ÉPISODE VI : LE RETOUR DU FOOTSHOT

Niko/Galtier

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Tout recommencer

De la tonne de messages auquel il a dû répondre, Niko ne s'attendait pas vraiment à ce que l'un de ses futurs adversaires l'ait déjà remarqué. C'est sûr que Monaco doit être assez bien réputé en France, mais il ne pensait pas que ce serait au point d'avoir déjà des questions à se poser sur la sécurité de son numéro de téléphone. Il sait que tout va vite maintenant, mais de là à se retrouver à répondre à Christophe Galtier alors que ça ne fait que quelques heures qu'il est officiellement entraîneur ici... Niko savait plus ou moins qu'il pourrait s'attendre à tout maintenant qu'il est dans un pays qu'il ne connaît pas le moins du monde, mais ça va un tout petit peu vite pour lui, c'est à peine s'il a vraiment posé bagages...

C'est sûrement une réponse approximative, mais au moins, il trouve la force de répondre. Encore vingt-cinq autres et il pourra éteindre son portable.

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Eh bien, peut-être qu'il ne s'attendait pas à être plaqué contre un mur un dimanche après-midi. Et apparemment, il n'avait pas assez besoin d'un col roulé et d'un manteau pour avoir chaud, le chaume de Galtier contre sa gorge et des lèvres sur sa pomme d'Adam se chargeant de réchauffer un peu plus son début de décembre. S'il avait gagné ce match, Niko se retrouverait sûrement avec un hématome sur la joue et une main autour du col, allez savoir...

Ce n'est pourtant pas désagréable d'être seul avec un collègue de métier, même s'il y a le goût amer de la défaite en bouche, une série de victoires interrompue brusquement comme son souffle aspiré par la bouche qui se pose sur la sienne, deux mains glissant le long de ses côtes. D'accord, c'est assez excitant, mais très peu approprié. Surtout pas pour lui, il va devoir trouver des solutions aux problèmes mis en avant et espérer que ça suffise pour tenir la route.

Un dernier baiser, et une main agrippant un peu trop son jean, et il se retrouve seul, Christophe parti en conférence de presse. Le football moderne va trop vite.

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Imaginer qu'ils s'enverraient des messages assez fréquemment était impossible, mais surtout imprévu. Niko n'a pas toujours énormément de temps à consacrer à son téléphone, encore moins quand étrangement on veut le revoir en Bundesliga maintenant (c'est non), mais il a toujours des attentions particulières quand c'est Christophe, lui répondre plusieurs jours après serait malpoli alors qu'il s'accroche à lui comme peu de gens avant.

Niko pourra se convaincre autant qu'il veut qu'il n'est pas en train de tomber amoureux, c'est sûrement trop tard pour décider de ça... Est-il vraiment obligé de se mordre la lèvre et de sentir le bout de ses oreilles brûler quand il discute avec lui ?!

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Il ne sait pas si c'était tant bien que ça que Christophe soit suspendu pour cette rencontre, c'est sûr qu'il était un peu plus détendu sur la pelouse, mais maintenant qu'il le croise dans les couloirs... Cette fois, il y a ses joues pour rejoindre ses oreilles dans leur rougissement. Niko devrait se sentir idiot de tomber aussi facilement sous le charme du premier homme à avoir voulu s'intéresser à lui ici, mais il se sent bien au moins, même si se concentrer sur son travail devient de plus en plus compliqué...

Le seul problème, s'il fallait n'en choisir qu'un alors qu'il va se faire baiser dans son stade au lieu d'aller en conférence de presse, c'est que Christophe n'a visiblement aucune idée des prix chez Armani...

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Pour Hugo Boss non plus. Niko aimerait pouvoir lui montrer un ticket de caisse, mais ce n'est pas avec une barbe frottant entre ses jambes ouvertes qu'il va pouvoir faire quelque chose, à part attraper le drap et essayer de ne pas réveiller tout l'hôtel... Être né sensible n'est vraiment pas pratique quand il a plus que sa porte ouverte pour Christophe... Travailler n'est pas non plus une mince affaire maintenant, comment est-il censé imaginer des systèmes quand il y a une langue glissant sur les parties les plus sensibles de son corps ?!

Quelle excuse va-t-il pouvoir trouver pour changer une nouvelle fois de drap ? Niko n'en a pas la moindre idée, mais la main presque fantomatique qui glisse sur lui alors qu'il essaie de s'endormir contre Christophe le rassure. Il n'a peut-être pas réussi avant, et il ne va peut-être pas réussir ici non plus, mais cette fois quelqu'un veut de lui...

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Niko doit avouer qu'il est surpris de pouvoir profiter de son short Gucci sans devoir s'inquiéter pour les coutures, mais c'est sûrement juste parce qu'il y a d'autres touristes autour d'eux. Envoyer Christophe chercher à boire alors qu'il ne parle pas un mot de croate n'était pas une incroyable idée, mais d'eux-deux, il était celui qui n'avait pas joué et entraîné dans le pays. Mauvaise pioche.

C'est un miracle qu'il arrive à avoir son verre de vin, entre deux autographes et photos, au combien posséder une maison ici peut être pratique, au combien être reconnu peut vite devenir agaçant. Ce n'est pas la meilleure soirée possible, mais vu qu'ils sont enfin véritablement chez lui, ils peuvent éviter de hurler dans des oreillers (enfin, c'est surtout pour lui-même...)

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Rivaux ? Le sexe va avoir une autre saveur maintenant s'ils doivent se tirer entre les pattes... Et dire qu'il pensait être devenu important aux yeux de Christophe... Niko ne pensait pas qu'il l'aimait au point de forcer un oreiller à supporter d'autres larmes, mais apparemment ils ont partagé tout ça pour qu'il ne serve qu'à être plus lisible maintenant... Quelle idée de penser qu'il compterait à ses yeux...

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Il a moins de forfait pour répondre à ses messages maintenant, et il sera mieux tout seul pour remplir ses fiches.

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D'accord. C'est parce qu'il n'a pas le choix mais il accepte cette discussion avec Christophe, même si ça lui a pris deux mois et demi. Il n'a pas bien dormi depuis un moment, et son dernier repas complet commence aussi à remonter, mais ça n'a rien à voir avec sa soudaine solitude, c'est juste une question de résultats.

Il doit se répéter que ça aurait pu être une claque, même s'il essaie vraiment de résister au baiser. C'est une meilleure réaction de la part de Christophe qu'il ne l'espérait, mais quinze secondes de tendresse pour un quart d'heure de remontrance sur ses à priori et sa santé... Niko a un air de déjà-vu. Un peu trop, même, quand il se retrouve à devoir expliquer pourquoi il ne faut pas tirer aussi sauvagement sur son jean...

Fin