu se débarrasser des quelques témoins sans trop de soucis. Par quel moyen ? Ça, elle ne risquait pas de le dire à qui veut l'entendre. Même si le roux avait légèrement insisté, il n'avait eu aucun détail concernant cette petite escapade.
- Au moins, tu as pu avoir le nom de leur boss. Le plus compliqué avec eux, c'est qu'ils n'ont pas de base. Ils se donnent rendez-vous dans des lieux différents à chaque fois. Difficile de les appréhender. Chuuya feuilleta les documents. Hein ?! Ils ont attaqué le siège du Département à Tokyo ?! Quelle bande de cons !
Une offensive menée quelques jours plus tôt, dont les dégâts avaient été atténués dans les médias, voire complètement omis. Par chance, un détective du nom d'Ayatsuji avait été d'une grande aide, accompagné par l'agent Tsujimura, que Chuuya avait déjà rencontré par le passé.
- Attend... je suis au courant de cette attaque, mais... comment ça le nom de leur boss ?
- C'est toi l'informatrice, tu devrais le savoir, non ? Répliqua Chuuya en haussant un sourcil. Tu as lu le dossier, quand même ?
Midorime détourna les yeux, soudain très absorbée par le sol. Elle fronça les sourcils et serra les dents, prête à recevoir une quelconque remarque. Confondu dans un grognement, elle déclara :
- J'ai lu ce que je pouvais lire, Chiisai.
L'interpellé comprit.
Il aurait dû s'en douter en connaissant les origines de la blonde. Sa basse condition. Elle n'avait jamais dû aller à l'école. Et de ce fait, elle devait avoir un grand nombre de lacunes qu'elle ne pouvait corriger.
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Pour tes beaux yeux, je ne chanterai pas - BSD
Fanfiction❝ Rejoins la Mafia. Je ne te le demanderai pas une troisième fois, la coupa-t-il, incapable de l'entendre négocier. - Et tu me menaces pour que j'accepte- - J'ai pour ordre de te tuer si tu refuses. ❞ - Chuuya Nakahara et Midorime Noriaki Mid...