Purifié par la pluie

Chapitre 25

3021, troisième âge, Aman

Edaïde était à ce moment dans la salle des herbes, calpins en main pour vérifier l'inventaire quand des pas et une présence familière se fit ressentir. Le cœur battant, elle se tourna lentement et ne se calma pas en voyant là Rendar, le regard sérieux, dans l'encadrement de la porte.

Rendar : « Le navire d'Elrond est en vue. »

Elle posa rapidement ce qu'elle tenait afin de s'approcher de lui.

Rendar : « Tu vas aller vivre avec lui ? »

Edaïde : « Nous n'avons pas parler de tout ça encore. »

Elle avait dû finir par lui parler. Rendar était comme un frère, un ami, un confident. Après le départ de Lindir et ses camarades, Rendar avait bien sentit l'elfine étrange. Il s'était inquiété qu'ils se soient de nouveau engueulés. C'était tout autre.

Rendar : « S'il a des sentiments sincères et forts, il ne va pas tarder à t'en parler. Parce qu'il ne quittera pas Elrond. »

L'elfine détourna son attention.

Rendar : « Gil-Galad vient d'arriver. »

Un autre embarra envahi la jeune femme. Elle hocha doucement de la tête et décida de suivre son camarade jusqu'au salon où se trouvait tout un tas de hauts elfes présents pour fêter ce nouveau départ à Aman et l'arrivée des elfes qui ne cessaient avec les navires qui venaient presque chaque heure en déposer.

Rendar lui posa une main sur l'épaule afin de l'encourager. Elle voulait rencontrer le père de Lindir. Avant de pouvoir envisager quelque chose avec lui, elle voulait savoir s'il y avait une chance qu'elle soit acceptée par lui. Son regard balaya les lieux et elle le vit, là, dans sa tenue qui le rendait encore plus intimidant, en train d'échanger avec Celeborn et un autre dirigeant. Elle fit un premier pas, mais rapidement, se sentant bien trop nerveuse, elle dévia et fila droit vers un buffet.

Là, elle expira lourdement en abaissant le visage. Une coupe entra dans son champ de vision.

Edaïde : « Merci, mais je ne fais pas partie de cette festivité. »

Ambeliel : « Parce qu'il y a une liste d'invité ? »

Edaïde : « Non, mais c'est principalement pour les hauts elfes. »

Expliqua-t-elle très calmement avant de se redresser.

Ambeliel : « Buvez, cela vous fera du bien. »

Face à cette douce insistance, Edaïde prit délicatement la coupe en remerciant et finit par bien vouloir se tourner vers cette personne. A mesure qu'elle l'observait, la détaillait, elle sentit une étrange joie et gêne l'envahir. Est-ce qu'elle hallucinait ? Non, cette personne n'avait pas d'oreille d'elfe. Alors...

Edaïde : « Excusez moi... Seriez-vous... La mère de Lindir ? »

Pensant entendre une nouvelle fois si elle était mortelle et non elfine, Ambeliel s'était préparer à répondre calmement que oui. Cependant, la référence à son cher fils la rendit dans le même émoi que son interlocutrice.

Ambeliel : « Oui. Vous le connaissez ? »

Edaïde : « Oui. Enfin. On... »

Se fréquente ? On éprouve des sentiments l'un envers l'autre ? Sa timidité vient porter la puce à l'oreille d'Ambeliel qui s'enjoua au fait que son fils lui avait parlé d'elle.

Ambeliel : « Vous êtes assez proche pour qu'il vous parle de moi. »

Edaïde l'observa avec timidité tout en resongeant à cette discussion dans la bibliothèque, après leur promesse. Elle lui avait demandé si le fait de ne pas être noble ne le dérangeait pas. Lui, il a eu envie de l'incendier, mais finalement, il lui avait parlé de sa mère. Mortelle. En lui avouant que c'était la première fois qu'il parlait d'elle, surtout ainsi. Il avait déjà eu quelques mots avec Elrond, mais rien de bien développé.