Niko/Mauricio

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Pour KanrisLover (j'ai adoré écrire ça sérieusement) c'est un AU. Plus une playlist de musiques qui vont bien avec l'os :

even for you - Alan Silvestri
habits - Machine Gun Kelly
Goodbye Song - Cynthia Erivo
look to the stars - Hans Zimmer
no time for caution - Hans Zimmer
Time - Hans Zimmer
Across the stars - John Williams
Sonate au clair de lune (troisième mouvement) - Beethoven
Starway to Heaven - Led Zeppelin
everything i need - Skylar Grey
For me formidable - CHarles Aznavour

Put the pieces back where they belong

Il y a quelque chose de faux avec ce monde.

Il y a une pression supplémentaire sur les épaules des sportifs à leur époque.

Durant des siècles, des gens ont mystérieusement disparu, sans explications scientifiques plausibles, alors les populations de n'importe quelles origines se sont tournées vers la religion pour expliquer ce phénomène. Puis avec les siècles, la philosophie et les sciences obscures ont tenté de justifier ces mystérieuses disparitions, ce n'était pas une mort en soit. C'était une altération de la réalité pour ces observateurs, comme s'il suffisait d'une seconde pour tout oublier. Ce n'était pas simplement la disparition d'une personne. Non, cette personne disparaissait à jamais de l'univers comme si elle n'avait jamais existé avant, ses précédents amis, familles, absolument personne ne se rappelait qu'elle avait pu exister, ce n'était plus qu'un vide, un flou. Tu avais pu exister, mais tu n'étais plus. Aucune science, aucune religion, aucune expérience ne pouvait expliquer comment se réalisait ce phénomène. Il n'y avait rien de concret avant qu'une étude réalisée sur des dizaines d'années révèlent le secret de ces séparations oubliées au monde. Quand une personne cesse d'être aimée, de recevoir au moins un minimum d'attention, elle disparaît de l'existence, des mémoires. Ce n'est donc plus une question de survie pour les habitants de la planète : C'est une bataille contre le surnaturel et l'impossible. C'est une bataille pour garder la face avec soi-même tout en mentant à tout le monde pour garder des sourires et des contacts. La société entière mondiale a perdu la face quand cette étude a démontré le pouvoir de la négation de l'autre. L'important n'est plus de prolonger la paix ou de gagner, l'important est de ne pas se laisser déshumaniser.

Et donc, tout ceci est de plus en plus compliqué pour les sportifs. En pleine carrière, il ne faut jamais décevoir, toujours garder la tête haute et sourire, pour plus de j'aime et follow sur les réseaux, pour plus de contrats et plus de reconnaissance. Les sportifs de cette époque ont peur de se blesser, de partir à la retraite, ils ont peur de ne plus être reconnus, d'être délaissés, puis oubliés à jamais. Si l'étude ne dit pas si la disparition est douloureuse, ils peuvent tous se douter que ça doit être le même sentiment que pour la réelle mort. Sauf qu'il n'y a pas de tombes ou de fleurs au final. Il n'y a rien. Il n'y a pas de plomb ou de pleurs. Il n'y a que le néant inexorable et infini du désespoir.

Devenir entraîneur était une mauvaise idée. Et maintenant qu'il n'est plus au Bayern, Niko peut se l'avouer, il a pactisé avec sa fin. Il peut le sentir, le manque de vie, le manque de force, le manque de tout. Plus rien n'a de goût, plus rien ne le touche réellement (dans les deux sens). Il est un fantôme du monde réel parce qu'il n'a pas été foutu de ne pas décevoir tous ceux qu'il a connu. Tout se désagrège en lui, dernière journée en vie et il le sent sans pouvoir y faire quelque chose. Plus personne ne veut de lui. Il n'a même pas l'infime espoir de convaincre quelqu'un de le faire survivre, il n'a pas spécialement envie de continuer à paniquer la nuit en pensant à la trahison, il n'a pas non plus envie de sentir les stries que ses larmes peuvent causer sur ses joues. Il n'a pas envie de se souvenir de tout le mal qu'il a fait. Maintenant il va disparaître, tout le monde l'oubliera et tout ce qu'il aura pu faire n'aura en fait jamais été fait. Le succès de la Pokal, le doublé, la qualification en coupe du monde, le quart de finale en Autriche. Tout cela sera attribué à quelqu'un de plus doué que lui, et il n'en souffrira plus. Il ne verra plus jamais la haine dans le regard de ses joueurs, plus jamais la honte de celui de Fredi, plus jamais on ne se souviendra de lui, et toute son histoire personnelle ne sera qu'une cendre de ce que la réalité aura déjà été. Tout ça parce qu'il a fait le pas de trop, parce qu'il a eu cette dernière dispute avec Robert. Plus personne ne veut de lui, pas même son frère, pas même lui-même. Pas de lettre ou de note, pas d'adieu, pas de vidéo, pas de signe, pas de lui.

ÉPISODE VI : LE RETOUR DU FOOTSHOTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant